13 Le nouvel album de Vanessa Paradis, Le Retour des beaux jours, surprend : ses enfants Lily-Rose et Jack y prennent part. Mais jusqu’où va cette collaboration ?Un Retour très attendu : entre maturité artistique et renaissance familiale Il y a quelque chose d’irrésistiblement intrigant dans l’annonce du huitième album de Vanessa Paradis, Le Retour des beaux jours. Ce n’est pas seulement le retour après sept ans de silence discographique — ce que tout Paris guettait — mais surtout la promesse d’une aventure intime, familiale et étonnamment moderne. Cette fois, Vanessa ne s’est pas simplement entourée des plus grands (Daho, Piérot…), elle a ouvert la porte du studio à ses propres enfants. C’est rare et audacieux. La déception Benchetrit : un détour nécessaire ? Je repense souvent à ce que les médias ont appelé « la déception Benchetrit ». Oui, cet album précédent avait tout pour plaire sur le papier : un amour naissant, une énergie créative nouvelle… Et pourtant ! Malgré quelques éclairs de grâce — j’ai toujours eu un faible pour certains textes pleins d’ironie tendre — il manquait cet élan mélodique qui fait mouche chez Paradis. À force d’avoir voulu trop bien faire ou trop se réinventer avec Samuel Benchetrit, on s’y est un peu perdu. Le public l’a ressenti ; Vanessa aussi. Mais c’est justement ce détour par la déception qui rend Le Retour des beaux jours aussi passionnant : c’est un rebond sincère plutôt qu’une fuite en avant. Travailler avec Daho… et en famille ! On retrouve Étienne Daho au cœur du projet – décidément le complice idéal quand il s’agit de magnifier une pop française feutrée mais ambitieuse. Ceux qui se souviennent du sublime "Tirer la nuit sur les étoiles" savent à quel point leur alchimie fonctionne. Ce qui distingue vraiment cet album ? Pour moi, c’est ce choix assumé d’impliquer Lily-Rose Depp (déjà muse chez Chanel et actrice internationale) sur les textes – elle signe notamment "I Am Alive" – tandis que Jack Depp cosigne la musique d’"Éléments". C’est inédit pour une artiste française de cette stature : franchir le cap entre sphère privée et création publique avec autant de naturel. Beaucoup en parlent ; peu osent vraiment. Vanessa agit comme si c’était le prolongement logique d’une maison où l’on chantait déjà ensemble depuis l’enfance. Vous pourriez être interessé par Mohammad Sabaaneh : espoir des Palestiniens inébranlable 15 octobre 2024 Découvrez ‘La Ternura’, la nouvelle comédie de Góngora inspirée de Shakespeare présentée au théâtre Góngora 18 janvier 2024 « J’ai vu naître ces chansons autour de notre table familiale… », confie-t-elle parfois à demi-mot hors micro. L’écriture à quatre mains : sincérité ou coup médiatique ? Certains observateurs soupçonnent le “clan Paradis-Depp” de surfer sur la vague des dynasties artistiques – l’effet marketing serait tentant… Pourtant, rien n’a jamais semblé calculé dans la démarche de Vanessa Paradis. Il suffit d’écouter le timbre fragile de "Bouquet final", premier extrait dévoilé début juin 2025 : on sent une vulnérabilité authentique dans l’interprétation. Lily-Rose injecte dans "I Am Alive" une maturité surprenante pour ses 26 ans — probablement héritée d’années passées entre Hollywood et Paris mais aussi nourrie par son propre rapport à la célébrité exposée (et critiquée). Quant à Jack Depp — éternel discret — il façonne une ambiance musicale contemplative rappelant parfois Sébastien Tellier ou Flavien Berger. La transmission au cœur du processus créatif Ce qui me fascine chez Vanessa Paradis depuis toujours, c’est sa capacité à se renouveler sans jamais trahir sa nature profonde. En 2025, elle choisit non seulement ses partenaires musicaux avec soin mais ose déléguer une part intime de son processus aux êtres les plus chers… Un pari risqué ? Peut-être — mais terriblement humain. La complicité mère-fille transparaît même dans leurs divergences stylistiques : là où Vanessa privilégie un classicisme élégant (hérité sans doute de Gainsbourg ou Biolay), Lily-Rose ose briser les codes en abordant frontalement des thèmes générationnels. Jack, lui, reste plus mystérieux ; sa présence est moins médiatisée mais les connaisseurs remarquent déjà sa patte atmosphérique unique sur certains arrangements. Dans un monde musical souvent