Vu de l’intérieur: quand 12 peintres bretons réinventent la Fondation Antonio Gala et les rues de Córdoba

Douze artistes peignant et croquant dans un patio andalou baigné de lumière, chevalets et carnets ouverts.

TL;DR

  • 🎨 Douze Bretons transforment Córdoba en atelier à ciel ouvert
  • 🌞 Aquarelles et huiles captent une lumière andalouse renversante
  • 🤝 Fondation Antonio Gala: résidence, rencontres et ponts culturels

Fondation Antonio Gala: tu savais que douze peintres bretons investissent Córdoba avec carnets, huiles et aquarelles? Je les ai suivis entre patios et ateliers: lumière andalouse, échanges brûlants, et un hommage très vivant à Antonio Gala.

Est-ce que tu savais que la lumière change la peinture?

La première fois que j’ai vu un Breton sortir son carnet à Córdoba, il a cligné des yeux comme s’il venait d’ouvrir une fenêtre sur un soleil neuf. Ici, la lumière rebondit sur la chaux et le marbre; à Rennes, elle se dépose en velours. C’est ce choc – délicieux – que vivent douze artistes de L’atelier du Thabor, en résidence à la Fondation Antonio Gala, sous la bannière “Córdoba éternelle et vive”. Le programme? Matins d’atelier (huile ou acrylique), après-midis en vadrouille carnet à la main, concerts et rencontres en prime.

Ce n’est pas une visite guidée figée, c’est une immersion. J’ai suivi le groupe un soir, place encore tiède: une aquarelle s’est posée sur la page en trois gestes, la pierre a pris feu. Et moi, fils adoptif de Córdoba mais formé à l’école bretonne de la grisaille subtile, j’ai souri: il y a des ponts que seuls les pigments savent construire. Dans la section suivante, on entre dans la maison de ce pont: la Fondation Antonio Gala.

Fondation Antonio Gala: héritage vivant, pas musée figé

On associe parfois les fondations à la naphtaline. Ici, c’est l’inverse: la demeure bourdonne. Le président Francisco Moreno et la coordinatrice Françoise Dubosquet Lairys (universitaire et peintre) ont façonné une résidence qui parle d’écriture, de peinture, et d’une ville-atelier. Découvrir l’œuvre et l’esprit d’Antonio Gala – celui qui a ouvert sa maison à des générations de créateurs – ce n’est pas cocher une case; c’est comprendre qu’à Córdoba, l’art circule comme l’eau dans les patios: par capillarité.

Le programme a eu un moment charnière: la rencontre avec le peintre Juan Vida lors de l’inauguration de son expo à l’Espace Gala. Voir des Bretons écouter un Andalous affûter la lumière sur ses toiles, c’est un dialogue franco-andalou sans traducteur. Ajoute à cela les conversations au long cours, les petits concerts qui dilatent l’oreille, et la sensation claire que la Fondation ne conserve pas l’art: elle le met en mouvement. C’est pour cela que la ville entière devient atelier dans la section suivante.

Ateliers en ville: huiles, aquarelles et patios qui chuchotent

Le matin, on pousse la pâte: huiles et acryliques, corps à corps avec la matière. L’après-midi, on allège: croquis et aquarelles dans les rues. J’ai vu des pages se remplir à la vitesse du vent sur le Puente, et d’autres s’installer patiemment dans la pénombre d’un patio. Si tu veux croiser le groupe sans les déranger, vise les heures dorées: quand les façades prennent ce jaune miel et que l’ombre est bleue.

Quelques spots que les carnets adorent:

  • Les patios aux géraniums: contrastes francs, ombres nettes, parfaits pour l’aquarelle.
  • Les bords du fleuve: lignes longues et calmes pour dérouler la perspective.
  • Les ruelles de la Judería: dégradés subtils, lumières piégées, défi passionnant.

La visite des musées, guidée par l’historienne de l’art Dolores García Ramos (spécialiste de Julio Romero de Torres), ancre ces flâneries dans une mémoire picturale locale: regards féminins, réalismes vibrants, symbolisme andalou. Résultat? Les carnets bretons gagnent un accent, sans perdre leur alphabet.

De Rennes à la Judería: ce que ce dialogue change vraiment

On pourrait se contenter de jolies aquarelles. Ce serait rater l’essentiel: ces résidences modifient la façon dont on voit la ville – et dont la ville se regarde elle-même. Les Bretons apportent une sobriété, une discipline du ciel gris; Córdoba répond avec sa théâtralité lumineuse. Ce contraste, loin d’être un clash, crée une troisième voix: plus précise, plus sensuelle. Comme quand on ajoute un mot breton dans une phrase espagnole: tout à coup, la nuance s’affûte.

Concrètement, qu’est-ce que ça change pour toi, lecteur curieux? D’abord, une nouvelle carte sensible: des lieux connus s’ouvrent autrement. Ensuite, des pratiques à piquer: dessiner debout, capter vite, oser l’ombre bleue, réserver la lumière comme un trésor. Enfin, une idée simple mais puissante: les fondations d’art ne sont pas des sanctuaires. Ce sont des tremplins. Et si tu n’as jamais tenté l’aquarelle, commence par un coin d’ombre d’un patio: laisse la lumière venir à toi.

Mini-guide pratique pour mieux en profiter sur place

  • Passe en fin d’après-midi: les artistes sortent souvent leurs carnets à cette heure.
  • Observe à distance respectueuse et, si tu engages la conversation, demande toujours avant de photographier un carnet.
  • Repère l’Espace Gala: souvent, une exposition ou une rencontre prolonge ce qui se passe dehors.
  • Garde un petit carnet: croquer 10 minutes t’ouvre l’œil pour la visite entière.

Et garde une idée en tête: les meilleures images ne sont pas à l’écran, elles sont sur le papier humide.

Questions Fréquentes

Où voir les peintres bretons pendant la résidence artistique à Córdoba?

Les ateliers en extérieur ont lieu l’après-midi dans des rues et patios emblématiques. Cherche les chevalets et carnets dans les zones ombragées, surtout à l’heure dorée. À l’intérieur, l’Espace Gala accueille rencontres et expositions liées au programme.

La Fondation Antonio Gala est-elle visitable et que propose-t-elle?

La Fondation accueille des résidences pluridisciplinaires et des activités culturelles (expos, concerts, conférences). Selon la programmation, certaines parties sont accessibles au public lors d’événements. Consulte l’agenda pour les dates d’ouverture et les rencontres.

Qui était Antonio Gala et pourquoi son héritage compte à Córdoba?

Antonio Gala était un écrivain espagnol majeur, humaniste et mécène. Il a créé cette fondation pour soutenir de jeunes créateurs. Son héritage? Une maison où l’art se fabrique, se discute et se partage, au cœur de la ville.

Qu’est-ce que L’atelier du Thabor de Rennes apporte de spécifique?

Une culture du dessin au cordeau, un sens des gris et des réserves de lumière, et une écoute du réel patiemment acquise sous un ciel plus doux. À Córdoba, ces qualités se frottent à une lumière tranchée: leurs carnets gagnent en contraste et en audace.

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