CINEMA Lab à Cordoue : révélations d’un incubateur qui bouscule le cinéma andalou

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Le CINEMA Lab de Cordoue double les candidatures ! Découvre en quoi ce laboratoire propulse vraiment l’audiovisuel local, vu de l’intérieur.

CINEMA Lab : La nouvelle vague cordouane qui change la donne

Je me souviens encore de ma première visite au CINEMA Lab, il y a trois ans. À l’époque, le projet sentait encore la peinture fraîche et la curiosité. Aujourd’hui, c’est tout un microcosme du cinéma andalou qui gravite autour de cette initiative née pour professionnaliser le secteur audiovisuel à Cordoue. Ce que peu de gens voient derrière les chiffres impressionnants (47 candidatures cette année contre 22 l’an dernier), c’est une effervescence créative rare et une volonté d’émancipation régionale qui n’a rien à envier à Madrid ou Barcelone.

Derrière le succès des chiffres : une vraie dynamique locale

Au-delà du simple fait de doubler le nombre de projets reçus, le plus frappant reste la diversité et la qualité des propositions. On recense des candidats venus aussi bien de Séville que de Jaén ou même d’au-delà de l’Andalousie – preuve que Cordoue s’impose comme pôle attractif. Plus intéressant encore : 10 des projets sont réalisés par des femmes et 9 produits ou coproduits par elles. C’est un bond en avant dans un secteur historiquement masculin.

Côté institutionnel, le soutien du IMDEEC n’a rien d’anodin : 1,2 million d’euros consacrés en 2024 au tissu associatif local pour booster entrepreneuriat et culture. Un signe fort alors que les fonds publics se raréfient ailleurs.

CINEMA Lab : bien plus qu’un concours, un accélérateur humain

Ce que j’ai pu constater sur place – et qui échappe souvent aux journalistes extérieurs –, c’est l’accompagnement personnalisé offert aux porteurs de projet. Les tutoriels avec Nazaret García Crespo sont réputés dans toute l’Espagne pour leur exigence et leur humanité. J’ai vu des scénarios complètement métamorphosés après ces séances.

L’autre force du dispositif tient dans la rencontre directe avec des décideurs clés comme Ana Pernia (ICAA) ou Leonardo Sardiña (Canal Sur). Ici, pas de barrière : chaque binôme réalisateur-producteur défend sa vision sans filtre ni langue de bois. Certains deals se font sur place ; d’autres naîtront dans les mois suivants grâce aux liens tissés ici.

L’enjeu caché : retenir les talents locaux… sans les couper du monde

Nombreux sont ceux qui voyaient autrefois Cordoue comme une simple ville-escale entre Séville et Madrid pour les créatifs ambitieux. Mais depuis trois ans, je note un vrai changement de mentalité : on ne part plus forcément chercher fortune ailleurs. Le réseau formé ici rivalise désormais avec les grands labs européens (TorinoFilmLab inclus), tout en gardant une touche andalouse affirmée — jusque dans la gastronomie servie lors des pauses !

Nouvelles tendances : féminisation et hybridation documentaire-fiction

Un aspect trop peu commenté concerne la mutation des formats proposés. Beaucoup croient que l’essentiel des projets sont des fictions classiques… Mais en réalité, près d’un tiers mêlent documentaire et expérimentation narrative.

Plusieurs porteuses réinterprètent l’histoire locale sous prisme féminin ou abordent les thèmes sociaux délaissés par la télévision publique traditionnelle : migration rurale, mémoire populaire ou identité queer andalouse. C’est là que réside la véritable révolution du CINEMA Lab : offrir à ces récits singuliers non seulement une visibilité mais aussi un accompagnement concret vers la production.

Pour saisir ce foisonnement créatif, je recommande vivement d’explorer les archives vidéo disponibles sur cinemalab.es, où certaines masterclasses restent consultables gratuitement.

Professionnalisation locale : défis et perspectives à horizon 2025

Malgré son succès croissant, le laboratoire doit relever plusieurs défis :

• Pérenniser ses financements face à l’instabilité budgétaire espagnole.
• Attirer plus encore les diffuseurs internationaux : Netflix et Filmin ont déjà manifesté leur intérêt mais sans engagement formel à ce jour.
• Renforcer la formation technique (post-production, effets spéciaux) afin d’éviter que certains talents partent finir leur apprentissage hors région.
• Favoriser la distribution nationale – car beaucoup de films soutenus trouvent difficilement leur public en dehors du cercle festivalier.

J’observe pourtant depuis mon poste privilégié que les jeunes cinéastes cordouans s’organisent mieux qu’avant : mutualisation du matériel via coopératives locales ; recours accru aux pitchs collectifs ; création récente d’une résidence artistique permanente au sein même du Centre de Visitants… Bref : moins d’individualisme et plus d’esprit collectif — enfin !

Pourquoi CINEMA Lab inspire toute l’Andalousie (et moi aussi)

Si j’en parle avec autant d’enthousiasme c’est parce que j’y ai vu éclore des carrières inattendues – dont celle d’une réalisatrice devenue référence nationale grâce au mentorat proposé ici ! Cet écosystème encourage non seulement la prise de risque artistique mais valorise aussi le retour au territoire : filmer Cordoue autrement, révéler ses angles morts urbains ou ruraux…

Pour celles et ceux qui songent à déposer un dossier lors des prochaines éditions – osez franchir le pas ! Le jury n’attend pas des films formatés mais cherche justement ces voix atypiques capables de bousculer notre imaginaire collectif espagnol.

Vous souhaitez suivre plus largement l’écosystème culturel local ? Je conseille régulièrement Cordópolis, média indépendant partenaire du lab — idéal pour ne rien manquer côté initiatives émergentes !

Questions fréquentes

Quelles opportunités concrètes offre CINEMA Lab aux cinéastes cordouans ?

Les participants bénéficient non seulement d’ateliers personnalisés mais surtout d’un accès direct aux décideurs nationaux (ICAA, Canal Sur). Cela favorise montage financier rapide et insertion dans le réseau professionnel espagnol.

Est-il possible de participer si mon projet n’est pas purement fictionnel ?

Oui ! L’hybridation entre documentaire et fiction est encouragée cette année – beaucoup de dossiers sélectionnés explorent justement ces nouveaux formats narratifs très en vogue depuis 2023-2024.

Comment accéder aux masterclasses passées si je n’étais pas présent sur place ?

Certaines sont diffusées gratuitement sur le site officiel. D’autres contenus peuvent être obtenus via demande écrite auprès de RECORD ou via leur page contact dédiée.