Partager 0FacebookTwitterPinterestEmail 0 TL;DR🎧 Un village andalou de champs d’ail transformé en scène électro et arts numériques🩰 Danse contemporaine sur la place du village, entre façades blanches et soleil d’hiver🌙 Un week-end gratuit où habitants et voyageurs dansent ensemble jusqu’à la nuitEt si Montalbán de Córdoba rimait avec techno et danse contemporaine ? Chaque début décembre, le festival Diciembre Electrónico transforme ce village d’ail en laboratoire d’arts numériques à ciel ouvert.Saviez-vous qu’à une quarantaine de minutes de Cordoue, un village surtout connu pour son ail se transforme chaque début décembre en petit laboratoire d’avant-garde ? À Montalbán de Córdoba, le festival Diciembre Electrónico en Montalbán (DEM) fait vibrer la campagne andalouse au rythme de la danse contemporaine, des documentaires et de la musique électronique. Entre façades blanches, champs à perte de vue et soirées fraîches de décembre, cette rencontre gratuite et communautaire bouscule l’image que l’on se fait souvent de l’Andalousie : ici, l’hiver ne rime pas avec torpeur, mais avec création. Un village d’ail qui parle le langage de la techno Montalbán de Córdoba, dans la Campiña Sur, c’est d’abord un parfum : celui de l’ail, qui a fait la réputation agricole du village. On y arrive depuis Cordoue en une petite quarantaine de minutes en voiture, par la A‑45 puis la A‑386. Le paysage se fait ondulé, les maisons se resserrent, et soudain apparaît une place centrale, la Plaza de Andalucía, que les enfants traversent en courant pendant que les anciens discutent appuyés au comptoir des bars. C’est dans ce décor ultra local qu’est né, en plein hiver pandémique de 2020, le Diciembre Electrónico en Montalbán. À l’origine, ce n’était qu’une réunion privée dans les Anciens Dépôts d’Eau du village pour enregistrer des sessions de musique électronique et de visuels. Quelques artistes, un lieu industriel un peu brut, des caméras, du son. Puis, de fil en aiguilles, l’expérience a débordé les murs. Aujourd’hui, le DEM en est à sa sixième édition et s’est imposé comme un rendez-vous fixe du premier week-end de décembre. Selon la Diputación de Córdoba, qui le soutient via le programme culturel Somos pueblo, somos cultura, il attire chaque année davantage de public sans perdre son esprit de proximité. Le festival s’est étendu à plusieurs espaces du village – Théâtre Municipal, Plaza de Andalucía, Bar Polideportivo – mais garde la même philosophie : tout est gratuit jusqu’à compléter l’affluence, et l’on croise autant de voisins que de curieux venus de Cordoue ou de Séville. Vous pourriez être interessé par Ezra, comédie dramatique : Ce road-movie révèle-t-il le vrai génie du cinéma familial ? 28 mai 2025 Célébrons les compositrices oubliées avec le Ziryab 24 janvier 2025 En tant que guide basée à Cordoue, j’aime cette idée que l’avant-garde ne soit pas réservée aux grandes capitales. À Montalbán, on peut voir un DJ enchaîner des vinyles pendant qu’un agriculteur commente la météo des récoltes, juste à côté du bar. « Ici, on danse à deux pas des champs d’ail. Et c’est ça qui rend la nuit différente. » Diciembre Electrónico : danse, documentaire et nuits de DJ Le cœur du DEM, c’est un dialogue entre corps, images et sons. La programmation de ce week‑end de décembre s’articule en deux temps forts : une soirée plus contemplative le vendredi, et une journée résolument tournée vers la danse le samedi. Le vendredi soir, dès 20h, le Théâtre Municipal ouvre la piste. D’abord avec un court-métrage documentaire, Torcidos, réalisé par Charlie G Villalba. On y suit le quotidien du Sévillan Jorge Navas, alias lospiestorcidos, artiste né avec une paralysie cérébrale. Le film montre ses gestes, ses limites physiques, mais surtout sa façon d’habiter la musique. Juste après, Jorge monte sur scène pour présenter son projet d’électronique mélodique et enveloppante, accompagné des visuels en direct du créateur Claudio Maestre, membre du collectif visuel Pirámide. La soirée bascule ensuite vers la danse avec deux DJ sets très liés à la scène