Le détail oublié qui change tout: le cinéma palestinien fait de Córdoba une agora — avant-premières, débats et mémoire vive

Une réalisatrice s’exprime au micro devant l’écran d’un cinéma, public flou, lumière chaleureuse.

TL;DR

  • 🎬 Avant‑premières, archives et regards de femmes secouent Córdoba
  • 🗣️ Débats brûlants: droit, mémoire, journalisme sous assaut
  • 🎟️ Entrée libre: arrive tôt, les meilleures séances se remplissent vite

Cinéma palestinien à Córdoba: tu penses connaître? Attends de voir ce cycle qui mêle avant‑premières, conférences percutantes et rencontres au-delà de l’écran. J’y ai pris des notes pour toi, avec mes meilleurs tips locaux.

Est-ce que tu savais que… ce cycle est un tournant?

Córdoba s’apprête à vivre un moment rare: un cycle de cinéma palestinien qui ne se contente pas de projeter des films, mais transforme la ville en vraie agora. Entre la Casa Árabe, la Filmoteca de Andalucía et la Faculté de Philosophie et Lettres (entrée par c/ Almanzor), la programmation s’étire du 15 octobre au 5 décembre — le temps long qu’il faut pour digérer, débattre, revenir, et voir les choses autrement. J’y ai déjà passé des soirées où la discussion se prolongeait jusqu’au patio, dans cette lumière cordouane si particulière.

Ce qui me plaît? Le mélange: avant‑premières, rétrospectives, colloques, et une place donnée aux femmes cinéastes et aux récits de la diaspora. Ici, le cinéma n’est pas un prétexte; c’est un fil pour tirer l’Histoire, le quotidien, l’exil, la mémoire. Et surtout, c’est ouvert: entrée libre jusqu’à remplir la salle. Viens tôt, parce que ces séances qui dérangent un peu — dans le bon sens — se remplissent plus vite que les terrasses au premier rayon de soleil sur le Guadalquivir.

C’est pour cela que ce n’est pas «un cycle de plus». Dans la section suivante, on entre dans le dur: droit, mémoire, paroles de femmes, et raisons concrètes d’y aller maintenant.

Droit, mémoire, femmes: un cycle qui ose tout

L’ouverture donne le ton: une conférence «Palestine: On Double Standards and International Law» par Ardi Imseis (Queen’s University), en anglais avec traduction simultanée en espagnol. On passe donc du cinéma au droit international, sans perdre le fil: comment les images rencontrent-elles les normes? À Córdoba, on a l’habitude de croiser les mondes — c’est dans l’ADN d’une ville où la Mezquita raconte déjà mille couches d’histoires.

Autre temps fort: «Miradas sobre Palestina: memoria, cultura y resistencia», coordonné par Manuel Bermúdez avec María del Mar Rivas, pour articuler recherche académique et témoignages. Ici, l’université ne reste pas dans sa tour d’ivoire; elle vient au contact des salles, des spectateurs, des questions qui fâchent et qui éclairent. Et ce n’est pas qu’une posture: le programme met en avant des rétrospectives de réalisatrices palestiniennes et de la diaspora, ce qui fait bouger le regard — on passe du «conflit» au «quotidien», du symbole à la personne.

C’est pour cela que je te conseille de prévoir au moins deux soirées: une pour «voir», une autre pour «comprendre». Dans la prochaine section, je te liste les films à ne pas manquer, avec ce que chaque titre apporte de vraiment neuf.

Les 5 films à ne pas manquer cette saison

  1. A State of Passion (Carol Mansour, 2024, 90’)
    Suivre le chirurgien britanno‑palestinien Ghassan Abu Sittah 43 jours sous les bombes à Gaza. Un documentaire d’une précision chirurgicale, où l’éthique se vit, pas se proclame.

  2. To a Land Unknown (Mahdi Fleifel, 2024, 105’)
    Deux cousins, Athènes comme labyrinthe après le Liban, l’Allemagne en horizon. Le road‑movie devient huis clos intérieur: la géographie de l’exil dans chaque regard.

  3. Eyes of Gaza (Mahmoud Atassi, Al‑Jazeera 360, 2024, 50’)
    Trois reporters au nord de Gaza, le journalisme sous assiège. Un rappel brutal: l’image coûte, et parfois très cher, à celles et ceux qui la fabriquent.

