Córdoba et la magie du Festival de la Guitarra : un voyage australien inattendu

purple and black electric guitar

Connaissez-vous le Festival de la Guitarra à Córdoba ? Plongez dans l’audace du quatuor australien, bien loin des sentiers battus !

Un lundi soir au Teatro Góngora : l’Australie rencontre Córdoba

Si vous m’aviez dit un jour que je voyagerais d’Adélaïde à Buenos Aires en passant par Leipzig… tout cela sans quitter mon siège au Teatro Góngora de Córdoba ! Voilà ce que réserve parfois le Festival de la Guitarra, ce rendez-vous incontournable de juillet qui transforme notre ville en capitale mondiale des cordes pincées. Cette année, j’ai eu le plaisir de découvrir l’Australian Guitar Quartet : Andrew Blanch, Vladimir Gorbach et les frères Grigoryan. Quatre virtuoses réunis pour un périple musical dont je n’avais pas soupçonné l’intensité ni l’originalité.

Ce n’est pas simplement une histoire de notes ou d’habileté technique ; c’est la capacité rare de raconter des histoires universelles à travers des répertoires éclectiques et audacieux. Le programme nous a transportés de Bach à Piazzolla en passant par Bizet et Pat Metheny — un véritable choc culturel adouci par la complicité souriante des musiciens.

Quand quatre guitares dessinent le monde

Imaginez quatre guitares classiques australiennes qui revisitent 300 ans d’histoire musicale… mais surtout, imaginez-les entre les mains d’artistes capables de faire vibrer chaque fibre sensible du public cordouan. La suite "Ópalos" du compositeur australien Phillip Houghton a été pour moi une révélation : ces sonorités minérales et hypnotiques semblaient évoquer les paysages rouges et mystérieux de l’Outback, tout en trouvant une étrange résonance avec nos patios andalous baignés de soleil.

Un détail frappant : chacun des membres s’exprimait en espagnol lors des présentations (non sans humour ni accent délicieux). Cette volonté de se connecter avec le public local ajoutait une couche supplémentaire d’authenticité. Il faut dire que ces artistes sont autant interprètes qu’ambassadeurs d’une culture guitaristique trop peu connue sous nos latitudes.

Une expérience sensorielle hors du commun

Fermez les yeux pendant "Fuga y Misterio" de Piazzolla : vous voilà soudain transporté dans un café enfumé de Buenos Aires ou sur une route poussiéreuse australienne, selon l’imaginaire convoqué par chaque note… Rarement ai-je ressenti cette intensité narrative lors d’un concert classique à Córdoba. Les harmonies riches, tantôt cristallines tantôt orageuses, se superposaient comme des couches de souvenirs ou d’émotions.

Malgré la fraîcheur agréable de la salle (un luxe pendant les nuits torrides cordouanes !), la chaleur humaine était palpable. Dommage cependant que si peu de jeunes aient répondu présent malgré des tarifs abordables (12-15 euros). Je lance ici un appel aux curieux : osez franchir les portes du festival, même si le programme vous paraît insolite ou éloigné des classiques espagnols habituels.

Pour prolonger cette découverte, je recommande vivement la lecture sur l’influence croissante des musiciens australiens dans la scène classique internationale sur France Musique ainsi qu’une exploration du programme officiel du Festival.

Perspectives : Ce que Córdoba peut apprendre…

En tant que Cordouane passionnée, j’ai été fascinée par ce pont musical inattendu entre notre tradition andalouse et les horizons australiens. Cela pose une question essentielle : pourquoi ne pas ouvrir davantage nos festivals à des esthétiques différentes ? L’échange culturel ne nuit jamais à notre identité — il l’enrichit. La présence encore minoritaire des jeunes montre qu’il existe un travail à poursuivre pour rendre cette diversité musicale plus accessible et attractive.

Assister à ce genre de concerts permet non seulement d’aiguiser son oreille mais aussi sa curiosité envers le monde et soi-même. C’est là toute la force du Festival de la Guitarra : offrir chaque année une mosaïque où chacun peut trouver sa propre couleur sonore.

Questions fréquentes

Comment acheter ses billets pour le Festival de la Guitarra ?

Les billets peuvent être achetés facilement en ligne sur le site officiel du festival ou directement aux guichets du Teatro Góngora. Attention toutefois aux concerts très prisés — mieux vaut réserver tôt !

Le concert est-il adapté aux néophytes ?

Absolument ! La programmation est pensée pour plaire aussi bien aux amateurs éclairés qu’aux curieux désireux d’élargir leurs horizons musicaux.

Peut-on rencontrer les artistes après le spectacle ?

Il arrive souvent que certains artistes viennent saluer leur public après le concert ; renseignez-vous auprès du personnel ou consultez le programme pour connaître les séances de dédicaces éventuelles.

Photo by Xie lipton on Unsplash

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