0 TL;DR🎬 Cautivo intrigue, mais s’éparpille et frustre un peu📜 Cervantès a glissé Córdoba dans Don Quichotte, détail clé🌙 Itinéraire express: Posada del Potro, Casa de Góngora, FilmotecaCervantès à l’écran, tu t’y attends? Ce qui m’a bluffé, c’est le lien discret avec Córdoba: de la Posada del Potro citée dans Don Quichotte aux échos du Siècle d’Or. Je t’explique ce que le film rate… et ce qu’il révèle vraiment.Et si Cervantès se lisait mieux depuis Córdoba ? Est-ce que tu savais que la fameuse Posada del Potro de Don Quichotte est une vraie auberge de Córdoba, et que Cervantès s’en amuse dans le roman ? C’est exactement le déclic qui m’a frappé en sortant de Cautivo, le film qui met en scène la captivité d’un jeune Cervantès à Alger. Oui, le film attire du monde – bon point – et offre quelques moments de cinéma solide. Mais son vrai trésor, paradoxalement, se trouve en dehors de l’écran, dans ce miroir qu’il tend au patrimoine andalou. Vu de la salle de la Filmoteca de Andalucía, où j’ai croisé autant d’étudiants que de retraités cordouans, Cautivo confirme un vieux piège: adapter le Siècle d’Or, ce n’est pas cocher des dates, c’est dompter le verbe. Un comédien brille (interprétation magistrale, présence tranquille), d’autres cèdent à une “naturalité” murmurée qui avale les répliques. Pourtant, quand la caméra écoute la rumeur des récits inventés par Cervantès pour survivre, la magie opère. C’est pour cela que je te propose de regarder le film avec une grille cordouane: tu verras, tout s’éclaire. Cautivo face au piège des biopics du Siècle d’Or On a déjà vu la difficulté avec Lope, quand le cinéma espagnol s’est frotté à la flamboyance d’un géant. Ici, bonne idée: éviter le biopic total pour resserrer l’histoire sur la prison d’Alger. Le cadre est puissant – la survie par le récit, la négociation du pouvoir, l’ambiguïté entre captive et captor. Mais à force de vouloir tout dire (politique, amour, art, religion, liberté), le film se disperse et perd par moments sa ligne claire. Côté jeu, il y a un second rôle qui emporte tout: précision du geste, diction nette, charisme discret – la scène s’organise autour de lui. À l’inverse, la tendance actuelle au chuchoté “authentique” dessert des passages clés; on se surprend à rêver… de sous-titres. Quand le film retrouve la parole comme instrument de survie – l’invention d’histoires pour acheter du temps – il touche juste. Dans la section suivante nous verrons comment ces lueurs rejoignent une mémoire très cordouane du verbe et de la scène. Córdoba, détail oublié qui change la lecture Pourquoi parler de Córdoba quand l’action se déroule à Alger ? Parce que Cervantès, même de loin, a semé des cailloux dans notre ville. La Posada del Potro, place emblématique aujourd’hui voisine du Centro Flamenco Fosforito, est citée avec ironie dans Don Quichotte – la littérature y saute littéralement des pages aux pavés. Et l’ombre de Góngora, l’enfant terrible de Córdoba, plane sur tout le Siècle d’Or: ses audaces baroques ont redessiné la langue que Cautivo essaie de mettre en bouche. Vous pourriez être interessé par Des artistes ukrainiens restaurent à Cordoba le mur détruit par la tempête Bernard 1 mars 2024 Córdoba et l’art contemporain : une balade déjantée comme une œuvre vivante ? 31 juillet 2025 Je vis à deux pas de la Plaza del Potro. Quand j’y amène un groupe, je lis à voix haute le passage de Cervantès; on entend la langue claquer contre la pierre claire, un écho que le film frôle sans l’attraper. La Córdoba des strates – romaine, islamique, chrétienne – sait ce que c’est que cohabiter des mondes. En regardant Cautivo, pense à la Mezquita-Catedral: une forêt de colonnes, puis une nef plantée au milieu. Le film aurait gagné à assumer ce choc esthétique, au lieu de lisser son chaos. Ce que le film nous dit (vraiment) de notre présent Cautivo parle de captivité, évidemment. Mais il parle surtout de qui tient le récit. Celui qui raconte façonne le sens, sauve les autres – et se sauve. Ça, Córdoba le connaît: nos patios chantent à la Noche Blanca del Flamenco, les poèmes de Góngora s’y réinventent, et les conteurs de quartier, de San Basilio à la Judería, perpétuent l’oralité. La ville entière est un atelier de récit partagé. Le film touche juste quand il montre la négociation constante entre vérité et invention. Dans la prison, Cervantès apprend le prix d’une histoire qui circule: on troque des minutes