locale : elniñodelospeines, en vinyle, et Free, qui clôturent la nuit avec un esprit de fête pour oreilles curieuses. On est loin d’une soirée commerciale : ici, les sets prennent le temps de surprendre, de casser le rythme, de laisser l’image dialoguer avec le son. Le samedi, le festival sort des murs. À 13h, la danse contemporaine s’invite sur la Plaza de Andalucía avec la compagnie La Normal, projet du chorégraphe Antonio Ruz, originaire de Montalbán et lauréat du Premio Nacional de Danza en Espagne. Ils présentent FLOP, une pièce pour deux interprètes qui explore la cohabitation, les tensions, les appuis et les désajustements entre deux corps partageant un même espace. Au milieu des façades blanches et des terrasses de bar, voir ces deux danseurs chercher l’équilibre donne une autre lecture des relations humaines. À partir de 17h, le rendez-vous se déplace au Bar Polideportivo, transformé pour l’occasion en petite rave rurale. Le soleil décline, on commande une bière fraîche ou un vermut, et la marathon de musique de danse commence : Bony Stuche et Fillide ouvrent le bal, parfaits pour faire glisser l’après-midi vers la nuit. La Galicienne Cris Sinaka enchaîne avec un mélange d’électro, de breaks et de basses tordues. Le Malaguène Fran Acosta, cofondateur de Klub Collective, installe un techno hypnotique. David Escudero, figure locale, ancre la soirée dans la scène andalouse. Puis vient Nix, DJ résidente de la mythique salle Industrial Copera, référence de la nuit électronique en Andalousie. Enfin, Baldman, DJ originaire de Pozoblanco et l’un des noms espagnols à suivre, ferme le DEM 2025. Autrement dit : un voyage sonore qui va de l’underground andalou aux artistes en pleine ascension nationale, sans quitter un bar de village. Comment vivre le DEM depuis Cordoue : conseils pratiques Pour un·e voyageur·se de passage à Cordoue début décembre, le DEM est l’excursion parfaite pour voir une autre facette de la province. Le plus simple est de louer une voiture ou de venir en véhicule depuis la ville : comptez environ 40 minutes depuis le centre de Cordoue. Il existe aussi des bus, mais les horaires sont limités ; mieux vaut vérifier à l’Estación de Autobuses de Córdoba ou sur les sites du Consorcio de Transportes. L’idéal ? Venir le samedi en fin de matinée, profiter de la performance de danse sur la Plaza de Andalucía, puis s’attarder autour de quelques tapas. Dans les bars proches de la place ou du Bar Polideportivo, vous trouverez les grands classiques andalous : salmorejo, berenjenas au miel, flamenquín et, bien sûr, des plats où l’ail local n’est jamais bien loin. Pensez à vous habiller en couches : en décembre, les journées peuvent être douces, mais les soirées dans la Campiña sont fraîches, surtout si vous restez dehors à danser. Des chaussures confortables sont indispensables, le sol du bar et de la place étant en béton ou pavé. Pour vous organiser, gardez en tête que le DEM est un festival à taille humaine. On retrouve les mêmes visages d’un lieu à l’autre, on s’assoit facilement à côté des artistes, on discute avec les bénévoles. Ce n’est pas un énorme événement anonymisant, mais un moment partagé avec les habitants de Montalbán. C’est sans doute ce qui fait son charme : on se sent invité, pas seulement spectateur. 3 bonnes raisons de noter le DEM dans votre agenda Une avant-garde rurale : voir de la techno, de la danse contemporaine et des visuels expérimentaux dans un village d’Andalousie, c’est une expérience en soi. Une immersion locale : le festival est porté par la mairie, la Diputación et des entreprises de Montalbán ; on sent la fierté collective derrière chaque activité. Une autre Andalousie hivernale : loin des foules estivales, vous découvrez une province qui crée, expérimente et se retrouve autour de la culture. Lorsque j’ai entendu parler pour la première fois de ces sessions d’électro dans d’anciens dépôts d’eau, j’ai souri en pensant à l’image carte postale que l’on se fait souvent de l’Andalousie. Le DEM rappelle que la région n’est pas figée dans son passé : elle