13 As-tu déjà pensé à quel point l’art de Salvador Dalí façonne notre époque ? Plonge avec moi dans cette incroyable monographie de 16 kilos !Un livre-monument pour un artiste hors-normes Je dois t’avouer, en tant que passionnée d’art et d’Andalousie, avoir eu le souffle coupé devant cette monographie de Salvador Dalí signée Taschen : 16 kilos de papier, une édition limitée à 10 000 exemplaires et des dimensions qui imposent presque le silence sacré d’une cathédrale. Oui, c’est un livre qui se vit autant qu’il se lit ! Présentée dans l’écrin du Convent dels Àngels, la mise en scène était digne de l’artiste – théâtrale et pleine d’ironie. On pouvait feuilleter le précieux volume avec des gants blancs fournis par l’éditeur allemand. Autour du livre trônait une table ronde réunissant Antonio López (lui-même peintre majeur), Artur Ramon et Montse Aguer. Cette édition n’est pas qu’un objet luxueux : elle propose pour la première fois les œuvres clés de Dalí dans une reproduction grand format jamais vue. J’ai ressenti devant certaines images ce même vertige qu’en visitant un musée… mais chez soi ! Un deuxième volume suit année après année la vie démesurée de ce Catalan génial. Pour qui s’intéresse au rapport entre image et identité – sujet si actuel – impossible de rester indifférent. Dalí vu par ses pairs : entre admiration et lucidité Antonio López n’a pas mâché ses mots lors de la présentation. Selon lui, "Dalí était un immense peintre… et il a eu beaucoup de chance." Cette remarque m’a interpellée. Le succès ne tient-il vraiment qu’à la chance ? López va plus loin : dès ses vingt ans, Dalí démontrait déjà une maîtrise picturale exceptionnelle. Mais ce n’était pas tout ; il travaillait toujours depuis un « lieu aimé », entouré des siens – sa muse Gala en tête –, ancrant chaque œuvre dans une profondeur émotionnelle rare. Ce que j’ai trouvé fascinant dans les échanges sur place, c’est comment ces artistes interrogent la figure du génie moderne. Artur Ramon a rappelé combien le territoire natal – l’Empordà et Portlligat – reste indissociable du mythe dalinien. "Il était touché par la tramontane", cette fameuse bise catalane qui semble infuser folie douce et inspiration aux créateurs locaux. Comme si Dalí avait puisé sa démesure dans cette terre rude et lumineuse avant d’embrasser le monde entier via Paris puis New York. Pourquoi le monde ressemble-t-il tant à Dalí aujourd’hui ? C’est LA question qui m’a hantée en parcourant l’exposition puis les pages monumentales du livre. Montse Aguer rappelle combien Dalí fut pionnier du concept d’"artiste moderne": il fusionna peinture, spectacle, marketing (bien avant Instagram !), cinéma ou encore sciences… Il maîtrisait son image comme personne – jusqu’à orchestrer sa propre légende médiatique. Vous pourriez être interessé par Hausse des visites au C3A : 42 500 en 2024 30 décembre 2024 Le maire contacte les descendants de Martín Cañuelo pour soutenir la réouverture des cinémas d’été 2 février 2024 En 2025, difficile de ne pas voir son influence partout autour de nous : explosion des identités visuelles sur les réseaux sociaux, fascination pour les univers hybrides où se mêlent art et science, goût du surréaliste dans la mode ou l’architecture contemporaine… Comme le résume Artur Ramon avec ironie : "Le monde ressemble chaque jour davantage à Dalí." Peut-être parce que nous avons tous adopté sa liberté folle. Pour aller plus loin sur ce phénomène culturel unique : La Fondation Gala-Salvador Dalí propose une exploration virtuelle étonnante de ses œuvres majeures. L’audace innocente et joyeuse de Dalí selon Antonio López Un passage m’a particulièrement touchée : "Il était innocent et candide", dit Antonio López. "C’est pour cela qu’il osait tout." Ce trait-là différencie vraiment Dalí d’autres géants comme Picasso, souvent plus stratège ou calculateur face au monde. Chez Dalí, rien n’est tabou ni interdit : il ose mêler beauté pure et horreur latente ; l’homme et la femme ; eau sombre ou lumière crue… Sa peinture déborde toujours des cadres attendus. Paradoxalement, alors que certaines élites artistiques ont longtemps méprisé son travail (surtout après les années 60), c’est le public qui a sauvé sa réputation selon López : "Dalí a été sauvé par les gens." Une belle revanche populaire ! Cordoue face au surréalisme dalinien : regards croisés depuis l’Andalousie Comment tout cela résonne-t-il ici à Cordoue ? Eh bien… Je me surprends souvent à guetter des clins d’œil daliniens dans nos patios fleuris ou sous la lumière blanche qui sculpte les ruelles antiques. L’imaginaire surréaliste n’appartient ni à Barcelone ni à Paris seulement : il irrigue aussi nos fêtes populaires où réel et imaginaire dialoguent sans cesse. Le choc entre tradition millénaire (mosquées transformées en cathédrales !) et modernité andalouse crée un terrain fertile pour rêver éveillé… Si tu passes par chez moi après avoir feuilleté cette monographie titanesque, je te lancerai un défi amical : cherche les ombres portées du surréalisme autour du Guadalquivir ! Tu verras combien notre quotidien peut être traversé d’éclairs poétiques daliniens quand on ouvre grand les yeux… Pour ceux qui veulent explorer plus loin ces dialogues artistiques inattendus : Une analyse approfondie sur l’influence du surréalisme espagnol. En conclusion : pourquoi faut-il lire (et vivre) cette monographie ? Plus qu’un simple recueil d’œuvres magistrales ou une biographie chronologique ultra documentée (grâce au remarquable travail narratif de Montse Aguer et Carme Ruiz), cette monographie est un événement sensoriel total – un voyage littéralement monumental au cœur du XXe siècle vu par un homme qui rêvait tout haut. Elle invite chacun à oser sortir du cadre établi – que ce soit dans sa pratique artistique ou simplement dans son regard quotidien sur le monde. Et c’est peut-être là que réside le plus beau legs dalinien… Questions fréquentes Quel est le prix actuel de cette monographie géante ? L’édition limitée coûte environ 1 000 euros mais une version plus abordable devrait voir le jour prochainement selon Taschen. La monographie présente-t-elle toutes les œuvres célèbres de Dalí ? Oui, elle offre une sélection très complète incluant des reproductions inédites en très grand format des pièces majeures ainsi qu’une chronologie détaillée année par année. Où peut-on voir physiquement cet ouvrage exceptionnel ? Certains musées partenaires comme ceux de la Fondation Gala-Salvador Dalí exposent parfois cet ouvrage lors d’événements spéciaux ou expositions temporaires. Photo by Ricardo Viana on Unsplash Appartementfête du livre 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Dinamomusic à Cordoue : quand la jeunesse fait vibrer la scène locale ! entrée suivante Patio de los Naranjos : l’auto sacramental d’Osio dévoile ses secrets A lire aussi Orchestre de Cordoue : tu le savais ?... 5 septembre 2025 Cordoue, où l’amitié ressemble à un crush: voilà... 5 septembre 2025 Filmoteca de Andalucía à Cordoue : tu le... 4 septembre 2025 À Cordoue, Romero de Torres vs Warhol: tu... 4 septembre 2025 Sorolla revient avec une plage oubliée: ce que... 3 septembre 2025 Córdoba, résidence bretonne: mon carnet d’initié pour une... 3 septembre 2025 Arcana à Córdoba: la Mezquita chuchote une élégance... 2 septembre 2025 Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025