Partager 0FacebookTwitterPinterestEmail 0 TL;DR🧱 Une possible basilique oubliée surgit sous la Ronda Norte📜 Les textes mozarabes recoupés par des indices archéologiques🎥 Conférences et suivi en ligne pour tout voir sans bougerTu savais que les fouilles de la Ronda Norte pourraient réécrire la carte sacrée de Cordoue ? Je t’emmène dans les coulisses d’un chantier où émergent des indices d’un culte antique, présentés à la Casa Árabe.Est-ce que tu savais que, sous la poussière d’un chantier routier, on peut retrouver une page entière de l’histoire d’une ville ? À Cordoue, la Ronda Norte n’est plus seulement une future voie de circulation : c’est devenu un fil d’Ariane menant vers un passé chrétien tardoantique, possiblement lié au culte de Santa Eulalia. En tant que guide et journaliste, j’ai suivi de près les annonces à la Casa Árabe et le va-et-vient discret des caisses de fragments sculptés. Et je te le dis : on tient peut-être là l’un de ces “petits séismes” patrimoniaux qui réorientent la carte mentale de la ville. Fouilles de la Ronda Norte, que dit le terrain ? Entre la Glorieta Académica García Moreno et la Glorieta de Santa Beatriz, les archéologues ont mis au jour un ensemble d’éléments mobiliers (fragments sculptés décoratifs, pièces épigraphiques) et des structures bâties cohérentes avec un complexe de culte chrétien, daté entre l’Antiquité tardive et l’époque émirale. Dit comme ça, c’est déjà passionnant. Mais, sur le terrain, cela veut dire des murs lisibles, des alignements, des seuils qui racontent encore des flux de personnes, des gestes liturgiques, une manière d’occuper l’espace. Ce qui m’a frappée dans les échanges avec les chercheurs, c’est la prudence méthodologique — une prudence bienvenue. On ne veut pas “baptiser” trop vite une ruine. On recoupe : la typologie des blocs, les traces d’enduits, la logique des circulations, et surtout les inscriptions. Les pièces épigraphiques, même très lacunaires, peuvent changer la donne si un nom, un saint, une formule liturgique apparaissent. C’est pour cela que chaque fragment compte; et dans la section suivante, on va voir pourquoi un nom revient avec insistance : Santa Eulalia. Santa Eulalia à Cordoue, mythe littéraire ou trace bâtie ? Les auteurs mozarabes ont évoqué des lieux de culte cordouans dédiés à Santa Eulalia de Mérida, sainte martyre très vénérée dans l’Hispanie tardoantique. Jusqu’ici, c’était un parfum de récit, un appui textuel jugé fragile face au silence des pierres. Or, les données de la Ronda Norte rouvrent le dossier : et si la “Basilique de Santa Eulalia” mentionnée par les textes avait laissé une empreinte concrète ici même ? L’hypothèse est ambitieuse et, oui, encore à confirmer. Mais l’alignement d’indices — structures compatibles avec un espace basilical, mobilier sculpté d’ornementation chrétienne, pièces épigraphiques — commence à dessiner un cadre crédible. Dans mon métier, j’ai vu trop de noms projeter trop d’imaginaire. Ici, la démarche reste scientifique : on pèse la valeur des sources, on compare avec d’autres contextes visigothiques d’Andalousie, on relit les auteurs. L’enjeu ? Repenser la topographie sacrée de la Cordoue altomédiévale et mieux comprendre le monachisme urbain et suburbain. Cette avancée a été présentée lors d’une conférence à la Casa Árabe, un moment rare où archéologie et histoire des idées se rencontrent devant le grand public — et c’est précisément ce qui donne sa force au récit. Vous pourriez être interessé par Les vendredis : ‘De viernes’, ‘El desafío’ et ‘Caos’ en ‘prime time’ (horaire de grande écoute) du vendredi 2 février 2024 Décès à Córdoba le 17 novembre : bilan tragique 17 novembre 2024 Le monachisme hispanique, l’angle mort qui se précise Avant d’annoncer des certitudes, il faut se souvenir d’un fait : l’architecture monastique pré-bénédictine en péninsule ibérique reste partiellement connue. Les chercheurs insistent sur le déséquilibre des sources (très textuelles, peu matérielles) et sur la chronologie heurtée du VIIIe siècle, surtout au sud d’al-Andalus. C’est là que l’archéologie, patiente et têtue, devient la meilleure alliée de l’histoire de l’art. Les propos partagés en conférence ont rappelé combien l’année 711 a servi de césure commode, mais parfois trompeuse, en masquant des continuités de pratiques, de plans, d’objets. Pour le dire avec les mots du terrain : les pierres corrigent nos biais. Un seuil usé prouve un passage régulier, une