invente, teste, s’ouvre à de nouveaux langages artistiques. Une Andalousie qui s’invente au présent Pour beaucoup de voyageurs français, visiter Cordoue, c’est d’abord la Mezquita, l’Alcázar de los Reyes Cristianos, les patios fleuris. Et c’est merveilleux. Mais si vous avez envie d’ajouter une touche contemporaine à votre séjour, un détour par Montalbán pendant le DEM change la perception de la province. Ici, l’héritage andalou ne se vit pas seulement dans la pierre ou les traditions ; il se raconte aussi dans un documentaire sur un musicien différent, dans un duo de danseurs qui chute et se relève, dans un DJ set sous la lumière néon d’un bar sportif. On y sent l’effort des institutions, comme la Delegación de Cultura de la Diputación de Córdoba, pour soutenir des projets qui partent vraiment du territoire. Au fond, Montalbán de Córdoba offre une leçon : l’innovation culturelle n’a pas besoin de gratte-ciels. Elle a besoin de lieux habités, de voisins curieux, d’artistes qui acceptent de sortir des circuits habituels. Et nous, voyageurs, avons tout à gagner à nous laisser surprendre par ces détours. Au fond, Cordoue se vit plus qu’elle ne se visite, et le DEM en est une belle preuve : une nuit de décembre, un village d’ail, et soudain, un battement électronique relie tout le monde sous le même ciel. Et vous, oseriez-vous troquer un soir de tapas dans le centre de Cordoue contre une escapade électro à Montalbán ? Racontez-le-nous en commentaires ou partagez vos impressions sur Instagram avec le hashtag #EscapadeaCordoue. Questions fréquentes Où se trouve Montalbán de Córdoba et comment y aller depuis Cordoue ? Montalbán de Córdoba se situe dans la Campiña Sur, à environ 40 km au sud de Cordoue. En voiture, comptez 35 à 45 minutes par l’A‑45 puis la A‑386. Il existe aussi quelques liaisons en bus, mais les horaires sont moins fréquents, surtout le week‑end. Pour le DEM, la voiture reste l’option la plus flexible. Faut-il acheter des billets pour Diciembre Electrónico en Montalbán ? Non, toutes les activités du DEM sont gratuites jusqu’à complète occupation des lieux. Il n’y a généralement pas de système de réservation, mais il est conseillé d’arriver un peu en avance pour les formats plus intimistes, comme les projections au Théâtre Municipal. Pour les DJ sets au Bar Polideportivo, l’ambiance reste fluide et conviviale. Le DEM convient-il aux familles ? Oui, une bonne partie de la programmation est tout à fait accessible aux familles. La performance de danse sur la Plaza de Andalucía, par exemple, attire souvent des enfants et des personnes de tous âges. Pour les sets plus tardifs du samedi soir, l’ambiance devient plus nocturne : à vous d’adapter en fonction de vos habitudes et de l’âge des enfants. Où loger si l’on veut profiter du festival jusqu’au bout de la nuit ? Montalbán dispose de peu d’hébergements touristiques, mais vous pouvez trouver des options rurales dans les villages voisins ou choisir de dormir à Cordoue. Beaucoup de festivaliers font l’aller‑retour dans la nuit, la route étant relativement courte. Si vous préférez rester sur place, pensez à réserver plusieurs semaines à l’avance dans les hébergements de la Campiña Sur. DocumentaireFestivalfête de la musique Partager 0 FacebookTwitterPinterestEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente C3A de Cordoue : quand les bandas et le flamenco réinventent la scène andalouse A lire aussi C3A de Cordoue : quand les bandas et... 2 décembre 2025 Cordoue en mode folk-blues : Juan Antonio Galiot... 1 décembre 2025 Cosmopoética à Cordoue : quand la gestion d’un... 30 novembre 2025 Semaine du Cinéma de Cordoue : comment Cinema... 29 novembre 2025 Cordoue le week-end : entre ciné d’auteur, flamenco... 28 novembre 2025 À Cordoue, les femmes des quartiers oubliés réinventent... 26 novembre 2025 Cordoue au-delà des cartes postales : quand les... 26 novembre 2025 Flamenco à Cordoue : Beli Moli, la voix... 24 novembre 2025 Guadamecí : quand l’or et le cuir de... 23 novembre 2025 L’Égypte antique s’éveille à Cordoue : un voyage... 22 novembre 2025