14 Découvre comment Salvador Espín transforme l’histoire vraie de son grand-père en livre illustré vibrant, entre mémoire familiale et culture pop espagnole.L’héritage familial au cœur de la création artistique En tant que passionnée d’histoires humaines et de transmission culturelle ici à Cordoue, j’avoue avoir été touchée par le parcours singulier de Salvador Espín. Ce dessinateur murcien connu dans l’univers Marvel – oui, rien que ça ! – s’est lancé récemment dans un projet aux antipodes des super-héros costumés : raconter la vie bien réelle (et souvent rocambolesque) de son propre grand-père dans un livre illustré intitulé La dynastie des Merengues (autoédité, 2025). On pourrait croire qu’il s’agit là d’un simple exercice nostalgique… Mais détrompez-vous ! Derrière ces pages vibrantes se cache une démarche profondément universelle : relier les générations à travers le vécu, révéler les héros du quotidien qui forment notre histoire collective. Une approche qui fait écho à ce que je ressens en arpentant les quartiers historiques de Cordoue ou en discutant avec les anciens de la Judería : chaque famille porte ses légendes secrètes. Quand le réel dépasse la fiction : le grand-père Salvador, anti-héros attachant Espín ne se contente pas d’idéaliser son aïeul. Bien au contraire ! Il nous plonge dans la réalité rude d’une Espagne d’après-guerre où tout était à réinventer. Transporteur routier sans cape ni gadgets mais doté d’un courage discret, Salvador a vécu mille aventures : sauver Paco Rabal d’un accident spectaculaire sur une route poussiéreuse de Murcie, contourner mille embûches pour ramener quelques citrons à la maison… Ce regard tendre et admiratif porté sur l’ordinaire m’évoque ces récits que je glane lors de mes escapades : « María, tu sais, pendant la dictature on faisait des kilomètres à vélo pour ramener une miche de pain », m’a raconté un voisin du quartier San Basilio. Ici comme ailleurs en Andalousie, l’Histoire se tisse dans les petites victoires familiales, les souvenirs transmis autour d’un café ou lors des longues soirées d’été. Un livre illustré pas comme les autres : transmission et modernité Ce qui frappe dans ce projet (et qui manquait cruellement dans bien des biographies autoéditées) : c’est le choix du format hybride. Espín aurait pu rester dans sa zone de confort du comics pur et dur. Mais il préfère alterner narration classique et cases illustrées façon roman graphique. Vous pourriez être interessé par Chaque instant de ma vie est accompagné par une chanson 15 avril 2024 Renforcez votre impact philanthropique : Découvrez les nouveaux programmes de mécénat proposés par l’UCO pour maximiser votre soutien à la culture. 25 octobre 2023 Cette approche donne une dimension émotionnelle rare : on sent l’envie de transmettre non seulement des faits mais aussi des ambiances sensorielles — la lumière du Sud sur les champs de citronniers, l’effervescence d’une famille modeste confrontée aux lois du marché noir alimentaire (« estraperlo »). Cela me rappelle l’importance des détails sensoriels quand je fais découvrir Cordoue à mes amis voyageurs : sentir, toucher et goûter pour comprendre vraiment. « Comme Tolkien avec Bilbo Baggins, Espín invente un monde… mais le sien est tiré du réel. » C’est cette sincérité qui touche dès la première page. La mémoire familiale comme miroir sociétal : regards croisés entre Murcie et Andalousie Espín n’idéalise pas l’Espagne rurale des années 1940-50 ; il ose aborder sans détour les difficultés économiques, la nécessité du travail acharné — voire clandestin — simplement pour manger à sa faim. Cette lucidité contraste avec certains récits aseptisés ou héroïsants trop vite lus sur internet. J’y retrouve un écho direct avec ce qu’on ressent ici en Andalousie lorsque l’on écoute les anciens évoquer l’après-guerre civile : systèmes D astucieux pour contourner la pénurie alimentaire ; solidarité entre voisins ; traumatismes familiaux jamais totalement cicatrisés… L’œuvre d’Espín me paraît ainsi précieuse non seulement pour sa portée intime mais aussi comme témoignage historique accessible aux nouvelles générations — y compris à ses propres enfants Salva et Justo auxquels il destine ce livre avant tout. Pourquoi ce récit inspire-t-il autant aujourd’hui ? Parce qu’il met en lumière la résilience ordinaire, cet art si espagnol (et tellement andalou) de prendre la vie comme elle vient tout en rêvant plus grand pour ses enfants. Et si nos vraies racines étaient faites moins