de liberté contre un chapitre de plus. Cela résonne avec notre époque saturée de contenus: trop de messages, pas assez de sens. Mon conseil de spectateur: cherche les silences, regarde qui écoute dans le plan; tu verras émerger le thème central – l’imagination comme monnaie d’échange. Et si cela t’intrigue, la section suivante te propose un petit parcours pour sentir cette idée in situ, à Córdoba. Itinéraire 90 minutes: la Córdoba du Siglo de Oro Envie de poursuivre après la séance ? Essaie ce parcours express, tout à pied. Plaza del Potro – Posada del Potro (20 min): lis l’extrait du Don Quichotte sur place. Observe la façade, imagine le va-et-vient des muleteros. Fais un saut au Centro Flamenco Fosforito: la voix et le compás te reconnectent à l’oralité du Siècle d’Or. Casa de Góngora (25 min): expositions, lectures, ponctuellement des récitals. Cherche comment le baroque de Góngora tord la syntaxe – c’est l’antidote au “réalisme mou” du film. Filmoteca de Andalucía (20 min): programme souvent pointu. Si Cautivo repasse, choisis la VOST et assieds-toi au centre-salle: meilleure lisibilité des voix. Conseils pratiques: évite midi-15h en été, la lumière est impitoyable; prends une bouteille d’eau et un carnet. Note une phrase que tu entends sur chaque site: c’est ta petite “rançon” d’attention au réel. Comment bien regarder Cautivo (et en tirer le meilleur) Je te propose une grille simple, testée avec mes groupes: Écoute la diction: quand ça articule, la pensée s’ouvre; quand ça mâchonne, la scène se ratatine. Tu mesureras à quel point la voix est politique. Observe les rapports de force: qui parle, qui interrompt, qui tient la clé ? Le pouvoir circule comme une histoire qui change de mains. Compare sans fétichiser: Lope au cinéma, ou même Shakespeare in Love côté anglais, misent sur l’énergie et le rythme. Ici, le pari est plus sombre: accepte que tout ne soit pas “spectaculaire”. Verdict personnel: pas la meilleure œuvre du réalisateur, mais un vrai tremplin pour (re)lire Cervantès. Et si le film t’a laissé sur ta faim, c’est peut-être qu’il fait exactement ce qu’il raconte: il te rançonne un peu… pour te pousser vers les livres. Questions Fréquentes Où voir le film Cautivo en VOST près de moi ? Regarde d’abord les programmations de la Filmoteca locale (en Andalousie, celle de Córdoba est très active) et les cinémas d’art et essai. En France, vise les salles classées “Recherche et Découverte”. Les plateformes de VOD proposent parfois la VOST quelques semaines après la sortie en salle. Cervantès mentionne-t-il vraiment Córdoba dans Don Quichotte ? Oui, la Posada del Potro est explicitement citée, avec une pointe d’ironie. C’est l’un des rares lieux réels que Cervantès insère dans sa fiction, preuve que la ville circulait déjà dans l’imaginaire du Siècle d’Or. Va sur place, tu sentiras la blague prendre chair. Quels lieux de Córdoba pour ressentir le Siècle d’Or ? La Plaza del Potro et la Posada du même nom, la Casa de Góngora, et, pour le cinéma, la Filmoteca de Andalucía. Ajoute une halte silencieuse à la Mezquita-Catedral: le choc des styles illustre parfaitement le débat forme/contenu que le film n’ose pas trancher. Cautivo est-il fidèle à l’histoire de la captivité de Cervantès ? Le film condense et romance, c’est assumé. La trame de la captivité à Alger est bien documentée, mais certaines relations et ellipses relèvent du choix scénaristique. Utilise-le comme porte d’entrée: lis ensuite des sources fiables pour démêler faits et fiction. CinémaHistoireLittérature 0 FacebookTwitterPinterestEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Le détail oublié qui donne du groove à Córdoba : ‘Raíces’ de Zilah, entre reggae, R&B et mémoire du Campo de la Verdad A lire aussi Le détail oublié qui donne du groove à... 20 septembre 2025 Vu de l’intérieur: un clip pop fait vibrer... 19 septembre 2025 Tu ne l’avais jamais remarqué : l’humour de... 19 septembre 2025 Tu ne l’avais jamais vu ainsi : la... 19 septembre 2025 Vu de l’intérieur: le vrai protocole anti‑fuite des... 18 septembre 2025 Tu ne l’avais jamais remarqué… Ziryab, l’influenceur du... 18 septembre 2025 Le détail oublié qui change tout: Sirat vers... 18 septembre 2025 Vu de l’intérieur: 10+1 films du Festival de... 18 septembre 2025 Le détail oublié qui fait vibrer Cosmopoética :... 18 septembre 2025 Vu de l’intérieur: comment le sombrero cordobés a... 17 septembre 2025