Partager 0FacebookTwitterPinterestEmail 0 TL;DR🎸 Un cantautor cordouan transforme la ville en bande-son folk-blues intime🌆 Des salles de concert et bars où sentir Cordoue vibrer autrement que par le flamenco🎧 Un album, « Mi verdad », à écouter en flânant entre Mezquita et GuadalquivirEt si votre prochain voyage à Cordoue avait pour bande-son un folk-blues aux accents américains ? Avec « Mi verdad », Juan Antonio Galiot révèle une autre âme de la ville, loin des clichés flamenco.Saviez-vous qu’à Cordoue, ville que l’on associe spontanément à la Mezquita et au flamenco, une partie de la jeunesse vibre au son du folk et du blues d’inspiration américaine ? En toile de fond, les ruelles blanchies à la chaux, les orangers et le Guadalquivir. Au premier plan, un cantautor cordouan, Juan Antonio Galiot, qui vient de sortir Mi verdad, un deuxième album où guitares, voix râpeuse et introspection composent une autre bande-son de la ville. Ce disque, entièrement autoproduit, est une porte d’entrée idéale pour découvrir Cordoue autrement : par les oreilles, en suivant la trace de cette scène locale discrète mais bien vivante. Quand Cordoue sonne folk : une autre bande-son de l’Andalousie On arrive souvent à Cordoue avec en tête les clichés sonores : une guitare flamenca, des talons qui claquent sur le pavé, une saeta qui s’élève pendant la Semaine Sainte. Tout cela existe, bien sûr. Mais Cordoue ne se résume pas au flamenco. Dans les bars de l’Axarquía, autour de la Plaza de Colón ou près de la gare, on entend aussi du rock, du grunge, du blues et beaucoup de folk. L’été, le Festival de la Guitare transforme la ville en scène à ciel ouvert, et le reste de l’année, de petites salles font vivre une programmation plus intimiste. C’est dans ces lieux – un bar de quartier, un ancien entrepôt musical, une terrasse sous les guirlandes lumineuses – que se dessine une Cordoue plus nocturne, plus électrique. Vous pourriez être interessé par Le CAAC : Nouveaux temps, nouvelle donne – Centre d’art contemporain andalou 4 février 2024 Córdoba et le cinéma espagnol : secrets de tournage et héritages cachés 20 juin 2025 Je me souviens encore d’un soir à l’Hangar, un verre de Montilla-Moriles à la main : dehors, la chaleur de juillet, dedans, une voix grave qui chante en espagnol sur une guitare très « americana ». Ce contraste raconte bien la ville : profondément andalouse, mais ouverte à toutes les influences. « Cordoue n’est pas figée dans son passé, elle réinvente sa propre musique chaque nuit. » C’est dans ce paysage que s’inscrit Juan Antonio Galiot, l’un de ceux qui portent haut cette couleur folk-blues. Qui est Juan Antonio Galiot ? Un songwriter né au bord du Guadalquivir Né à Cordoue en 1991, Juan Antonio Salmoral Galiot a grandi avec un pied dans le classique et l’autre dans la chanson. Formé dès l’âge de neuf ans au Conservatoire Professionnel de Musique de Cordoue, il y étudie le piano et l’alto. Une base solide, presque académique, qui donnera ensuite à ses chansons cette structure soignée, ces arrangements qui tiennent debout même en version guitare-voix. Très vite, il touche à tout : chant, composition, arrangements, production. En 2017, il fonde le groupe Malaraña, une formation façonnée par le rock américain, le blues, le grunge et le folk. Il y est chanteur, guitariste, parfois claviériste, mais surtout la tête créative. En 2022, le groupe remporte le IIe Concours de Bandes « Aguilar Rock », signe que leur énergie dépasse les frontières de la ville. En parallèle, Galiot se construit une carrière solo. Son premier album, Cambio de agujas (2023), dépasse les 200 000 écoutes sur Spotify selon le journal local Cordópolis. Une belle performance pour un projet indépendant, ancré loin des grandes capitales. Deux ans plus tard, il revient avec Mi verdad, sorti