Semaine du Cinéma de Cordoue : quand la ville andalouse se raconte sur grand écran

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Et si vous découvriez Cordoue pendant la Semaine du Cinéma, entre projections, rencontres et tapas nocturnes ? CINEMA25 transforme la ville andalouse en coulisses vivantes du cinéma espagnol contemporain.

Saviez-vous que, fin novembre, Cordoue troque un peu ses patios fleuris pour les salles obscures ? Sous le ciel clair de l’automne andalou, la Semaine du Cinéma de Cordoue, aussi appelée CINEMA25, fait vibrer la ville au rythme des projections et des rencontres.

Pendant une semaine, la Filmoteca de Andalucía et plusieurs lieux de la ville deviennent le point de rendez‑vous des amoureux du cinéma espagnol contemporain, des réalisateurs émergents et des curieux de passage. Si vous rêvez de visiter Cordoue autrement, c’est un moment idéal : les rues sont plus calmes, les températures douces, et l’ambiance résolument locale.

Je me souviens encore d’une sortie de séance un soir de novembre : l’air était frais, la lumière dorée sur les façades, et tout le monde refaisait le film en marchant vers les bars de la rive du Guadalquivir. C’est exactement ça, la Semaine du Cinéma ici : une expérience qui déborde largement de l’écran.

CINEMA25 : la Semaine du Cinéma de Cordoue en quelques mots

CINEMA25 en est déjà à sa 4ᵉ édition. L’événement est porté par RECORD, l’association professionnelle de cinéma et audiovisuel de Cordoue, avec le soutien de la Ville, de la Junta de Andalucía, de la Diputación et de la Fundación Cajasur. Autrement dit, ce n’est pas un festival importé : c’est un événement pensé par et pour la ville.

En 2024, la Semaine du Cinéma se tient du 21 au 28 novembre. Au programme :

• 18 longs‑métrages en compétition ou en section parallèle
• 25 courts‑métrages sélectionnés sur plus de 600 reçus (contre 218 l’an dernier !)
• plusieurs sections : fictions, documentaires, avant‑premières, séances spéciales
• des masterclass et rencontres avec des professionnels

Le cœur battant de cette semaine, c’est la Filmoteca de Andalucía, installée dans un ancien bâtiment historique où l’on sent presque l’odeur des bobines. Mais d’autres lieux de la ville s’ajoutent, créant un véritable parcours de cinéma dans Cordoue.

« Cordoue n’est pas seulement un décor de cinéma, c’est un personnage à part entière. »

Une compétition qui raconte l’Espagne d’aujourd’hui

La Semaine du Cinéma n’est pas un simple “best of” de l’année. La programmation cherche à montrer ce que le cinéma espagnol a de plus vivant, de plus audacieux, et souvent de plus intime.

Fictions en lice pour le Cervatillo de Bronce

Dans la section de fiction, plusieurs noms familiers aux cinéphiles se retrouvent en compétition pour le Cervatillo de Bronce du Meilleur Long‑métrage de Fiction (doté de 3 000 €) :

• « Golpes » du Sévillan Rafael Cobos, scénariste reconnu qui signe ici son premier film comme réalisateur, présenté en pré‑sortie.
• « La Deuda » de Daniel Guzmán, déjà lauréat d’un Goya de la Meilleure Direction Nouvelle.
• « Subsuelo » de Fernando Franco, cinéaste plusieurs fois nommé aux Goya et récompensé en 2014.
• « El cielo de los animales » de Santi Amodeo, inspiré des récits de l’écrivain américain David James Poissant.

Ces films sont projetés dans le cadre de CINEMA Sessions, la section qui concentre la compétition de fiction. Pour un voyageur francophone, c’est une occasion rare de découvrir, en version originale, ce qui se fait de plus fort dans le cinéma d’auteur espagnol, avec souvent des présentations ou débats après la séance.

Documentaires : mémoire, paysages et villes en mutation

La Section Officielle de Non‑Fiction rassemble cinq documentaires en compétition pour le Cervatillo de Bronce du Meilleur Long‑métrage de Non‑Fiction (2 000 €) :

• « No sea tu falta » de Moisés Salama, un travail de mémoire pour comprendre le présent.
• « La Marisma » de Manu Trillo, plongée dans le Parc naturel de Doñana et son histoire millénaire.
• « Velintonia 3 » de Javier Vila, sur la mémoire du poète et Nobel Vicente Aleixandre.
• « Plaza Nueva a las diez » de Carmen Tortosa, portrait d’une place de Grenade et de sa société dansante.
• « Quién vio los templos caer » de Lucía Selva, première œuvre de la réalisatrice, comme une lettre d’amour et d’adieu à sa ville natale.

Pour comprendre l’Andalousie, ses paysages menacés, sa mémoire littéraire ou ses places où tout le monde se retrouve pour danser, ces films sont de véritables portes d’entrée, bien plus parlantes qu’un simple guide.

