Tu ne t’y attendais pas : un prologue récompensé raconte Cordoue autrement — et pourquoi j’écris mieux en pédalant

Un homme méditerranéen s’arrête à vélo et griffonne des notes sous une arcade blanche baignée de lumière dorée.

TL;DR

  • 🎉 Un prix célèbre… un prologue, pas un roman !
  • 🚲 J’écris mieux en pédalant, la ville devient page vivante
  • 🌿 Un “zaguán” littéraire qui ouvre sur Cordoue et la Méditerranée

Prologue de Cordoue, tu connais ? Un prix littéraire vient de récompenser le mien et, promis, ce n’est pas un caprice d’éditeur. Je te raconte comment un “zaguán” (vestibule) et un vélo transforment la lecture… et la ville.

Et si le meilleur récit commençait avant la page 1 ?

Est-ce que tu savais qu’on peut récompenser… un prologue ? Moi non plus, jusqu’à ce que le mien, écrit pour le recueil d’Elena Krause, “Los votos de ternura esférica” (Cuadranta, 2024), décroche le Prix de Prólogos Mediterráneos Marina Izquierdo. Inattendu ? Oui. D’autant que j’ai grandi à Almodóvar del Río, le nez dans le Guadalquivir, et que j’écris souvent depuis un guidon, pas depuis une tour d’ivoire. Mon métier de guide du patrimoine et mes années à militer pour la mobilité douce m’ont appris une chose simple : on lit une ville comme on lit un livre — par ses seuils, ses silences, ses détours.

Mon texte s’appelle “Prólogo‑zaguán”. Le zaguán, à Córdoba, c’est ce vestibule où l’on quitte la rue pour entrer au patio. Un endroit de passage, de promesse. Plutôt que d’expliquer le poème, j’ai préféré ouvrir la porte, laisser la lumière filtrer, inviter la lectrice à avancer. C’est pour cela que ce prix me touche : il salue un geste d’hospitalité. Et dans la section suivante, je t’emmène dans ce seuil où la littérature rejoint la ville.

Prologue-zaguán : l’art du seuil, comme dans un patio cordouan

Un bon prologue n’est pas un prof qui fait la leçon, c’est un seuil qui respire. Si tu as déjà traversé un patio de Córdoba, tu vois l’idée : la rue vibre, la maison chuchote, et entre les deux, le zaguán te ré-accorde à l’espace. Mon prologue emprunte cette géographie intime : quelques pas, puis un silence, puis l’invitation à découvrir la voix d’Elena Krause, sans lui voler sa musique. Le jury a parlé d’un texte bref, personnel, “qui se suffit comme littérature”. En vérité, j’ai juste tendu l’oreille.

Ce qui me rend heureux, c’est que ce prix donne une “seconde vie” au livre d’Elena — et aux seuils que nous négligeons. On croit que l’important, c’est la salle du fond. Souvent, tout se décide à l’entrée. C’est le moment où le lecteur dit “oui, j’entre”. Comme l’a raconté la presse locale, la distinction souligne l’originalité d’un concours qui honore l’art d’ouvrir un livre, pas de le résumer, selon Cordópolis. Dans la prochaine section, je t’explique pourquoi mes prologues naissent mieux… en pédalant.

Écrire en pédalant : la ville devient une page respirante

Je l’avoue : je trouve mes phrases dans les virages. Le vélo m’oblige à une cadence juste, à l’écoute de la ville — pierres, ombres, voix. Guidant des voyageurs dans la Mezquita-Catedral ou à Medina Azahara, j’ai appris à mesurer mes mots comme on dose un coup de pédale. Les chiffres des observatoires de la bicyclette le disent partout : la ville se réinvente quand on la parcourt à hauteur d’humain. La littérature aussi.

Pour écrire ce prologue, j’ai pris la piste qui longe le fleuve, à l’heure où le soleil décroît et où le vent renifle la fleur d’oranger. Les images viennent, nettes : un seuil, une promesse, la mer intérieure de la Méditerranée. Et je note, debout près du vélo.

  • Rythme : pédaler ancre un tempo, évite la phrase gonflée.
  • Regard : la lenteur révèle les “bords” — façades, voix, seuils.
  • Éthique : écrire sans écraser, comme circuler sans imposer.

C’est pour cela que ce prix n’est pas un point final, mais un coup de sonnette : on arrive. Et dans la section suivante, voici ce qu’un “prólogo‑zaguán” peut t’offrir, concrètement.

Les 3 clés à retenir du prologue‑zaguán, à ne pas rater

  1. Le seuil plutôt que l’explication
    Un prologue n’est pas un spoiler : c’est un passage. Comme un patio, il fait baisser la température, accorde le pas et la voix. Il prépare, il ne “digère” pas le livre à ta place.

  2. La brièveté comme hospitalité
    Court ne veut pas dire léger. À Córdoba, une porte entrouverte en dit plus qu’un discours. Quelques images justes, un geste de bienvenue, et le lecteur franchit seul le pas — c’est son aventure.

  3. Le contexte vivant, pas la notice
    Un prologue respire avec son époque. Le mien parle de cycles (de vélo et de création), de villes à taille humaine, d’écologie du regard. La Méditerranée, c’est une cadence, pas un décor. Résultat : le livre d’Elena gagne une “seconde vie” parce que l’entrée donne envie de rester.

Nous prévoyons de présenter bientôt le recueil à Córdoba. Viens au seuil : on ouvre grand la porte. Dans la FAQ, je réponds aux questions pratiques (où, quand, comment lire, et comment la ville s’invite dans le texte).

Questions Fréquentes

Pourquoi un prix du meilleur prologue, et pourquoi c’est important ?

Parce qu’ouvrir un livre, c’est déjà de la littérature. Un bon prologue n’explique pas, il met en état de lecture. Récompenser cet art revient à défendre le temps lent, l’attention, l’hospitalité du texte — des valeurs précieuses, surtout aujourd’hui.

Où lire “Los votos de ternura esférica” et comment se le procurer ?

Le recueil d’Elena Krause est paru chez Cuadranta (2024). Tu peux le commander en ligne via les librairies indépendantes espagnoles ou le demander à ta librairie francophone habituelle en import. Pour une mise en bouche, lis mon “Prólogo‑zaguán”… puis plonge sans bouée dans la poésie.

Y aura‑t‑il une présentation à Córdoba ?

Oui, nous préparons une rencontre publique à Córdoba. Date et lieu seront annoncés sur mes réseaux et ceux d’Elena. L’idée : faire vivre le “zaguán” en vrai, avec lecture, conversation et, si possible, une balade urbaine pour lier poèmes et lieux.

Comment sentir Córdoba à vélo pour “lire” la ville comme un livre ?

Pars tôt ou en fin de journée, longe le fleuve, traverse les quartiers historiques en respectant leur rythme piéton. Fais halte aux seuils (portes, arcs, patios ouverts) et note ce que tu entends. Tu verras : la ville te souffle la première phrase.

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