Vía Verde de la Maquinilla : secrets d’un voyage dans l’Andalousie industrielle à vélo ou à pied

Mountainous valley under a cloudy, blue sky.

Envie de découvrir la Vía Verde de la Maquinilla ? Laissez-moi vous dévoiler ses paysages miniers méconnus et mes conseils pour savourer ce parcours unique.

Un chemin hors du temps : ma première rencontre avec la Vía Verde

J’avoue, même en tant que Cordouane passionnée par les traditions de ma région, je n’avais jamais pleinement mesuré l’incroyable richesse du passé industriel de la vallée du Guadiato avant d’emprunter un jour la Vía Verde de la Maquinilla. Ce sentier linéaire de 8 km relie Belmez à Peñarroya-Pueblonuevo en suivant le tracé d’une ancienne voie ferrée minière. Oubliez tout ce que vous pensez savoir sur les chemins ruraux d’Andalousie : ici, chaque coup de pédale ou pas résonne comme une plongée dans l’histoire oubliée des mines et des hommes qui ont forgé ces paysages.

Ce qui m’a frappée ? La facilité d’accès : plat sur presque toute sa longueur, accessible aux marcheurs tranquilles comme aux familles cyclistes (oui, même votre petit dernier sur son VTT !). Nul besoin d’être sportif aguerri, mais il faut garder les yeux bien ouverts car le décor change sans cesse.

De Belmez à Peñarroya : le récit vivant d’un territoire minier

Dès le départ près du passage à niveau vers Córdoba, on sent l’empreinte minière avec les silhouettes fantomatiques des anciens puits – Belmez, Aurora, San Antonio – vestiges poignants du charbonnage qui fit jadis battre le cœur local. Je recommande vivement un détour par l’ermitage de la Virgen de los Remedios : monument du XVIe siècle posé au calme hors des circuits touristiques classiques. Ici déjà, on croise la voie étroite Peñarroya-Puertollano (sa vieille gare reconvertie donne une touche insolite au paysage).

Pour les curieux d’histoire locale comme moi, impossible de résister à une visite rapide du Musée Historique et du Territoire Minier, où photos d’époque et objets authentiques racontent mieux que mille livres le quotidien des mineurs. En reprenant la route, je me suis souvent arrêtée pour photographier le fameux château de Belmez perché sur son promontoire calcaire — ce « Gardien du Alto Guadiato » dont les murailles surveillent encore les vallées alentours depuis le Moyen Âge.

Paysages contrastés : entre ruines industrielles et nature retrouvée

Après deux kilomètres et demi, changement de décor ! La campagne cède peu à peu place aux stigmates industriels : au loin apparaissent les énormes terrils noirs des anciennes mines Las Palomas ou El Antolín. C’est là qu’on réalise à quel point cette portion est un musée à ciel ouvert. Mais attention ! Si certains sites semblent désolés, d’autres renaissent peu à peu — j’ai eu un vrai coup de cœur pour le parc périurbain « Las Gachas », aujourd’hui havre vert là où autrefois grondait l’exploitation minière.

En progressant vers Peñarroya-Pueblonuevo, impossible d’ignorer les silhouettes massives des cheminées du Cerco Industrial : patrimoine unique en Andalousie et témoin visuel saisissant d’un âge révolu. Le regard porte alors jusqu’au mirador aménagé sur l’ancien Pozo nº3 — arrêtez-vous absolument ! De là s’étendent sous vos yeux le lac-réservoir Sierra Boyera et toute la plaine du Guadiato.

Expériences locales et astuces pratiques : ce que les guides ne disent pas…

La magie ici vient aussi des petits riens rencontrés au fil du chemin : discussions impromptues avec un ancien mineur croisé près du Pozo nº4 (qui m’a parlé avec fierté des premières machines électriques installées là-bas dès 1910), ou encore pause gourmande chez une famille qui propose miel local juste avant l’entrée dans Pueblonuevo.

Quelques conseils utiles tirés de mon expérience :

  • Partez tôt le matin pour profiter des lumières dorées sur le château (et éviter les grosses chaleurs estivales).
  • Prévoyez de bonnes chaussures si vous optez pour la marche ; certains tronçons restent caillouteux malgré leur aspect « urbain ».
  • Pour approfondir votre découverte industrielle, renseignez-vous auprès de l’association La Maquinilla qui organise ponctuellement visites guidées thématiques.
  • Si vous venez en train depuis Cordoue ou Séville, sachez que Pueblonuevo dispose d’une petite gare régionale pratique.
  • Enfin… goûtez au fromage artisanal produit dans certains villages alentours !

Architecture oubliée et renouveau patrimonial

L’arrivée dans Peñarroya-Pueblonuevo se fait sous le signe du patrimoine industriel monumental. Le Cerco Industrial abrite notamment l’impressionnant Almacén Central construit en 1910 (avec plus de 14 000 m² couverts !) et le Gabinete Eiffel dont l’architecture rappelle Paris tout en s’ancrant ici dans une mémoire ouvrière andalouse.

Ces dernières années (surtout depuis 2021), plusieurs projets voient le jour pour préserver ces joyaux méconnus : festivals artistiques éphémères dans la Nave Nordon, expositions autour du textile dans les anciennes « naves de la Yutera », visites pédagogiques scolaires… Peu de guides français mettent ces initiatives en lumière alors qu’elles offrent une nouvelle lecture vivante du territoire !

C’est aussi ici que se termine symboliquement votre traversée temporelle : place Santa Bárbara où se croisent randonneurs contemporains… et souvenirs tenaces d’un monde disparu mais jamais oublié.

Pourquoi parcourir cette voie verte ? Mon regard personnel

Marcher ou pédaler sur la Vía Verde de la Maquinilla n’est pas qu’une simple balade champêtre : c’est accepter de voir l’Andalousie autrement — loin des clichés carte postale — en découvrant ses racines ouvrières et industrielles autant que sa nature retrouvée. Pour moi, c’est un véritable voyage initiatique où passé et présent dialoguent sans cesse entre ciel bleu intense, odeur des figuiers sauvages et sons métalliques assoupis sous le soleil andalou.

Je conseille cette escapade à tous ceux qui aiment sortir des sentiers battus… mais aussi à ceux qui veulent transmettre aux enfants (ou amis curieux) ce que fut vraiment « l’autre Andalousie », celle où se mêlent souffrance et fierté collective.

N’hésitez pas à prolonger votre découverte vers Espiel ou Fuente Obejuna — autres villages pleins de caractère nichés non loin — pour compléter cette plongée authentique au nord-ouest cordouan !

Questions fréquentes

Peut-on faire toute la Vía Verde en famille avec enfants ?

Oui ! Le parcours est plat et sécurisé ; j’ai vu plusieurs familles pique-niquer au bord du chemin. Pensez simplement à adapter distance/durée selon l’âge.

Y a-t-il des points d’eau ou commerces sur place ?

Il vaut mieux prévoir sa gourde car il y a peu d’infrastructures directes sur le trajet. Vous trouverez cafés/épiceries seulement aux extrémités (Belmez ou Pueblonuevo).

Quelle est la meilleure saison pour découvrir cet itinéraire ?

Le printemps offre nature florissante et températures idéales ; l’automne sublime quant à lui les couleurs autour des terrils. Évitez si possible juillet-août sauf très tôt le matin !

Photo by Adrien Stachowiak on Unsplash

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