Avant‑premières, séances spéciales et courts‑métrages : la face intime du festival

Au‑delà de la compétition, CINEMA Premiere propose six longs‑métrages nationaux très attendus. Parmi eux, des films signés par des auteurs qui parlent peut‑être déjà aux cinéphiles français : Oliver Laxe avec « Sirat », Albert Serra avec « Tardes de soledad », ou encore Alejandro Amenábar et Carla Simón. Ces séances ne concourent pas aux Cervatillos, mais peuvent décrocher le Prix du Public “Martín Cañuelo”.

Une autre section, CINEMA Special, rassemble des projets hors compétition, comme « Que arda la calle » d’Ana Villa, « Lorca en La Habana » ou « Melón » de Pablo Porcuna, lauréat de CINEMA Campus 2024, un programme dédié à la formation de jeunes cinéastes.

Les courts‑métrages jouent également un rôle central. La Semaine du Cinéma a reçu plus de 600 courts, un chiffre impressionnant pour un festival encore jeune. Quinze d’entre eux, produits au niveau national, concourent pour le Cervatillo de Bronce du Meilleur Court‑métrage (1 500 €), tandis que dix œuvres de réalisateurs ou productrices de Cordoue se disputent le Prix CINEMA Córdoba (1 000 €).

Pour le visiteur, ces séances de courts sont souvent les plus surprenantes : on passe d’une expérimentation poétique à un récit très ancré dans la réalité sociale andalouse, en un seul programme.

Vivre la Semaine du Cinéma comme un local

Assister à la Semaine du Cinéma, ce n’est pas seulement s’asseoir dans une salle. C’est aussi partager une atmosphère de quartier. La Filmoteca se trouve à deux pas du centre historique : en sortant d’une projection, on peut être en quelques minutes à Plaza del Potro, sur la Ribera ou dans les ruelles qui mènent vers la Mezquita‑Cathédrale.

Avant ou après les séances, les Cordouans aiment se retrouver pour tapas :

• vers la rivière, dans les bars de la Ribera pour un verre en terrasse
• dans une taverne traditionnelle pour un salmorejo crémeux
• ou dans un café culturel du centre pour continuer à discuter cinéma

On a tous connu ce moment un peu magique où l’on sort d’un film en ayant besoin de le digérer. À Cordoue, cela se fait souvent autour d’un verre de Montilla‑Moriles et d’un plat à partager, avec les réalisateurs parfois assis à la table d’à côté.

Conseils pratiques pour les voyageurs cinéphiles

Si vous voulez profiter de la Semaine du Cinéma de Cordoue lors d’un séjour, quelques repères :

• Période : fin novembre (édition 2024 : du 21 au 28).
• Lieux principaux : Filmoteca de Andalucía et autres espaces culturels de la ville.
• Billets : les tarifs sont généralement accessibles, avec parfois des abonos (pass) pour plusieurs séances.
• Langue : la plupart des films sont en espagnol, parfois sous‑titrés. Même si vous ne comprenez pas tout, la puissance des images et l’ambiance valent le détour.

Selon l’Office du Tourisme de Cordoue, l’automne est déjà une période privilégiée pour visiter la ville : moins de chaleur, moins de foule, mais encore beaucoup de lumière. En ajoutant CINEMA25 à votre programme, vous donnez à votre escapade une dimension culturelle supplémentaire, très ancrée dans la vie locale.

En quittant une séance tard le soir, quand les ruelles se vident et que les pierres gardent encore un peu de chaleur, on a l’impression d’habiter Cordoue, ne serait‑ce que pour quelques jours.

Et vous, est‑ce que vous aimeriez découvrir Cordoue à travers ses films autant que par ses monuments ? Racontez‑le‑nous en commentaires ou partagez vos impressions avec le hashtag #EscapadeaCordoue 📽️

Questions fréquentes

Quand a lieu la Semaine du Cinéma de Cordoue ?

La Semaine du Cinéma de Cordoue se tient chaque année à la fin du mois de novembre. En 2024, l’édition CINEMA25 a lieu du 21 au 28 novembre. Les dates exactes sont annoncées plusieurs mois à l’avance par les organisateurs.

Où se déroulent les projections du festival ?

Le centre névralgique est la Filmoteca de Andalucía, dans le centre historique. D’autres projections et activités se tiennent dans plusieurs espaces culturels de la ville, tous facilement accessibles à pied si vous logez près du centre.

Faut‑il parler espagnol pour profiter de CINEMA25 ?

Parler espagnol est un plus, bien sûr, mais ce n’est pas indispensable. Certains films sont sous‑titrés et, pour beaucoup de voyageurs, l’intérêt réside aussi dans l’ambiance, les rencontres et la découverte du cinéma espagnol dans son contexte. Vous pouvez tout à fait profiter du festival avec un niveau basique.

Comment intégrer le festival dans un week‑end à Cordoue ?

Le mieux est d’alterner visites et séances. Par exemple, une matinée à la Mezquita ou à l’Alcázar, un déjeuner tranquille, puis une projection à la Filmoteca en fin d’après‑midi. Le soir, laissez‑vous porter vers les tavernes et bars proches pour prolonger la soirée en parlant cinéma et Andalousie.