Amnistie et mémoire historique : les socios du PSOE hésitent à signer en bloc

La loi d’amnistie est un sujet largement controversé en Espagne depuis des années. Le contenu de cette loi, qui est toujours en phase de finalisation par le Parti socialiste (PSOE) et Junts, ne garantit pas encore la signature de tous les partenaires de la coalition au pouvoir. La question de la participation des partis souverainistes non catalans (EH Bildu, PNV et BNG) reste également en suspens, ces derniers affirmant qu’ils ne soutiendront la loi que si elle n’inclut pas les cas de corruption. En effet, certains d’entre eux doutent encore de l’opportunité de signer la proposition de loi, étant donné qu’ils n’ont pas participé à sa négociation.

La signature de la loi d’amnistie est un sujet sensible pour les différents partis partenaires, car elle implique une implication beaucoup plus grande que simplement voter en faveur de sa présentation au Congrès. C’est pourquoi ils sont réticents à signer un texte qu’ils n’ont pas négocié eux-mêmes et dont ils ignorent encore le contenu final. Cela a été clairement exprimé par des partis tels que le Bloc Nationaliste Galicien (BNG), qui estime que la loi doit être signée par tous les partis ayant participé à sa négociation.

Même au sein du Parti nationaliste basque (PNV), certains doutes subsistent quant à la nécessité de signer la loi dans sa forme actuelle. Selon des sources parlementaires du parti, le PSOE ne leur a pas encore demandé de signer le texte. Une position partagée par le BNG, qui envisage même de ne pas le faire, malgré leur vote favorable au Congrès. Du côté d’EH Bildu, on reste également en attente de connaître le contenu final du texte pour prendre une décision. Bien qu’ils soient en faveur de l’amnistie pour résoudre les conflits politiques et judiciaires en Catalogne, ils préfèrent faire preuve de prudence et affirment qu’ils ne signeront que s’ils sont satisfaits du résultat final.

Le Parti Républicain Catalan (ERC) a également fait part de leur inquiétude quant à la présence de cas de corruption dans la loi d’amnistie, et a déjà annoncé qu’ils travailleraient avec les autres partis pour s’assurer qu’ils soient exclus de la loi. Une position partagée par les autres partenaires de coalition, qui ne souhaitent pas voir cette loi devenir un moyen de couvrir des affaires de corruption qui n’ont aucun lien avec le processus indépendantiste.

Du côté des socialistes, on nie toute implication de certains noms de politiciens catalans dans la loi d’amnistie, affirmant que les points de désaccord à régler sont purement techniques. C’est pourquoi ils estiment qu’il est encore prématuré de signer un texte qui n’est pas complètement finalisé et vérifié par les juristes. L’objectif de cette loi est de garantir la sécurité juridique et d’éviter que des cas non liés directement au processus indépendantiste ne soient inclus dans la loi.

En ce qui concerne le coût électoral que pourrait avoir cette loi pour les différents partis, le BNG ne semble pas préoccupé, bien que des élections régionales aient lieu en Galice dans les prochains mois. Selon eux, ce serait plutôt la possible différenciation dans les avantages accordés à la Catalogne qui pourrait entraîner des conséquences électorales négatives. Pour éviter cela, un accord a été conclu pour que les Galiciens bénéficient également de quasiment des mêmes avantages accordés aux Catalans.

Ce projet de loi doit être présenté au Congrès par tous les partis soutenant cette mesure, qui est considérée comme une exigence des autres 56 députés indépendantistes pour investir le nouveau président du gouvernement. Ce processus rappelle celui de la réforme du règlement pour l’utilisation du catalan, du galicien et du basque au Congrès, accordée par Junts et ERC pour la nomination de la présidente de la Mesa, la députée socialiste Francina Armengol. Le même schéma sera-t-il appliqué pour la loi d’amnistie ? C’est encore incertain, car il n’est peut-être pas si facile de reproduire un accord similaire entre toutes les forces politiques.

L’incertitude reste entière quant à un possible accord et à l’ampleur de la loi d’amnistie. Cela est d’autant plus vrai depuis que le juge Manuel García Castellón a impliqué l’ancien président catalan Carles Puigdemont et a ordonné de nouvelles poursuites pour des crimes liés au terrorisme contre la secrétaire générale d’ERC, Marta Rovira, et d’autres personnes. La pression pour trouver une solution à cette question de l’amnistie est également accrue par les récentes manifestations devant le siège du Parti socialiste, qui ont vu une importante participation. Le leader de Vox, Santiago Abascal, a même été aperçu lors d’une de ces manifestations, témoignant de l’importance du sujet en Espagne.

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