Las mujeres levantent leur voix contre les agressions sexuelles dans l’industrie du cinéma
Les cinéastes commencent à briser le silence. Le cri du monde du cinéma contre les agressions sexuelles a atteint les Prix Goya, qui ont eu lieu samedi à Valladolid. "Ici, dans le cinéma, c’est aussi fini", a réclamé la chanteuse Ana Belén en ouvrant la cérémonie. Les accusations de violence sexuelle à l’encontre des cinéastes Carlos Vermut et Armando Ravelo ont secoué l’industrie audiovisuelle espagnole et la revendication a été le grand protagoniste de la soirée de remise des prix.
L’exigence d’égalité dans le monde du cinéma
L’artiste a exigé l’égalité pour le monde du cinéma lors de son discours. "Il est urgent que nous exigions tous des certitudes d’égalité et cela passe par condamner toutes les abus et les violences sexuelles et par une révision en profondeur des structures qui le permettent", a défendu la chanteuse et présentatrice de la cérémonie. Javier Ambrossi, l’un des maîtres de cérémonie, s’est montré aux côtés des victimes et a salué leurs témoignages "admirables et très courageux". "Que leur courage pour dénoncer se traduise en actes", a souligné Javier Calvo, également animateur de la soirée.
#SeAcabó : la lutte contre les violences sexuelles
Les femmes faisaient pour la première fois partie de 61% des nominations pour les Goya, mais cela ne s’est pas traduit par plus de prix pour elles. L’une des lauréates a été Estibaliz Urresola, gagnante du meilleur réalisateur pour "20.000 espèces d’abeilles", qui a profité de son discours pour condamner la violence sexuelle. "C’est un honneur que nous soyons de plus en plus nombreux et que nous ayons plus de force pour dire que c’est fini, que nous ne voulons plus de violence ni de harcèlement dans le cinéma ou nulle part ailleurs", a réclamé la réalisatrice.
La dénonciation de l’Académie du Cinéma
L’Académie du Cinéma a dénoncé les agressions dans l’industrie et a réitéré son soutien aux victimes. "Les personnages féminins doivent être des références pour construire une société où l’égalité est la norme et non l’exception", ont-elles demandé. "Nous voulons des espaces de respect et d’égalité dans notre profession et dans n’importe quel autre domaine. C’en est fini de l’abus de pouvoir", ont-elles ajouté.
Le "Se Acabó" résonne dans toute la soirée
Le "Se Acabó" a également été entendu en tant que bande-son. María José Llergo, India Martínez et Niña Pastori ont interprété la célèbre chanson popularisée par María Jiménez. Et le slogan a également résonné sur le tapis fuchsia avant même que la cérémonie ne commence. L’espace a été rempli de pai-páis (éventails espagnols) avec le slogan distribué par l’Association des Femmes Cinéastes et des Médias Audiovisuels (CIMA) pour sensibiliser tous les professionnels du secteur aux situations d’abus de pouvoir et de violence sexuelle subies par les victimes.
Le soutien aux victimes
Les femmes et les hommes se sont positionnés aux côtés des victimes. Le réalisateur Pedro Almodóvar a fermement condamné les dernières accusations contre ses collègues de la profession. "Tout le pays s’est solidarisé avec les victimes et j’espère que le ministère compétent leur apportera tout type de soutien psychologique et légal", a-t-il déclaré. De son côté, Penélope Cruz s’est demandé pourquoi les victimes devraient porter plainte lorsque "à la base de tout et ce qui échoue le plus souvent, c’est un système judiciaire". Dans la même optique, la réalisatrice Isabel Coixet a souligné que les abus sont une question qui "dépasse le secteur du cinéma" et touche un "ras-le-bol général dans tous les domaines de la société".