formaté par le marketing digital ou l’autotune roi, ce retour aux racines familiales offre une fraîcheur désarmante. J’oserais dire : on assiste là à un exemple subtil de transmission artistique où chaque membre apporte sa pierre à l’édifice sans renier sa singularité. Pour aller plus loin sur l’importance grandissante des collaborations familiales en musique française moderne : À lire sur France Musique. Une fratrie libre et soudée… hors projecteurs ! Il faut souligner combien Lily-Rose et Jack incarnent deux visions opposées du rapport aux médias : Lily-Rose, égérie Chanel devenue actrice internationale (et même chanteuse occasionnelle outre-Atlantique), navigue avec habileté entre exposition contrôlée et sincérité affichée – je suis impressionnée par sa maîtrise des réseaux sociaux ainsi que sa capacité à défendre publiquement ses choix amoureux ou professionnels. Jack, quant à lui, cultive la discrétion jusqu’à travailler anonymement dans un restaurant parisien — loin des paparazzi comme du microcosme artistique. Cette dualité nourrit paradoxalement leur complicité fraternelle : comme si chacun avait besoin de l’autre pour trouver son équilibre face au tumulte familial. On sent que leur participation au disque ne vient pas bouleverser leurs trajectoires individuelles mais dessine plutôt une parenthèse enchantée où chacun peut s’exprimer autrement que par le prisme parental ou médiatique habituel. L’artisanat retrouvé : autoproduction & authenticité sonore En tant qu’auditrice avertie (et parfois musicienne amatrice), je remarque aussi combien Le Retour des beaux jours marque un tournant vers davantage d’autoproduction. Vanessa écrit désormais paroles ET musiques sur plusieurs titres (“Trésor”, “Make you Mine”), collabore étroitement avec Jean-Louis Piérot (un pilier discret du son pop français) … Les arrangements gagnent en chaleur organique ; on devine çà et là quelques clins d’œil vintage aux productions Kravitz/Biolay… mais adaptés aux tendances actuelles où acoustique rime enfin avec modernité ! On est loin ici du produit calibré pour plateformes streaming – c’est même peut-être là que réside toute la différence : cette volonté assumée de prendre son temps pour ciseler chaque chanson comme on polit un bijou familial transmis de génération en génération. Pour creuser cet aspect artisanal dans la pop française contemporaine : Analyse approfondie par Les Inrocks. Vers quels nouveaux lendemains ? Alors oui, certains regretteront peut-être les envolées purement “Paradisiennes” des années 90… Mais cet opus marque clairement une nouvelle étape — non pas celle du repli nostalgique mais bien celle d’un passage de flambeau joyeux entre générations talentueuses. J’y vois personnellement beaucoup plus qu’un simple événement musical : le disque documente subtilement ce que cela veut dire aujourd’hui être artiste ET parent célèbre en France, comment naviguer entre héritage intime et pression collective… Et surtout comment rester fidèle à soi-même sans jamais cesser d’évoluer ! Questions fréquentes Quel rôle précis jouent Lily-Rose et Jack Depp dans l’album « Le Retour des beaux jours » ? Lily-Rose a signé le texte anglais « I Am Alive » tandis que Jack a co-composé la musique d’« Éléments ». Leur implication dépasse le simple clin d’œil familial : ils ont apporté leur univers respectif au projet. Cet album marque-t-il une rupture totale avec Samuel Benchetrit ? Plutôt qu’une rupture brutale, il s’agit surtout pour Vanessa Paradis de retrouver son indépendance créative après avoir exploré différentes voies lors de sa collaboration passée avec Samuel Benchetrit. Faut-il s’attendre à voir Lily-Rose chanter davantage ou Jack sortir de sa réserve ? Rien n’indique pour l’instant qu’ils poursuivront activement dans la chanson. Chacun trace sa route : Lily-Rose penche vers le cinéma international tandis que Jack reste discret malgré ce joli clin d’œil musical familial. Photo by Namroud Gorguis on Unsplash AlbumMusique 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Pourquoi offrir une PS4 Pro à son père peut bouleverser toute une vie de gamer entrée suivante Nathan Fillion dans Il faut sauver le soldat Ryan : pourquoi ce petit rôle bouleverse tant ? 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