Zambra primé : l’enfance, terrain de jeu littéraire !

Alejandro Zambra. / Jesús Prieto

Prix San Clemente à Zambra ! L'enfance comme territoire littéraire ? Histoires touchantes, une grand-mère conteuse... À lire absolument !

Ah, Alejandro Zambra… Son nom seul évoque des après-midis passés dans des librairies de Santiago, à la recherche de ce je-ne-sais-quoi qui fait vibrer l’âme. Imaginez ma surprise, ici à Córdoba, en lisant qu’il a reçu le XXVIIIe Prix San Clemente pour son roman Littérature infantile ! Un prix décerné par des lycéens, rien de moins. Voilà qui change des jurys habituels, non ?

L’enfance comme territoire littéraire

Zambra, c’est un peu le cartographe de l’enfance. Il explore ses souvenirs, ses émotions, avec une précision chirurgicale. Et ce prix, remis par des jeunes, prend une dimension particulière. Il se souvient, lui aussi, de l’importance des discussions autour des livres à cet âge. Un dialogue qui remet en question la tradition, qui permet de s’approprier les œuvres. Et moi, je me souviens de mes propres découvertes littéraires, cachée sous les draps avec une lampe de poche…

Une grand-mère pas comme les autres

L’amour des mots, Zambra le doit à sa grand-mère maternelle. Pas une intellectuelle, non. Mais une conteuse hors pair, une survivante du tremblement de terre de 1939. Ses histoires, souvent teintées de tragédie, étaient un moyen d’apprivoiser le monde, d’exprimer des sentiments. Et c’est elle qui a encouragé le jeune Alejandro à écrire. Tiens, cela me rappelle ma propre grand-mère, avec ses récits de la guerre civile espagnole. Des histoires terribles, mais racontées avec une telle passion…

De la pré-littérature à la paternité consciente

Avant la littérature, il y a eu les mots. Les manuels scolaires usés, hérités de générations en générations, avec leurs fragments d’anthologie. Une révélation. Et puis, la paternité. Un thème central dans l’œuvre de Zambra, notamment dans Formes de revenir à la maison. Une paternité qu’il aborde avec une conscience aiguë, en évitant de reproduire les schémas du passé. Il a eu la chance d’observer d’autres modèles, de réfléchir à ce que signifie être père aujourd’hui. D’ailleurs, si vous voulez en savoir plus sur l’évolution de la littérature jeunesse, je vous conseille de consulter les archives de la Bibliothèque nationale de France : https://www.bnf.fr/fr/litterature-jeunesse.

Pères et beaux-pères : figures complexes

Dans Poète Chilien, Zambra explore la relation beau-père/beau-fils. Un lien intense, mais souvent dénigré. Le beau-père doit se construire une identité propre, lutter contre les stéréotypes. Et le père biologique, lui, doit se distancer de cette naturalité supposée. Dans Littérature infantile, il décrit la paternité comme une "véritable fête". Une fête qu’il souhaite vivre pleinement, en accordant du temps au jeu et à la création. Une fête qui se déroule selon un temps propre, loin de la dictature du chronomètre. Et moi, je me demande si ce n’est pas ça, le secret du bonheur : trouver son propre rythme.

Littérature infantile : un titre équivoque ?

Zambra avoue que l’étiquette "littérature infantile" lui semble "condescendante et offensive". Pour lui, tout est littérature. Et ce titre, c’est une façon de rendre hommage aux enfants, de reconnaître leur capacité à relire les livres, à les réinterpréter sans cesse. Un regard neuf, que nous, adultes, avons souvent perdu. D’ailleurs, en parlant de littérature jeunesse, connaissez-vous le travail de l’IBBY (International Board on Books for Young People) ? C’est une organisation qui promeut la littérature pour enfants dans le monde entier : https://www.ibby.org/

Questions fréquentes sur Zambra et la littérature

Zambra est-il un auteur pour enfants ?

Pas au sens strict du terme. Mais son œuvre est profondément marquée par l’enfance, par ses souvenirs et ses émotions. Et son roman Littérature infantile est une réflexion passionnante sur la façon dont les enfants perçoivent le monde.

Quels sont les thèmes de prédilection de Zambra ?

La paternité, la mémoire, l’identité, l’exil… Des thèmes universels, abordés avec une sensibilité rare et une écriture poétique.

Pourquoi lire Zambra ?

Pour se laisser emporter par son style unique, pour réfléchir à notre propre enfance, pour découvrir un regard neuf sur le monde. Et puis, parce que c’est tout simplement un grand écrivain.

Media: Diario Córdoba – Alejandro Zambra. / Jesús Prieto

Source: Diario Córdoba – "Existen dos tiempos que no rivalizan: el del juego y el de la literatura"

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