Cordoue : La philosophie, ce n’est pas barbant !

Josefa Ros Toscano, investigadora de la enfermedad del aburrimiento. / Instagram

Envie de philo à Cordoue? Le cycle "Lecturas del Presente" chez Cajasol est top! Des sujets qui parlent, une ambiance géniale. Faut y aller!

La philosophie, une vieille amie à Cordoue

Ah, la philosophie ! Pour beaucoup, ça évoque des barbes blanches et des livres poussiéreux. Mais ici, à Cordoue, c’est différent. Cette ville a toujours eu un lien spécial avec la pensée, le dialogue, l’ouverture d’esprit. Pensez à Averroès, à Maïmonide… Leurs idées résonnent encore dans l’air, entre les murs blanchis à la chaux et les patios fleuris. Alors, quand j’entends parler d’un cycle comme « Lecturas del Presente » à la Fondation Cajasol, mes oreilles se dressent. C’est l’occasion parfaite de voir comment cette tradition séculaire se marie avec les questions qui nous brûlent aujourd’hui. Ce n’est pas juste une série de conférences ; c’est une invitation à ralentir, à écouter, et surtout, à penser, ici même, au cœur de l’Andalousie. Et croyez-moi, après une journée passée à déambuler sous le soleil, poser son esprit pour une heure de réflexion profonde, ça a quelque chose de magique. C’est une philosophie qui se vit, qui s’ancre dans le quotidien, qui dialogue avec l’âme de la ville. En 2025, l’idée que la philosophie puisse nous aider à déchiffrer notre monde n’a jamais semblé aussi pertinente. C’est un rendez-vous que je ne manquerais pour rien au monde, et que je vous invite chaleureusement à découvrir.

Les sujets qui nous interpellent : Babel, la Terre et l’ennui

Ce qui rend ce cycle passionnant, c’est le choix des sujets. Loin des abstractions pures, on plonge dans des thèmes qui nous touchent directement, ici et maintenant. Pensez-y : la langue, notre rapport à la nature, l’ennui… Autant de facettes de notre vie contemporaine qui méritent qu’on s’y arrête, avec l’éclairage de penseurs brillants. C’est là que l’expertise des professeurs de l’Université de Cordoue, qui animent les échanges, devient précieuse. Ils ne se contentent pas de présenter les auteurs ; ils créent un pont entre les idées et notre réalité.

La langue, ce miroir et ce piège (avec Manuel Toscano)

On commence avec Manuel Toscano et sa réflexion sur la langue, inspirée par son livre Contra Babel. Dans une région comme l’Andalousie, où l’accent est une identité forte et où le dialogue entre cultures a façonné l’histoire, parler de la langue comme patrimoine, mais aussi comme source potentielle de conflit, c’est particulièrement pertinent. Combien de malentendus naissent des mots mal choisis, des nuances perdues ? Toscano nous invite à considérer la langue non seulement comme un outil, mais comme un être vivant, porteur d’histoire et de culture. C’est une perspective fascinante quand on pense à la richesse linguistique de l’Espagne, avec ses différentes langues régionales, et même aux subtilités du castellano parlé ici par rapport à d’autres régions. C’est un rappel puissant de la responsabilité que nous avons dans la manière dont nous utilisons les mots, et comment ils peuvent soit construire des ponts, soit élever des murs. Un sujet d’une actualité brûlante.

Retrouver notre place sur Terre (avec Isabel Balza)

Ensuite, Isabel Balza nous emmène sur les chemins de la pensée de María Zambrano, une autre figure intellectuelle majeure liée à l’Espagne, pour explorer notre rapport à la nature, au « sauvage ». Son livre, De lo salvaje y de la escritura animal, propose de repenser notre lien à la Terre. Ici, à Cordoue, entourée par la campagne andalouse, les oliveraies à perte de vue, le fleuve Guadalquivir qui serpente, cette réflexion prend tout son sens. Comment habitons-nous cette Terre ? Comment nous percevons-nous, nous humains, par rapport aux autres formes de vie ? L’appel à une conscience écologique plus profonde, basé sur l’idée d’interdépendance, résonne particulièrement fort à l’heure où le changement climatique affecte durement cette région, avec des étés de plus en plus arides. Balza nous offre une porte d’entrée philosophique vers une relation plus respectueuse et consciente avec le monde qui nous entoure.

