Tu as 65 minutes devant toi ? Vu de l’intérieur, comment “Totum” de Tsode réenchante l’écoute longue à Cordoue

Compositeur devant des synthétiseurs, dans une salle sombre où défilent des visuels abstraits, prêt pour une écoute immersive de 65 minutes.

TL;DR

  • ⏱️ Une seule piste de 65 minutes qui défie le zapping
  • 🎧 Un voyage entre rock prog, ambient et électronique classique
  • 🌙 Cordoue devient scène d’une écoute lente et immersive

Tsode ose 65 minutes d’un seul souffle. Intrigué(e) ? Cette pièce immersive bouscule nos réflexes de zapping et fait de Cordoue le théâtre d’un manifeste anti‑single. Je t’explique pourquoi ça vaut le temps… et comment bien l’écouter.

65 minutes à Cordoue, manifeste anti‑zapping assumé

Est‑ce que tu savais que l’une des pièces les plus longues jamais publiées en streaming en Espagne (selon son auteur) vient de Cordoue (Córdoba) ? Le compositeur Jesús Valenzuela, alias Tsode, dévoile “Totum”: 65 minutes d’un seul tenant, un ruban musical pensé pour l’écoute continue. L’idée est claire: dire non au réflexe du swipe et du single jetable. Au menu, une traversée qui mêle rock progressif, ambient, new age, orchestral et électronique classique, avec des clins d’œil assumés à Vangelis, Mike Oldfield, Jean‑Michel Jarre ou Enigma.

La première cordouane se vit en séance audiovisuelle immersive à la Filmoteca: projection + écoute intégrale, avec une introduction de José María Castellano (Université de Cordoue) pour donner des clés de lecture. Un détail que j’adore: Tsode a invité des complices taillés pour l’épopée — Daniel Minimalia (Latin Grammy 2020), Rubén Álvarez (passé par la tournée “50 ans de Tubular Bells”), Yhael May, et Claudio Serrano (voix espagnole de Batman chez Nolan). C’est pour cela que “Totum” n’est pas qu’un long morceau: c’est un manifeste esthétique. Dans la section suivante, on voit comment l’écouter sans décrocher.

Comment apprivoiser “Totum” sans perdre le fil

Une piste de 65 minutes, ça peut intimider. Bonne nouvelle: on peut apprivoiser “Totum” comme on entre dans un roman fleuve. Voici mon protocole de bonne écoute (testé dans les patios cordouans, sous un oranger, le soir):

  • Choisis l’espace: calme, lumière tamisée. Casque fermé de préférence. 

  • Respire par cycles: débute par 3 minutes d’ancrage. Laisse le temps étirer la perception.

  • Repère les “portes”: “Totum” évolue par paliers (textures ambient, montée prog, souffle orchestral). Note mentalement les transitions plutôt que les minutages.
  • Reste curieux: chaque motif revient autrement (timbre, rythme, espace). Laisse‑toi surprendre.

À la Filmoteca, l’introduction de José María Castellano donnera des repères musicaux utiles (formes, influences, attentes d’écoute). Chez toi, adopte une attitude “galerie”: tu circules dans une installation sonore. Si la tentation de couper te prend, ne touche pas au bouton; recentre l’attention sur un paramètre (basse, réverbération, motif rythmique). Dans la prochaine section, on relie cette écoute lente à l’ADN même de Cordoue.

Cordoue, ville lente: des patios à l’électronique

Cordoue a le goût de la lenteur qui dure: la Mezquita t’apprend l’écho, les patios la patience, la Semaine Sainte la suspension du temps. “Totum” s’inscrit dans cette esthétique du temps étiré. Rien d’étonnant à ce que la ville accueille une œuvre‑pont entre sacré, progressif et électronique. On retrouve une logique “andalouse” du cycle: motifs qui reviennent autrement, comme un zéjel contemporain.

Ce n’est pas un hasard si l’un des invités a foulé la tournée des “50 ans de Tubular Bells”: Cordoue aime les architectures musicales. L’électronique de Tsode fonctionne un peu comme les mihrabs successifs de la Mezquita: tu crois avoir tout vu, et un nouveau pan s’ouvre. En bon cordouan d’adoption, j’ai ce réflexe: prendre le temps. Quand une pièce tient 65 minutes, elle gagne le droit d’installer le décor, d’oser le silence, de travailler l’attente. C’est précisément là que “Totum” séduit. Et pour élargir le terrain de jeu, passons à trois autres voyages longs qui dialoguent avec cette ambition.

Trois épopées longues à (re)découvrir absolument

  1. Extremoduro – “Pedrá” (~30 min): Un seul bloc incandescent. Un classique espagnol qui prouve que la forme longue peut rester brute, rock et populaire.
  2. Mike Oldfield – “Tubular Bells” (suite en deux parties): Architecture sonore culte. Parfait pour comparer le travail des timbres et des progressions à étapes avec “Totum”.
  3. Pink Floyd – “Echoes” (~23 min): Le modèle de la montée hypnotique. Une leçon sur l’art de faire durer sans lasser, entre space‑rock et poésie sonore.

Ces repères donnent un cadre d’écoute: la durée n’est pas un gimmick, c’est une grammaire. C’est pour cela que “Totum” parle aussi bien aux curieux d’électronique qu’aux amoureux de suites progressives. Dans la section suivante, place aux infos pratiques et à l’impact local.

Où l’entendre, et pourquoi c’est le bon moment

L’avant‑première cordouane se vit en séance audiovisuelle exclusive à la Filmoteca, avant une sortie officielle annoncée pour le 31 octobre 2025. Tsode le dit lui‑même: c’est une déclaration contre l’immédiateté et la dictature du single. À l’heure où les plateformes multiplient les playlists “focus”, la longue durée redevient désirable—pour travailler, lire, ou simplement se laisser traverser.

Côté coulisses, la présence de Daniel Minimalia, Yhael May, Rubén Álvarez et Claudio Serrano confirme l’ambition transversale du projet: virtuosité instrumentale, textures électroniques, imaginaire cinématographique. Pour les détails de l’événement et le contexte — notamment le statut de l’œuvre parmi les plus longues publiées en streaming en Espagne (selon l’auteur) — appuie‑toi sur la couverture locale, très précise, selon Cordópolis. Moralité: prends 65 minutes. Cordoue s’en charge du reste.

Questions Fréquentes

“Totum” de Tsode dure vraiment 65 minutes ?

Oui. C’est une seule piste d’environ 65 minutes, pensée pour l’écoute continue. L’objectif déclaré est de contrer l’ultra‑fragmentation de la consommation musicale et de réhabiliter la durée comme expérience.

Où écouter “Totum” et quand sort l’album ?

La première se fait en séance audiovisuelle immersive à la Filmoteca. La sortie officielle est annoncée pour le 31 octobre 2025. Les modalités de diffusion (plateformes, formats) seront précisées à l’approche de la date.

Quels artistes participent au projet ?

Parmi les invités: Daniel Minimalia (Latin Grammy 2020), Yhael May, Rubén Álvarez (tournée du 50e anniversaire de Tubular Bells), et Claudio Serrano (voix espagnole de Batman chez Nolan). Un casting taillé pour la forme longue.

À qui s’adresse cette écoute longue de 65 minutes ?

Aux curieux de rock prog, d’électronique classique, d’ambient et à ceux qui aiment les expériences immersives. Si tu aimes lire, travailler ou rêver en musique, “Totum” est une porte grande ouverte.

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