Córdoba, défense et équilibre : Ce que la crise européenne du rearme révèle sur notre modèle social

brown wooden ladder on beach shore during daytime

Et si le vrai secret de l'Europe n'était pas le budget militaire ? Découvrez comment le débat du "rearme" secoue Córdoba et toute l'Espagne.

Quand la politique du "rearme" arrive sur nos tables cordouanes

Je sais, ce sujet peut sembler éloigné de la douceur d’une soirée tapas à Córdoba… Et pourtant ! Cette question du "rearme" européen est en train de bouleverser non seulement les discussions diplomatiques mais aussi nos vies quotidiennes — y compris ici en Andalousie, où je vois les préoccupations poindre dans les conversations autour d’un bon salmorejo.

Loin des clichés médiatiques, le refus catégorique de Pedro Sánchez d’accepter un relèvement brutal des dépenses militaires au sein de l’OTAN (jusqu’à 5% du PIB !) résonne puissamment avec ce que nous vivons à Córdoba : préserver notre art de vivre face aux pressions extérieures. Ici, la convivialité des marchés ou la vitalité des tavernes dépendent aussi d’un équilibre social fragile. Car chaque euro investi dans la défense, c’est un euro qui pourrait manquer à l’éducation, à la santé ou… à la transmission des traditions culinaires qui font notre fierté locale !

L’Espagne au cœur d’un dilemme européen historique

En 2025, alors que l’Europe discute son avenir sécuritaire sous pression américaine, peu imaginaient que Madrid deviendrait le grain de sable. En s’opposant frontalement au projet de Trump et Rutte pour faire grimper les budgets militaires européens jusqu’à 5%, l’Espagne soulève une question cruciale : peut-on défendre nos frontières sans sacrifier l’essence même de notre société ?

Sánchez évoque un risque double : économique (hausse d’impôts pour les classes moyennes et coupes budgétaires) mais surtout politique. Les piliers de notre État-providence – éducation publique, soins hospitaliers universels ou recherche technologique – risquent fort d’en pâtir. À Córdoba par exemple, il ne faudrait pas grand-chose pour voir certaines écoles rurales ou centres médicaux menacés…

« Défendre sa terre ne doit jamais signifier appauvrir son peuple », disait mon abuelo lorsque résonnaient déjà d’autres tambours militaires.

Une fracture profonde au sein de l’Alliance… et sur le marché cordouan

Derrière cette querelle budgétaire se cache un autre enjeu majeur : celui de la cohésion européenne. Les voisins baltes et finlandais réclament une course effrénée à l’armement — obsédés par le voisin russe ; tandis qu’en Espagne ou en Italie on vient tout juste d’atteindre péniblement 2% du PIB promis depuis dix ans…

Or, cette division se lit jusque sur nos marchés alimentaires. Je discute souvent avec des producteurs locaux qui redoutent qu’une hausse massive des dépenses militaires vienne siphonner les subventions agricoles ou les aides aux PME familiales. La tentation serait grande alors de céder nos terres fertiles à l’industrialisation massive pour soutenir une économie tournée vers la défense plutôt que vers la gastronomie ou le tourisme durable.

Le modèle espagnol prône une sécurité globale — incluant stabilité sociale et développement humain. Beaucoup ici estiment que sans paix sociale ni solidarité territoriale (je pense notamment aux campagnes andalouses), il ne saurait y avoir de sécurité tout court.

Entre consensus trompeur et calculs politiciens : où va l’Europe ?

Ce qui frappe dans ce débat (et j’y retrouve parfois mes longues conversations entre amis restaurateurs !) c’est le flou artistique entretenu autour des chiffres. La proposition néerlandaise (3,5% + 1,5%) relève plus du compromis diplomatique que du plan concret… Certains économistes pointent même le « maquillage » politique destiné à calmer Washington sans engager réellement tous les partenaires européens (voir cet éclairage dans Le Monde).

Dans les faits, rares sont ceux capables d’expliquer ce qu’inclut exactement ce nouveau seuil : achat direct d’armes ? Modernisation des infrastructures civiles ? Ou aides « déguisées » à l’économie nationale ? Ce brouillard statistique crée une insécurité supplémentaire – car il favorise les interprétations opportunistes et risque d’alimenter une défiance croissante entre alliés.

À Córdoba comme ailleurs, nombreux sont ceux qui regrettent ce manque de clarté. Le sentiment dominant est que la vraie force européenne devrait reposer sur la transparence et un dialogue ouvert entre citoyens — pas uniquement sur des chiffres brandis lors des sommets internationaux.

L’industrie militaire face à ses propres limites… et nos traditions menacées ?

On parle beaucoup des milliards à investir dans le "rearme", mais bien peu s’attardent sur un autre aspect crucial : même si on débloquait demain ces budgets colossaux, ni l’industrie européenne ni celle des États-Unis n’est capable aujourd’hui d’absorber cet afflux soudain ! Le goulot d’étranglement est autant industriel que logistique et technologique (cf. rapport récent IISS).

Ce décalage pourrait mener certains pays à effectuer des achats précipités auprès de fournisseurs étrangers… renforçant ainsi notre dépendance stratégique tout en fragilisant encore davantage les tissus économiques locaux – y compris ceux qui font vivre nos marchés cordouans.

Ici encore, on voit combien tout est lié : investir dans un char ou dans un programme éducatif innovant ne produit pas du tout les mêmes retombées locales ! J’ai vu trop souvent ces dernières années comment certains quartiers populaires souffrent quand disparaît une bourse universitaire ou qu’un centre culturel ferme faute de moyens…

De Córdoba à Bruxelles : penser la sécurité autrement

Alors oui, il y a urgence géopolitique – personne ici ne minimise le risque posé par Moscou. Mais si je devais résumer ce sentiment andalou si particulier face aux défis actuels : nous défendons moins un chiffre budgétaire qu’une vision élargie du bien commun.

Cela suppose repenser collectivement ce qu’on attend réellement de « la sécurité ». Protéger nos frontières contre toute agression extérieure reste vital ; mais garantir cohésion sociale et justice territoriale demeure tout aussi prioritaire.
Dans chaque verre partagé au comptoir comme dans chaque débat local sur le maintien des services publics en zones rurales plane cette même question fondamentale : quelle Europe voulons-nous vraiment construire ensemble ?

Questions fréquentes

Pourquoi l’Espagne refuse-t-elle d’augmenter radicalement ses dépenses militaires ?

Parce que cela mettrait en péril ses priorités sociales essentielles (éducation, santé…) et risquerait d’aggraver les inégalités territoriales déjà présentes.

Quel impact ce débat peut-il avoir sur Córdoba au quotidien ?

Moins de ressources publiques pourraient signifier moins d’aides aux petites entreprises locales ou aux associations culturelles – piliers majeurs du tissu social cordouan.

Est-ce que cette crise menace concrètement la sécurité en Espagne ?

Non immédiatement ; mais elle révèle une tension profonde entre différents modèles européens concernant la meilleure façon d’assurer protection et stabilité durablement.

Photo by Daphné Richard on Unsplash

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