le 28 novembre, et confirme qu’il n’est pas qu’un « espoir local », mais une voix déjà bien installée dans la scène cordouane. « Mi verdad » : un folk-blues aux racines américaines… né à Cordoue Mi verdad est un album de dix titres qui plonge profondément dans les racines de la musique américaine. On y entend des réminiscences de rock, de folk, de blues, parfois même un léger parfum de country. Pourtant, tout est chanté en espagnol, avec un vocabulaire et une sensibilité très ibériques. Les influences revendiquées parlent d’elles-mêmes : Bob Dylan, Neil Young, Eddie Vedder pour la veine anglo-saxonne ; Joaquín Sabina, Andrés Calamaro ou Quique González pour la tradition hispanophone. Résultat : des chansons qui pourraient accompagner une route poussiéreuse du Midwest, tout en gardant la rugosité poétique des cantautores espagnols. Les textes restent introspectifs, souvent émotionnels, fidèles au style de Galiot. Il y parle de doutes, de choix de vie, de fidélité à soi-même – d’où ce titre, Mi verdad. On y sent cette tension entre l’envie de partir loin et l’attachement au lieu d’origine, une sensation que beaucoup de jeunes Andaloux connaissent bien. Un autre aspect remarquable : l’album est entièrement autoproduit. Galiot a assuré la prise de son, la production, le mixage et le mastering. L’univers visuel a été confié à Diego Cacamut (Katarsis Visual), tandis que le clip du morceau principal est signé par Juan Ruz Polonio (Ruz Polonio Audiovisual). Tout reste donc dans un cercle créatif local, très cordouan. En octobre 2025, juste avant la sortie de l’album, le musicien reçoit le Prix du Meilleur Artiste Provincial au VIe Festival de la Chanson de Priego de Córdoba. Une reconnaissance institutionnelle qui confirme ce que les salles de concert savaient déjà : sa musique parle à beaucoup de gens, bien au-delà de son quartier. Où sentir cette énergie musicale à Cordoue ? Bars, salles et ambiances Si l’univers de Mi verdad vous parle, vous aurez sans doute envie, une fois à Cordoue, de pousser la porte de quelques lieux où cette scène prend vie. Voici quelques spots où l’on peut croiser des groupes comme celui de Galiot, ou des artistes de la même famille musicale : Hangar Cordoba (zone Avenida de la Libertad) Ancien entrepôt transformé en salle de concerts, parfait pour le rock, le folk et le blues. Ambiance debout, guitare forte, public mélomane. Long Rock (près du centre commercial de Ronda de los Tejares) Un bar rock très apprécié des locaux, avec une programmation de reprises, groupes émergents et soirées thématiques autour de la musique anglo-saxonne. Jazz Café (proche du centre historique) Petit lieu intimiste où l’on peut écouter du jazz, du blues et parfois de la chanson d’auteur. Idéal pour un verre en fin de soirée après une visite nocturne de la Mezquita. Ambigú Axerquía (à côté du théâtre de la Axerquía) Espace culturel à ciel ouvert qui accueille des concerts de tous styles, souvent liés aux grandes programmations de la ville. Entre deux visites de patios ou de palais, glisser un concert dans votre programme permet de toucher une Cordoue plus actuelle. On y rencontre des étudiants, des musiciens, des passionnés de vinyles. On parle de riffs de guitare, de sonorités « à la Neil Young », mais aussi de la chaleur de juillet, du manque de salles de répétition, des projets autoproduits. Je conseille souvent aux voyageurs francophones de se faire une soirée « bande-son locale » : une promenade au coucher du soleil le long du Pont Romain, dîner de tapas autour de la Plaza de la Corredera, puis concert dans l’une de ces salles, casque sur les oreilles sur le chemin du retour avec Mi verdad en fond. Pourquoi écouter « Mi verdad » avant (ou après) votre voyage à Cordoue Écouter Mi verdad avant de venir à Cordoue, c’est comme rencontrer