Marisol, la évocation d’une icône de la transition espagnole
Marisol, de son vrai nom Pepa Flores, est une figure emblématique de la transition espagnole. Pendant des décennies, elle a été une idole pour les Espagnols, incarnant à la fois l’innocence et la rébellion. Mais qui était vraiment cette femme derrière le nom de Marisol ? Un documentaire récemment sorti en salles de cinéma en Espagne, intitulé "Marisol, llámame Pepa" (Marisol, appelez-moi Pepa), nous permet de découvrir la vraie personnalité de cette icône, grâce à des témoignages et entrevues écrites.
Une artiste polyvalente
Pepa Flores est née à Malaga en 1948, mais c’est à Madrid qu’elle a réellement fait ses débuts en tant qu’artiste. Marisol avait à peine quatre ans lorsqu’elle a été repérée par le réalisateur Ramón Torrado, qui l’a immédiatement remarqué pour ses talents de chanteuse et d’actrice. Elle a ainsi commencé sa carrière cinématographique en 1959, et a rapidement conquis le cœur du public espagnol grâce à son charme, son talent et sa voix unique.
Au cours des décennies suivantes, Marisol a joué dans près de 30 films et a enregistré des dizaines de chansons, devenant ainsi l’une des artistes les plus populaires d’Espagne. Elle était également une icône de la mode et a même été considérée comme un symbole de la société espagnole de l’époque.
La lutte pour l’identité
Cependant, derrière l’image de Marisol se cachait une jeune femme à la recherche de sa propre identité. Elle s’est construite en tant qu’artiste sous ce nom de scène, mais elle a toujours ressenti le besoin de se libérer de cette identité fictive et de récupérer sa propre identité en tant que Pepa Flores. Dans le documentaire "Marisol, llámame Pepa", la réalisatrice Blanca Torres explore comment la transition de Marisol à Pepa Flores a eu un impact sur sa vie et sa carrière.
Pendant des années, elle a été manipulée par le régime franquiste et ensuite par le parti communiste, qui a utilisé son image pour leurs propres intérêts. Cela a eu des conséquences sur sa vie personnelle et professionnelle, et a créé une lutte constante entre Pepa Flores, la femme réelle, et Marisol, l’idole inventée.
##Le documentaire
Le documentaire a été projeté pour la première fois au Festival de Málaga en mars 2024 et a depuis été diffusé dans plusieurs villes espagnoles, y compris à Cordoue où il a été projeté le 14 mai 2024 au Cines Guadalquivir. Le film est réalisé par Blanca Torres, avec un scénario également écrit par elle. La musique est composée par Marisol elle-même, et la photographie est signée Elisa Moreno.
La voix de Marisol est elle-même interprétée par l’actrice cordouane Irene Lázaro, qui a été choisie pour ce rôle après avoir réussi une audition pour la production du documentaire. Avec son accent andalou, Irene a réussi à donner vie aux mots de Marisol dans les extraits d’entrevues écrites qui composent une grande partie du film.
La voix de la mémoire
Irene Lázaro décrit son expérience de donner vie à Marisol comme quelque chose de très émouvant et difficile à la fois. Elle se souvient avoir ressenti un nœud dans la gorge en lisant les textes de l’entrevue et en essayant de donner à cette icône une voix réelle et authentique. Son travail est donc essentiel pour porter à nouveau l’empreinte de Marisol au public et se souvenir de son impact sur l’Espagne et sur le monde du spectacle.
Le film présente un casting de premier choix, avec des artistes tels que Amaia, Cristina Hoyos, Nativel Preciado, Fernando Méndez Leite, Elvira Lindo, Enrique Cerezo et bien d’autres qui ont contribué à rendre le documentaire aussi complet et émouvant.
Soutenir la liberté d’expression
Le documentaire "Marisol, llámame Pepa" est une occasion de revivre les souvenirs de Marisol et de se rappeler sa lutte pour l’identité et sa place dans l’histoire de l’Espagne. En ces temps où la liberté de la presse est mise à mal, il est important de soutenir des projets comme celui-ci qui retracent et commémorent les moments clés de notre histoire.
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source : Cordópolis – Una voz cordobesa para Marisol y su identidad recuperada como Pepa Flores
