La réalisatrice basque, Jaione Camborda, écrit et dirige son dernier film, qui a remporté la prestigieuse Concha d’Or au Festival de San Sebastián. Ce film raconte l’histoire d’une femme vivant en Galice, où réside la directrice, parlé en galicien, qui gagne sa vie en ramassant des fruits de mer et en aidant aux accouchements (le film débute avec une scène de naissance remplie d’authenticité, symétrique de la scène finale), jusqu’à ce qu’elle choisisse de fuir son pays illégalement après une tragédie (conséquence d’une intervention en avortement). Nous sommes en 1971, sur l’île d’Aurosa et le voyage de la protagoniste l’emmènera au Portugal, sans rien d’autre que les vêtements sur le dos et en se dissimulant. Nous suivrons cette femme désespérée dans un parcours ardu qui marquera le reste de sa vie. La caméra accompagne Janet Novás, une actrice qui se livre complètement dans ce rôle, rempli de profondeur, communiquant les émotions vécues dans cette fuite vers la luz. Avec son deuxième long-métrage, cette réalisatrice et scénariste montre une maturité indiscutable. Elle sait nous guider à travers son histoire, où les femmes jouent un rôle primordial, notamment dans une ère où tout était plus difficile. Malgré tout, une certaine solidarité féminine s’illustre, une sororité. Les hommes occupent un deuxième plan lointain. Il est indéniable comment chaque plan, chaque scène de cette production fait honneur à la nature, que l’on peut sentir dans chaque parcelle de terre et chaque goutte d’eau. Le film dépeint la solitude d’une femme face à son environnement, luttant contre l’obscurité de la nuit pour sa liberté, un drame qui se transforme en film de voyage et presque en western par moments. La campagne y joue un rôle important, non pas seulement comme décor mais comme personnage à part entière dans l’histoire.
source : Diario Córdoba
