Romans historiques et secrets d’Al Andalus à Puente Genil

José Calvo Poyato, Jesús Sánchez Adalid, Sergio Velasco, Alicia Vallina y María Delgado. / V. REQUENA

Plonge avec moi dans les coulisses des Journées de Novela Histórica, où histoire andalouse et récits féminins se mêlent avec passion.

Pourquoi les Journées de Novela Histórica méritent votre attention

En tant que Cordouane, j’ai toujours été fascinée par la richesse culturelle de l’Andalousie. Pourtant, lors des 2ᵉ Journées de Novela Histórica à Puente Genil en mai 2025, j’ai découvert une dimension souvent méconnue du grand public : l’exploration narrative du Califat de Cordoue à travers le prisme romanesque. Ce festival déplace non seulement son cadre au charmant Teatro Circo mais offre un dialogue inédit entre deux auteurs incontournables — Alicia Vallina, qui fait revivre des femmes espagnoles oubliées par l’histoire, et Jesús Sánchez Adalid, véritable passeur des récits médiévaux d’Al Andalus. Ces rencontres nous plongent dans des pans d’histoire parfois éclipsés mais essentiels pour comprendre la mosaïque andalouse.

L’importance renouvelée du roman historique pour comprendre Al Andalus

Sánchez Adalid ne se contente pas d’évoquer le passé ; il le ressuscite dans ses romans. À travers son œuvre phare El Mozárabe, il dévoile la vie complexe des chrétiens en terre musulmane — un sujet chargé de nuances qui échappe souvent aux grandes lignes scolaires. J’ai personnellement été touchée par sa façon de décrire comment ces communautés ont navigué entre fidélité religieuse et coexistence culturelle au cœur même du Califat.

Son exploration post-Almanzor révèle aussi la fragilité politique derrière les fastes apparents : le pillage catalan après la mort d’Almanzor illustre une époque charnière souvent négligée mais cruciale pour saisir l’effondrement progressif d’un empire jadis florissant. Le roman historique devient ainsi un moyen vivant d’appréhender ces tensions historiques autrement hermétiques.

Quand l’histoire féminine réécrit les récits nationaux

Alicia Vallina m’a offert un regard complémentaire sur une autre facette tout aussi captivante : celle des femmes remarquables qui ont jalonné notre histoire sans jamais vraiment occuper le devant de la scène collective. Son travail méticuleux est une véritable invitation à célébrer ces héroïnes discrètes dont certaines ont brisé les barrières sociales – comme Ana María de Soto, première femme inscrite dans la marine espagnole dès 1793.

Ce focus sur les vies féminines éclaire nos esprits sur les sacrifices personnels et collectifs trop longtemps occultés dans nos manuels classiques. Dans mes propres balades dans Cordoue ou lors de mes échanges avec locales passionnées, cette réhabilitation me semble essentielle pour redonner corps à toute la diversité humaine qui compose notre héritage culturel andalou.

Le nouveau souffle donné aux Journées par ce duo atypique

L’alchimie entre Vallina et Sánchez Adalid n’est pas fortuite : elle traduit un mouvement culturel plus large cherchant à transcender l’histoire « officielle » figée. Ensemble ils installent Puente Genil comme une plateforme vivante où fiction rime avec recherche rigoureuse – faisant rayonner encore davantage cette province ancrée au cœur de l’Andalousie profonde.

C’est aussi grâce au théâtre Circo qu’une nouvelle ambiance naît : je peux témoigner combien cette salle imprègne chaque intervention d’une intensité supplémentaire favorisant dialogues authentiques avec le public local fidèle.

Découvrir plus loin encore

Pour celles et ceux désireux d’approfondir leurs connaissances sur ce fascinant croisement littérature-histoire andalouse :

FAQ – Vos questions sur ces journées littéraires uniques

Qu’est-ce que "El Mozárabe" apporte à la compréhension historique ?
Oui, absolument ! Ce roman met en lumière un aspect peu traité – celui des chrétiens vivant sous domination musulmane en Andalousie – révélant complexités religieuses et sociales parfois ignorées mais fondamentales pour comprendre notre passé commun.

Pourquoi valoriser les figures féminines oubliées ?
Parce que redécouvrir leurs parcours permet non seulement d’enrichir notre culture collective mais surtout d’inspirer aujourd’hui grâce aux destins courageux tracés malgré mille obstacles sociaux ou politiques.

Media: Generic – José Calvo Poyato, Jesús Sánchez Adalid, Sergio Velasco, Alicia Vallina y María Delgado. / V. REQUENA

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