Tesla : Musk peut-il vraiment diriger avec moins de 40 heures ? Mon regard d’exploratrice curieuse

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Elon Musk travaille-t-il assez pour Tesla ? Je vous dévoile ce que cachent vraiment ces débats houleux sur la direction du géant innovant.

Un mythe tenace : Elon Musk, le bourreau de travail

Depuis Cordoue, j’ai souvent entendu parler d’Elon Musk comme du patron infatigable prêt à dormir dans son bureau chez Tesla. Ce récit fascine autant qu’il agace : comment imaginer un PDG dirigeant des empires industriels avec plus de 100 heures de travail hebdomadaires ? Mais en 2025, la réalité est bien plus nuancée – et elle pose une question centrale : l’engagement horaire d’un leader détermine-t-il vraiment la réussite d’une entreprise ?

En explorant ce sujet brûlant qui agite les investisseurs américains mais aussi les conversations des cafés de Judería jusqu’aux startups européennes, je vous propose un éclairage inédit sur la crise actuelle chez Tesla.

Crise de confiance au sommet : ce que réclament vraiment les actionnaires

Le printemps dernier, un groupe d’investisseurs influents a frappé fort en demandant que Musk consacre au moins 40 heures par semaine à Tesla. Parmi eux, la Fédération Américaine des Professeurs (détenant près de 8 millions d’actions) et des fonds activistes soucieux de gouvernance saine. Leur crainte ? Que l’aura multitâche de Musk finisse par jouer contre l’intérêt collectif de l’entreprise.

« Les activités externes du Sr. Musk semblent avoir détourné son temps et son attention de la gestion active des opérations de Tesla », ont-ils écrit dans leur lettre à Robyn Denholm, présidente du conseil.

Derrière cette demande se cache une tension très contemporaine : comment éviter qu’un dirigeant superstar ne devienne le point faible… par excès d’éparpillement ?

Le paradoxe du leadership dispersé : atout ou talon d’Achille ?

Depuis mes voyages en Andalousie et ailleurs, j’ai constaté que les grandes figures entrepreneuriales jonglent sans cesse entre innovation et pilotage stratégique. Or, dans le cas de Musk – engagé politiquement tout en dirigeant SpaceX, Neuralink ou X (ex-Twitter) –, la dispersion devient palpable.

Musk lui-même reconnaît parfois n’accorder qu’une journée hebdomadaire à Tesla ! Les actionnaires proposent donc un plan pragmatique : regrouper ses heures sur trois jours pour permettre à leur CEO de respirer côté projets annexes… mais tout en gardant un œil ferme sur le volant Tesla. Voilà une approche hybride inédite, loin du tout ou rien souvent relaté.

Cette tendance interroge aussi nos modèles européens : faut-il idéaliser le leadership omniprésent ou valoriser la délégation et la clarté organisationnelle ? En Espagne comme en France, les PME familiales sont parfois confrontées à cette même question lors des successions – preuve que ce débat traverse bien plus que la Silicon Valley.

Gouvernance et succession : quelles garanties face aux imprévus ?

Autre exigence forte des investisseurs : instaurer un plan clair pour remplacer Musk si nécessaire. J’ai vu trop souvent dans mon expérience locale combien l’absence d’anticipation pouvait affaiblir même les entreprises les plus dynamiques (un héritage mal préparé a déjà ruiné quelques bodegas centenaires !).

Ici encore, on demande à Tesla non pas d’écarter immédiatement Musk mais bien d’identifier des successeurs « d’urgence ». L’objectif ? Protéger la société contre toute vacance brutale du pouvoir et afficher une trajectoire stratégique transparente sur deux à cinq ans. Une démarche salutaire qui rappelle certains principes défendus par l’Institut français des administrateurs.

Conflits d’intérêts et indépendance du conseil : un vieux serpent de mer réactivé

Le conseil d’administration de Tesla a également été pointé du doigt pour ses liens jugés trop étroits avec Elon Musk. Le récent recrutement de Jack Hartung, ex-Chipotle et proche professionnel du frère Kimbal Musk, cristallise les craintes liées au népotisme.

Les investisseurs réclament donc une vraie voix indépendante – une pratique standard recommandée notamment par l’AMF en France depuis plusieurs années – afin que le conseil serve les intérêts collectifs avant ceux du cercle rapproché. Pour qui s’intéresse aux enjeux éthiques contemporains dans l’entreprise (sujet passionnant lors de mes discussions avec entrepreneurs locaux !), cela fait clairement écho aux exigences croissantes envers la transparence et l’équité.

Focus local-global : peut-on réconcilier culture start-up US et attentes européennes ?

Regardons cela sous un prisme andalou : ici aussi on valorise la passion entrepreneuriale… mais jamais au détriment d’une gestion équilibrée. De mes échanges avec chefs d’entreprises cordouans ou sévillans émergent trois grands conseils transposables aux multinationales :

  • Clarifier toujours les responsabilités pour éviter le flou décisionnel.
  • Favoriser un conseil diversifié qui ose challenger ses leaders.
  • Préparer la relève comme on prépare une feria : longtemps à l’avance !

Ces pistes rappellent que derrière le storytelling mondial autour des géants comme Tesla se jouent finalement des problématiques universelles – anticipées ici avec bon sens depuis des générations.

Qu’attendre demain pour Tesla… et pour nous tous ?

La crise traversée par Tesla n’est ni anecdotique ni isolée ; elle s’inscrit dans une remise en cause profonde du culte du chef omnipotent. À Cordoue comme ailleurs, on pressent que c’est bien l’intelligence collective – appuyée sur une gouvernance saine – qui permettra aux grandes aventures industrielles de durer.

Mon regard sur ce feuilleton m’invite donc à conseiller prudence… mais aussi inspiration aux jeunes entrepreneurs francophones : osez rêver grand sans négliger vos bases humaines et organisationnelles ! C’est là tout l’art andalou appliqué au XXIe siècle.

Questions fréquentes

Elon Musk est-il vraiment indispensable au succès de Tesla ?

Même si son image reste très liée à celle de Tesla, beaucoup estiment aujourd’hui qu’une équipe solide et indépendante pourrait assurer la continuité sans sa présence quotidienne. La clé repose sur la préparation stratégique et le partage des responsabilités clés.

Pourquoi insister sur les 40 heures hebdomadaires minimum ?

Les actionnaires veulent garantir que leur PDG accorde suffisamment de temps aux enjeux cruciaux propres à Tesla. Cela permettrait notamment d’éviter les décisions hâtives ou manquées faute d’implication régulière dans l’opérationnel.

Qu’est-ce qu’un membre « indépendant » au conseil d’administration ?

C’est quelqu’un qui n’a aucun lien personnel ou professionnel direct avec Elon Musk ni ses proches collaborateurs. Sa présence vise à renforcer la neutralité lors des votes stratégiques importants pour protéger tous les actionnaires.

Photo by Carole Hachet on Unsplash

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