  4. Partition (Diana Allan, 2025, 61’)
    Archives de l’occupation britannique croisées à des témoignages au Liban. L’histoire comme montage: ce que les images disaient, ce qu’elles taisaient, ce qu’on leur fait dire.

  5. A Stone’s Throw (Razan Al Salah, 2025, 40’)
    Retour sur 1936: des ouvriers de Haïfa sabotent un oléoduc en rébellion. Un film qui interroge la mémoire des gestes, leur écho aujourd’hui, sans romantiser la violence.

Infos pratiques à Córdoba: lieux, langues, bons plans

  • Lieux: Casa Árabe, Filmoteca de Andalucía, Faculté de Philosophie et Lettres (entrée c/ Almanzor). Les trois se rejoignent à pied si tu aimes flâner entre ruelles et patios.
  • Dates: du 15 octobre au 5 décembre. Certaines séances sont suivies de débats: prévois du temps après.
  • Langues: conférences en anglais avec traduction espagnole quand indiqué; films souvent en VO avec sous‑titres (vérifie séance par séance à l’accueil).
  • Entrée: libre jusqu’à remplir la salle. Arrive 20–30 minutes en avance pour les avant‑premières.

Mon conseil «local»: commence à la Filmoteca pour l’ambiance cinéphile, enchaîne avec une conférence à la Casa Árabe (débats plus croisés), puis termine à la Faculté pour sentir comment l’université ouvre le jeu (souvent en partenariat avec l’association CineCercano). Et si tu viens de l’autre rive, traverse par le pont romain: oui, c’est un détour, mais la ville mérite la mise en scène.

C’est pour préparer ton itinéraire; dans la dernière partie, je te raconte pourquoi les discussions d’après‑séance font toute la différence.

Après la séance: débats qui font bouger la ville

Les meilleurs moments? Souvent après l’écran noir. À la Filmoteca, j’ai vu une salle rester assise dix minutes en silence avant un débat sur le «journalisme sous assiège», puis s’enflammer de questions concrètes: comment vérifier une image? qui protège les reporters? Avec Eyes of Gaza, chaque question ressemble à un plan‑séquence de responsabilité.

La place donnée aux femmes cinéastes change le ton des échanges: on parle de maison, d’école, de travail — bref, de vie — autant que de géopolitique. Et c’est tant mieux: la mémoire n’est pas qu’un monument, c’est un usage, au quotidien. C’est là que Córdoba brille: les colloques rencontrent les voisins, les étudiants croisent les habitués, et tout le monde repart avec une référence à creuser.

Pour les horaires et le détail des séances, vois le programme complet annoncé par Cordópolis. Et si tu hésites encore, rappelle‑toi: entrée libre, débats ouverts, et une ville qui sait écouter. La culture, ici, n’est pas une parenthèse; c’est un rendez‑vous.

Questions Fréquentes

Où voir le cinéma palestinien à Córdoba et à quelles dates?

Le cycle se déroule entre la Casa Árabe, la Filmoteca de Andalucía et la Faculté de Philosophie et Lettres. Les séances s’étalent du 15 octobre au 5 décembre. Vérifie chaque semaine: certaines projections ajoutent des colloques ou des rencontres.

L’entrée est‑elle gratuite et comment réserver?

Oui, l’entrée est libre jusqu’à compléter l’affluence. Il n’y a généralement pas de réservation en ligne: arrive en avance (20–30 minutes) pour t’assurer une place, surtout pour les avant‑premières et les conférences d’ouverture.

Les films sont‑ils sous‑titrés et en quelles langues sont les conférences?

La plupart des films sont projetés en version originale avec sous‑titres (espagnol le plus souvent). Les conférences peuvent être en anglais avec traduction simultanée en espagnol quand c’est indiqué. Demande à l’accueil en cas de doute.

Pourquoi ce cycle est‑il important pour la mémoire et la culture locales?

Parce qu’il relie images, droit et témoignages, tout en donnant la parole aux femmes cinéastes et aux journalistes. À Córdoba, cette rencontre entre écrans, université et public crée un espace de dialogue rare — utile, exigeant, et profondément vivant.

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