de grandes batailles que de luttes invisibles ? L’art populaire espagnol entre tradition et renouvellement : pistes à explorer depuis Cordoue Ce projet soulève aussi une question passionnante sur la bande dessinée et le livre illustré espagnols : pourquoi observe-t-on actuellement une vague d’œuvres mêlant mémoire intime et références pop ? À Cordoue comme ailleurs en Espagne depuis 2020-2025, on sent un regain d’intérêt pour tout ce qui touche au patrimoine immatériel — contes familiaux revisités par des artistes contemporains, podcasts biographiques locaux (voir ici un exemple intéressant) ou encore festivals BD mettant à l’honneur les héros anonymes. Les maisons d’édition indépendantes valorisent désormais davantage ce type d’initiatives hybrides (voir Astiberri, pionnière basque). Le public familial est friand de ces « ponts » intergénérationnels accessibles dès 8 ans… jusqu’aux grands-parents ! Côté institutions culturelles andalouses (bibliothèques municipales notamment), j’observe une multiplication des ateliers où chacun est invité à raconter SA petite saga familiale en images. Il y a là une manière typiquement ibérique de résister à l’oubli par le partage créatif — un phénomène que j’encourage vivement lors de mes balades guidées littéraires ici-même dans Cordoue. Conseils pratiques : comment créer votre propre « saga familiale » ? Vous rêvez secrètement d’offrir un bel hommage aux vôtres ? Voici quelques astuces inspirées directement du parcours de Salvador Espín… mais aussi de rencontres faites lors d’ateliers participatifs cordouans : Notez toutes les anecdotes transmises oralement — même celles qui semblent anodines ou embarrassantes ! Demandez conseil auprès d’un.e journaliste local.e ou participez à un atelier biographique collectif ; cela libère souvent la parole. N’hésitez pas à mélanger narration écrite classique et illustrations naïves ou photos anciennes retouchées (il existe plusieurs applis intuitives). Publiez votre histoire dans un cercle restreint si besoin avant toute diffusion publique : c’est parfois plus rassurant au début. Inspirez-vous enfin du site Memoralia, spécialisé dans l’accompagnement éditorial personnalisé. J’ai moi-même tenté l’expérience pour ma famille maternelle — rien n’égale le frisson partagé quand on découvre ensemble nos propres histoires couchées sur papier ! Pourquoi cette approche résonne-t-elle tant chez nous ? Au fond, raconter sa saga familiale par le prisme artistique n’est pas qu’une affaire privée : c’est aussi œuvrer collectivement contre « l’amnésie douce » qui menace nos sociétés connectées. À Cordoue comme à Murcie (ou ailleurs), chaque voix compte pour enrichir notre patrimoine commun. Et si demain vous croisiez dans nos rues un petit-fils armé non plus d’un sabre laser mais… d’un carnet Moleskine plein d’anecdotes sur ses ancêtres ? Ce serait là sans doute la plus belle aventure humaine à vivre ensemble ! Questions fréquentes Comment se procurer "La dynastía de los Merengues" ? Pour l’instant, le livre est proposé en édition très limitée directement via le site officiel de Salvador Espín. Une réimpression pourrait voir le jour selon la demande locale. Ce type de récit convient-il aux enfants ? Oui ! Même s’il aborde des thèmes complexes (pénurie alimentaire, entraide), le format illustré rend ces sujets accessibles dès 8 ans sous supervision adulte. Idéal pour discuter en famille. Existe-t-il des ateliers similaires à Cordoue ? De nombreuses bibliothèques proposent désormais des ateliers biographiques intergénérationnels – renseignez-vous auprès du réseau municipal ou suivez mon agenda mensuel spécial familles sur Escapade à Cordoue. Photo by Thanh Ly on Unsplash Bande dessinéeLittérature 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Découvrir Cordoue autrement : Ce que la cuisine locale révèle sur la solidarité et la mémoire entrée suivante C. Tangana et le vrai succès : Réflexions intimes d’un artisan de la musique A lire aussi Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025 Inattendu à Córdoba: Manu Sánchez revient à Cabra,... 1 septembre 2025 À Córdoba, Benamejí en compás: ma nuit au... 31 août 2025 Córdoba flamenco: mes lieux vrais où sentir le... 31 août 2025 Córdoba, Filmoteca: mes secrets pour vivre la rentrée... 30 août 2025 Córdoba, et si une série galicienne réveillait nos... 29 août 2025 Córdoba en Lego: la rentrée comme un local…... 28 août 2025 Córdoba, chirigota del Canijo: la halte immanquable avant... 28 août 2025