fondation double dit la reprise d’un mur, un décor re-sculpté montre la réutilisation liturgique. À Cordoue, cela recoupe la grande conversation avec la Mosquée-Cathédrale et les strates de la basilique de San Vicente : une ville n’abolit pas son passé, elle le modifie. Et dans la session publique, les archéologues ont justement callé leur discours sur cette prudence constructive. Le résumé détaillé des découvertes et l’identification proposée ont été partagés, selon Cordópolis, dans le cadre du cycle Aula Árabe Universitaria. Les 4 indices à suivre de très près en 2025 Orientation et plan basilical: Un axe lisible, des nefs ou un espace unique allongé ? Cette géométrie reste un marqueur fort si elle se confirme. Inscriptions et formules: Une invocation, un nom de martyr, une datation consulaire ? Les épigraphes sont les pièces maîtresses du puzzle. Dispositifs liturgiques: Indices d’autel, de chancel, de reliquaire ou de zone baptismale. Même fragmentaires, ils confirment l’usage cultuel. Stratigraphie fine: Croiser céramiques, mortiers et réemplois pour caler l’ensemble entre tardoantique et émiral. La cohérence chrono est la clé. Ces quatre pistes ne sont pas des promesses spectaculaires. Ce sont des critères de chercheur, concrets et vérifiables, qui permettront d’affiner (ou d’infirmer) l’hypothèse Santa Eulalia. Et c’est précisément cela qui fait la beauté de cette enquête : la patience. Conseils pratiques pour voir, comprendre et respecter le site Suis les conférences publiques à la Casa Árabe et les diffusions en ligne quand elles sont proposées : c’est la meilleure porte d’entrée pour des infos à jour, expliquées par les chercheurs eux-mêmes. Sur place, n’emprunte pas les zones de chantier ni les terrains clôturés — la sécurité et la conservation d’abord. Préfère les visites autorisées et les présentations publiques. Pour contextualiser, je recommande de (re)découvrir les traces visigothiques connues de la ville — et les parcours muséaux qui les évoquent. Tu verras comment chaque découverte “nouvelle” s’emboîte dans une histoire longue. Enfin, garde l’esprit ouvert : l’archéologie est une science de l’hypothèse vérifiée. Ce qui circule aujourd’hui comme piste solide deviendra, avec un peu de chance, un chapitre confirmé demain. Questions Fréquentes Que sait-on des fouilles de la Ronda Norte à Cordoue ? On a mis au jour des structures architecturales et des éléments mobiliers (sculptures décoratives, épigraphes) compatibles avec un complexe de culte chrétien. La datation s’étend entre l’Antiquité tardive et l’époque émirale, avec une analyse toujours en cours. La basilique de Santa Eulalia a-t-elle vraiment existé à Cordoue ? Les textes mozarabes mentionnent un culte dédié à Santa Eulalia. Les indices actuels permettent d’envisager l’hypothèse d’une basilique à Cordoue, mais rien n’est encore confirmé. Les prochaines études épigraphiques et stratigraphiques seront décisives. Comment suivre les conférences de la Casa Árabe sur ces découvertes ? La Casa Árabe propose régulièrement des conférences publiques et des diffusions en ligne. Reste attentif au programme du cycle universitaire associé et aux annonces des institutions locales ; certaines sessions sont retransmises en direct. Peut-on visiter le site des fouilles près de la Ronda Norte ? En général, les zones de fouilles actives ne sont pas ouvertes au public pour des raisons de sécurité et de conservation. Informe-toi sur les visites encadrées ou les présentations officielles : elles offrent un accès sûr et des explications expertes. archéologieHistoirePatrimoine Partager 0 FacebookTwitterPinterestEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Le haïku andalou existe : comment Lucena célèbre Lara Cantizani et inspire les poètes, des patios à la Judería A lire aussi Tu ne l’avais jamais remarqué… Le pont Mocarra... 19 octobre 2025 Le dessous de la route : vestiges, craintes... 17 octobre 2025 Vu de l’intérieur : l’annulation de Medina Azahara... 10 octobre 2025 Le détail oublié qui change tout : de... 20 septembre 2025 Tu ne l’avais jamais remarqué… Bad Bunny évite... 11 septembre 2025 Cordoue, des califes aux copyrights: ce que personne... 10 septembre 2025 Cordoue, cœur battant de Supertramp : Rick Davies... 8 septembre 2025 À Cordoue, quand la scène se tait :... 4 septembre 2025 Lucena, Feria del Valle: et si on dépassait... 30 août 2025 Córdoba, Ronda Norte: un monastère du VIIIe siècle... 27 août 2025