L’ennui, cette étrange maladie (avec Josefa Ros Velasco)

Enfin, Josefa Ros Velasco s’attaque à un mal de notre siècle : l’ennui. Présidente de la Société Internationale d’Études sur l’Ennui, elle en parle non pas comme d’une simple lassitude, mais comme d’une véritable maladie, explorant ses effets, notamment chez les personnes âgées. C’est un sujet qui, étrangement, fait écho au rythme parfois plus lent de la vie à Cordoue, mais aussi à l’omniprésence des écrans et de la stimulation constante. Sommes-nous encore capables de ne rien faire sans nous sentir vides ? L’ennui peut-il être un moteur, ou est-il purement destructeur ? Ros Velasco, avec son livre La enfermedad del aburrimiento, nous force à regarder en face ce sentiment inconfortable mais universel. Dans une ville où les après-midis sont parfois longs et où la culture du paseo invite à la flânerie, réfléchir à l’ennui prend une dimension particulière. C’est une invitation à comprendre ce que ce vide apparent dit de nos vies intérieures et de la société dans laquelle nous évoluons.

L’expérience Cajasol : Un lieu de dialogue

Participer à ce cycle, ce n’est pas seulement écouter des conférences. C’est vivre un moment dans un lieu magnifique, la Fondation Cajasol, qui joue un rôle culturel important à Cordoue. L’atmosphère y est à la fois studieuse et conviviale. Les sessions, animées par les professeurs Rafael Cejudo et Álvaro Castro de l’Université de Cordoue, sont conçues pour faciliter le dialogue. Ils ne sont pas de simples modérateurs ; ce sont des guides qui aident à naviguer dans des concepts parfois complexes et à faire émerger les questions pertinentes. Le fait que l’entrée soit libre jusqu’à remplir la salle témoigne d’une vraie volonté d’ouvrir ces réflexions au plus grand nombre. Et pour ceux qui ne peuvent pas être là physiquement, l’enregistrement des sessions sur YouTube est une excellente initiative

Pourquoi c’est différent ici (et pourquoi venir)

Ce cycle est, à mon sens, un exemple parfait de ce que Cordoue a de mieux à offrir : un mélange d’histoire intellectuelle profonde et de dynamisme contemporain. On pourrait trouver des conférences sur ces sujets ailleurs, bien sûr. Mais le fait qu’elles se déroulent ici, dans ce cadre, avec cette connexion forte à l’Université locale, et cette volonté d’ouverture au public, ça change tout. C’est une philosophie incarnée, qui dialogue avec son environnement. C’est l’opportunité de voir des penseurs de premier plan présenter leurs travaux, mais aussi de ressentir le pouls intellectuel de Cordoue, loin des foules touristiques habituelles qui se concentrent sur les monuments. C’est une autre manière de découvrir la ville, par l’esprit. C’est le genre d’événement qui enrichit vraiment le séjour ou la vie quotidienne ici.

Questions Fréquentes

Est-ce que je dois avoir des connaissances en philosophie pour venir ?

Absolument pas ! Le cycle est conçu pour être accessible à tous. L’idée est d’ouvrir le dialogue sur des sujets qui concernent tout le monde, pas de faire un cours magistral pour initiés. Les discussions sont animées de manière à ce que chacun puisse suivre et participer.

Où se déroulent exactement les sessions ?

Elles ont lieu à la Fondation Cajasol, en plein centre de Cordoue. L’adresse exacte est Calle Reyes Católicos, 10. C’est facile à trouver, juste à côté de la Plaza de las Tendillas.

Les sessions sont-elles toujours gratuites ?

Oui, l’entrée est libre et gratuite, dans la limite des places disponibles. Il est conseillé d’arriver un peu en avance, surtout si le sujet vous intéresse particulièrement !

Si je rate une session, puis-je la revoir ?

Excellente nouvelle, oui ! Toutes les sessions sont enregistrées et mises à disposition sur le canal YouTube officiel de la Fondation Cajasol. Vous pouvez donc les regarder tranquillement chez vous si vous ne pouvez pas vous déplacer ou si la salle est pleine.

En bref, que vous soyez un habitant de longue date ou de passage, ce cycle est une occasion en or de nourrir votre esprit et de voir Cordoue sous un angle différent. Ne laissez pas passer cette chance de penser le présent, ici, dans cette ville intemporelle.

Media: Diario Córdoba – Josefa Ros Toscano, investigadora de la enfermedad del aburrimiento. / Instagram

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