la ville par la voix de l’un de ses enfants. Les chansons ne parlent pas directement de la Mezquita ou des patios, mais elles reflètent l’état d’esprit de toute une génération cordouane : attachée à ses racines, curieuse du monde, créative malgré les limites géographiques. Pendant votre séjour, l’album peut devenir la bande-son de vos balades : un morceau plus mélancolique pour la lumière du matin dans la Judería, un titre plus rock pour la traversée du pont au crépuscule, une ballade folk pendant que vous perdez la notion du temps dans les ruelles de San Basilio. Et au retour, ces mêmes chansons déclenchent un parfum d’oranger, un reflet doré sur la pierre de la Mezquita, le souvenir d’un rire entendu dans un bar de l’Axarquía. Au fond, Mi verdad ne raconte pas seulement la trajectoire d’un artiste : il capture une certaine vérité de Cordoue aujourd’hui, entre tradition et modernité. Pour moi, qui écris et guide ici depuis des années, c’est aussi un rappel précieux : la ville continue de composer sa propre musique. À vous maintenant de venir l’écouter, verre de vin à la main ou casque sur les oreilles. Et vous, préféreriez-vous découvrir Cordoue en mode guitare flamenca, folk-blues… ou les deux ? Partagez vos impressions et coups de cœur musicaux en commentaires ou sur Instagram avec le hashtag #EscapadeaCordoue. Questions fréquentes Où écouter de la musique live à Cordoue ? En dehors des grands festivals, vous trouverez des concerts toute l’année dans des salles comme Hangar Cordoba, Long Rock, Jazz Café ou Ambigú Axerquía. La programmation change souvent, mais le rock, le folk et le blues y ont une belle place. Renseignez-vous aussi auprès de votre hébergement : beaucoup d’hôtels collaborent avec des musiciens locaux. Qui est Juan Antonio Galiot pour la scène musicale cordouane ? C’est un cantautor né à Cordoue, musicien complet (auteur, compositeur, producteur) passé par le Conservatoire de la ville. Avec son groupe Malaraña et ses projets solo, il incarne cette génération qui mélange racines andalouses et influences américaines. Son album Mi verdad confirme son importance dans la scène locale. Quel style de musique propose l’album « Mi verdad » ? L’album navigue entre rock, folk et blues, avec une forte influence de la musique américaine, mais des textes en espagnol. On y retrouve l’ombre de Bob Dylan ou Neil Young, croisée avec l’héritage de Joaquín Sabina ou Andrés Calamaro. C’est un très bon compagnon de route pour qui aime les chansons à texte. Comment intégrer un concert à mon séjour touristique à Cordoue ? Prévoyez une soirée plus « libre » dans votre planning de visites, sans horaire strict. Consultez les programmations des salles quelques jours avant votre arrivée, ou regardez les recommandations culturelles de l’Office du Tourisme de Cordoue. Dînez tôt de tapas, puis filez au concert : vous verrez, la ville change de visage après 22 heures. Albumfête de la musiquemusicien Partager 0 FacebookTwitterPinterestEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Cosmopoética à Cordoue : quand la gestion d’un festival révèle notre façon de vivre la culture A lire aussi Cosmopoética à Cordoue : quand la gestion d’un... 30 novembre 2025 Semaine du Cinéma de Cordoue : comment Cinema... 29 novembre 2025 Cordoue le week-end : entre ciné d’auteur, flamenco... 28 novembre 2025 À Cordoue, les femmes des quartiers oubliés réinventent... 26 novembre 2025 Cordoue au-delà des cartes postales : quand les... 26 novembre 2025 Flamenco à Cordoue : Beli Moli, la voix... 24 novembre 2025 Guadamecí : quand l’or et le cuir de... 23 novembre 2025 L’Égypte antique s’éveille à Cordoue : un voyage... 22 novembre 2025 Magie et revendication : quand la musique envahit... 22 novembre 2025 Entre Duende et Silence : Pourquoi Cordoue vibre... 21 novembre 2025