144 La pandataria: un hommage aux femmes persécutées La ficha**** Pandataria est une production de la compagnie Losdedae dirigée par Chevi Muraday et écrite par Laila Ripoll. Présentée au Gran Teatro le 2 décembre dernier, cette pièce met en lumière un évènement méconnu de l’Histoire, à travers des démonstrations scéniques aussi poétiques que percutantes. La prison insulaire de la dictature romaine Dans la Rome antique, la petite île de Pandataria était utilisée comme moyen de punition pour les femmes de la famille impériale. Baptisée ainsi en l’honneur de la dynastie Julio-Claudienne, cette île servait de lieu d’exil pour les femmes accusées d’adultère, comme en témoigne la fameuse Lex Iulia de Adulteriis Coercendis. Ces pratiques misogynes et arbitraires avaient pour but de préserver l’ordre patriarcal et de préserver l’image de vertu de la femme romaine. Un lieu de résistance pour les dissidents italiens Au XXe siècle, Ventonete – comme la prison de Pandataria avait été rebaptisée – devint un symbole de résistance contre le régime fasciste de Mussolini. En effet, c’est ici que les dissidents Altiero Spinelli, Ernesto Rossi et Eugenio Colorni rédigèrent leur manifeste "Pour une Europe libre et unie", qui prônait une société européenne sans frontières et égalitaire. La compagnie Losdedae considère donc nécessaire de rappeler ces faits et de rendre ainsi hommage à tous ceux qui ont lutté pour ces idéaux. Une pièce engagée et poétique L’écriture de Laila Ripoll est à la fois poétique et revendicative, offrant une dualité qui transcende les mots et touche le spectateur en plein coeur. Le travail chorégraphique de Chevi Muraday est quant à lui empreint de symbolisme, alliant mouvements et paroles pour immerger le public dans une expérience sensorielle unique. La mise en scène de David Picazo joue également un rôle important, mettant en lumière la simplicité et l’évolution de la scénographie tout au long de la pièce. Un message qui résonne encore aujourd’hui La troupe de Losdedae, accompagnée de l’actrice Cayetana Guillén Cuervo, réussit avec brio à transmettre un message fort et universel, invitant à la révolte contre l’injustice et à la lutte pour la liberté. Un appel à l’empathie et à l’unité qui raisonne particulièrement en ces temps troublés où les valeurs humaines sont mises à mal. Les artistes, engagés et impliqués dans cette oeuvre, ont su toucher le public qui a largement applaudi à la fin de la représentation. De l’art pour sensibiliser et s’engager La pièce Pandataria est plus qu’un simple spectacle, c’est une véritable prise de conscience sur la persécution des femmes et des dissidents à travers les siècles. La compagnie Losdedae réussit à susciter l’émotion et à transmettre un message fort et nécessaire, rappelant que l’art peut être un moyen d’éveiller les consciences et d’inciter à l’action. Nous ne pouvons que regretter que ces messages de tolérance et de solidarité ne soient pas plus présents dans notre société actuelle, où la haine et la discrimination sont encore trop souvent banalisées. En cette période où la Lírica est mise à mal, Pandataria est un symbole de résistance et de révolte qui ne peut laisser personne indifférent. Vous pourriez être interessé par Salle des professeurs pour référencement SEO 3 février 2024 Découvrez la vie tumultueuse de Vicente Escudero, pionnier du flamenco avant-gardiste et héritage intemporel 29 octobre 2023 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Récompenses pour Valverde et Zalamea lors des fêtes de Toros Huelva entrée suivante Adieu à Concha Velasco : plus de 60 ans sur scène à Valladolid A lire aussi À Cordoue, Cariño bouscule la nuit: 25+ only,... 4 septembre 2025 Medina Azahara au couchant: ma visite théâtralisée la... 4 septembre 2025 Córdoba, vins Montilla‑Moriles et cheesecakes: ma soirée la... 3 septembre 2025 Los Califas, une rentrée électrique à Córdoba: Antoñito... 3 septembre 2025 Córdoba, cines de verano: ma soirée du 3... 3 septembre 2025 Córdoba gourmande, ma Judería secrète: deux adresses et... 2 septembre 2025 Dans Córdoba la nuit, une séance Warren réveille... 2 septembre 2025 Cines de verano de Córdoba: ma soirée idéale... 2 septembre 2025 Córdoba accueille Álvaro Casares: comment vivre son Check... 2 septembre 2025 Córdoba: le charco de Carcabuey, le cocktail rural... 31 août 2025