Feria de Córdoba : comment l’augmentation des coûts menace nos casetas – et l’esprit même de la fête ?

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Plonge dans les coulisses de la Feria de Córdoba : pourquoi le montage des casetas devient-il un luxe, et que risque-t-on vraiment d’y perdre ?

Les casetas : cœur battant de la Feria de Córdoba

Ah, la Feria de Córdoba ! Pour moi, c’est bien plus qu’une fête : c’est notre ADN partagé, une explosion de couleurs, de musique et de rencontres. Depuis toute petite, je parcours les allées d’El Arenal en m’émerveillant devant ces fameuses casetas, lieux d’accueil chaleureux où Cordouans et voyageurs tissent chaque année des souvenirs inoubliables. Mais savais-tu qu’en 2025, monter une caseta coûte entre 50 000 et plus de 100 000 euros ? Derrière leur façade joyeuse se cache une réalité devenue préoccupante : l’augmentation fulgurante des prix met à mal cette tradition.

La Feria, pourtant synonyme d’inclusion populaire et d’accès pour tous, risque-t-elle de basculer vers un luxe réservé à quelques-uns ?

Pourquoi les coûts explosent-ils si vite ?

Depuis la pandémie, tout s’est renchéri : le prix du sol au sein du recinto ferial, le mobilier temporaire (tables, estrades), la main-d’œuvre spécialisée qui monte et démonte en un temps record… Même les assurances et mesures sanitaires ont vu leurs tarifs flamber. En discutant avec plusieurs membres d’associations locales (peñas, hermandades), j’ai perçu une inquiétude palpable. Beaucoup me confient ne plus savoir comment équilibrer leurs comptes sans sacrifier l’ambiance ou hausser drastiquement les prix des consommations.

Une aide municipale existe — environ 3 000 € par caseta — mais elle couvre à peine une fraction du budget. Et lorsque je compare avec les souvenirs des anciens (mon propre père m’a raconté que dans les années 80, quelques familles pouvaient s’unir pour installer leur petite caseta), je mesure combien le fossé s’est creusé.

Casetas agrandies… mais moins nombreuses : une solution ou un leurre ?

Face à la baisse du nombre d’organisateurs prêts à relever le défi chaque année (seulement 83 casetas prévues en 2025 contre au moins 90 il y a dix ans), la mairie propose d’élargir certaines structures jusqu’à 600 m². À première vue, cela pourrait sembler positif : plus d’espace pour danser la sevillana ou partager un salmorejo ! Pourtant, beaucoup déplorent que ces grands espaces tendent à diluer l’intimité chaleureuse et spontanée qui faisait le charme des petites casetas familiales ou associatives.

J’ai remarqué lors des dernières éditions que certaines grandes casetas peinent à recréer cette ambiance unique où tout le monde se sent chez soi. C’est comme si on échangeait un peu d’âme contre du confort logistique. La question se pose alors : agrandir vaut-il mieux que multiplier ?

La mercantilisation guette-t-elle notre Feria ?

Le maire insiste sur un point essentiel : éviter que seules des entreprises profitent du phénomène en installant des casetas purement lucratives. Mais sur le terrain, force est de constater que ce sont celles ayant la surface financière suffisante qui s’adaptent aux nouveaux coûts… Risquons-nous alors une Feria « dénaturée », dominée par quelques enseignes commerciales au détriment des associations locales qui incarnent notre héritage festif ?

J’ai rencontré cette année des bénévoles épuisés par l’effort financier autant qu’organisationnel. Beaucoup songent à jeter l’éponge malgré leur amour pour la tradition. On oublie trop souvent que derrière chaque assiette de tortilla partagée ou chaque coupe chantée ensemble se cachent des mois de travail discret – et désormais une vraie angoisse budgétaire.

Le futur : entre innovation technique et fidélité aux racines

Certains avancent l’idée d’introduire une "cota cero" dès 2026 — comprendre : créer une base permanente réduisant le coût du montage annuel. Mais ce projet divise ; certains y voient une avancée pratique tandis que d’autres craignent qu’on sacrifie l’esprit éphémère (presque magique !) propre aux fêtes andalouses.

Mon sentiment ? Notre force réside dans notre capacité à innover sans renier nos racines. Peut-être faudra-t-il repenser les modèles économiques — mutualiser davantage entre associations ? Établir un mécénat local orienté vers l’identité culturelle plutôt que vers le simple profit ?

Si tu veux suivre l’évolution officielle ou t’impliquer toi-même dans ces réflexions collectives, je te conseille de consulter régulièrement le site officiel de la Feria ainsi que celui de l’association des Casetas Populaires. Tu y trouveras aussi bien des appels à bénévoles que les débats actuels autour du modèle économique.

Pourquoi préserver ce patrimoine vivant est vital (et comment chacun peut agir)

Ce n’est pas seulement une question de nostalgie ou « d’image touristique ». Les casetas sont un socle vivant où naît chaque printemps notre sens collectif du partage et de la fête populaire. J’invite tous ceux qui aiment Cordoue – locaux comme voyageurs curieux – à soutenir activement ces initiatives :

• Privilégier les petites casetas associatives lors de ta visite ;
• Proposer ton aide bénévole avant ou pendant la Feria (logistique, animation) ;
• Sensibiliser ton entourage aux enjeux actuels grâce à tes propres réseaux sociaux ;
• Participer aux assemblées citoyennes ouvertes organisées chaque automne par la municipalité.

Ensemble, nous pouvons faire vivre cet héritage unique sans céder aux sirènes faciles du profit immédiat ni laisser filer ce fil invisible qui relie chaque génération cordouane.

Questions fréquentes

### Les prix vont-ils continuer à augmenter lors de la Feria ?
Malheureusement, tant que les coûts logistiques resteront élevés et que peu d’aides publiques viennent compenser cette hausse, il est probable que les prix pratiqués dans les casetas continuent d’augmenter légèrement chaque année.

### Comment choisir une caseta authentique lors de sa visite ?
Privilégie celles tenues par des associations locales (peñas, cofradías), dont l’objectif principal est le partage festif plutôt que le bénéfice commercial – elles sont souvent signalées sur les plans officiels.

### Peut-on participer bénévolement au montage ou à la gestion des casetas ?
Oui ! De nombreuses associations recherchent chaque année bénévoles motivés pour divers rôles (organisation logistique, service…). N’hésite pas à contacter directement celles-ci via leurs sites web pour proposer ton aide.

### Y aura-t-il moins de diversité dans les animations proposées ?
Le risque existe si seules les grandes structures subsistent car elles uniformisent parfois leurs programmes artistiques – mais tant que perdurent nos initiatives associatives variées, il reste possible d’assister à toutes sortes d’événements culturels durant la Feria !

Photo by Quino Al on Unsplash