12 Un remake en action réelle peut-il rivaliser avec la magie de l’original « Dragons » ? Je partage mes impressions, entre curiosité, respect et nostalgie.Pourquoi ce remake de « Dragons » fait parler – et pourquoi je ne pouvais pas m’empêcher d’aller le voir En tant que journaliste voyageuse et amoureuse des histoires qui relient les cultures, j’ai longtemps regardé avec scepticisme cette vague de remakes hollywoodiens en action réelle. La version animée de « Dragons » (ou « How to Train Your Dragon ») reste pour moi un chef-d’œuvre tendre et poétique — le genre de film qu’on revoit avec plaisir dans une chambre d’hôtel à l’autre bout du monde, juste pour retrouver la sensation chaleureuse du foyer. Quand Hollywood annonce une adaptation live-action orchestrée par Dean DeBlois lui-même (le créateur original), ma curiosité a été piquée… mais aussi mes craintes ! Entre nostalgie sincère et recyclage commercial : mon dilemme de spectatrice Il serait hypocrite d’ignorer l’aspect purement économique derrière ces remakes. J’ai eu l’impression que certains studios ne font qu’alimenter la machine à souvenirs pour vendre peluches et entrées dans leurs parcs à thème. Pourtant, je sais aussi que parfois, une réinterprétation permet de révéler un nouvel éclairage ou touche un public différent — comme on le voit souvent ici à Cordoue quand un artiste revisite le flamenco ou une tradition ancestrale. La question est donc simple : ce remake parvient-il à s’affranchir de la simple copie ou n’est-il qu’un miroir trop poli qui nous renvoie paresseusement notre propre nostalgie ? Le regard d’une conteuse sur le film : entre fidélité et audace visuelle Dès les premières scènes, j’ai été frappée par la beauté tangible des paysages. L’équipe a choisi des extérieurs naturels en Irlande du Nord qui donnent au monde des Vikings un relief inédit : brumes salines, vallées vert émeraude, falaises balayées par le vent… On sent vraiment que la caméra caresse chaque mètre carré de cette nature presque mythique. En tant qu’exploratrice habituée aux ruelles sinueuses de la Judería cordouane, je suis sensible à cette façon dont un lieu devient personnage. Mais soyons honnêtes : ce remake ne cherche pas à réinventer la roue. C’est (presque) un plan-à-plan du film d’animation originel sorti il y a quinze ans. Les trames principales sont conservées, seuls quelques petits détails modernisent la relation entre Harold (Hipo) et Krokmou (Desdentao). Le scénario est donc solide — éprouvé ! — mais manque cruellement d’audace narrative. Vous pourriez être interessé par Robert Perišić : Pourquoi l’ironie mélancolique captive notre époque ? 15 juin 2025 Hommage au défunt Antonio Burgos, journaliste et auteur talentueux 20 décembre 2023 Pourtant… il y a une magie indéniable dans les scènes de vol. Ces envolées sur le dos du dragon, portées par une réalisation nerveuse et précise, surpassent largement les autres blockbusters récents bourrés d’effets numériques. Ici, tout semble plus organique ; on ressent physiquement le vent qui fouette les cheveux d’Hipo ou la vibration des ailes puissantes sous les nuages. Cette intensité sensorielle m’a rappelé mes propres balades matinales sur les toits blancs de Cordoue — ce sentiment fugace mais euphorique d’être entre ciel et terre. Que reste-t-il alors à se mettre sous la dent ? La force discrète du respect… Ce que j’apprécie particulièrement dans ce remake réside dans son humilité. Dean DeBlois n’a pas cherché à écraser l’œuvre originale ni à singer bêtement chaque émotion : il pose simplement sa caméra là où il sent que l’alchimie opère déjà depuis longtemps. Les relations entre personnages gagnent parfois en subtilité ; quelques échanges sont peaufinés pour mieux correspondre aux sensibilités actuelles sans jamais trahir l’esprit initial. Si vous découvrez « Dragons » pour la première fois via cette version live-action — quelle chance vous avez ! Vous allez profiter pleinement d’un récit universel sur la différence et l’amitié. Si comme moi vous êtes attaché.e à l’original… attendez-vous plutôt à un sentiment doux-amer : celui de revisiter des lieux aimés avec des yeux adultes et critiques. Le vrai défaut ? Cette impression persistante qu’Hollywood préfère recycler le passé au lieu d’innover franchement (cet article offre une analyse pertinente). Mais il faut reconnaître que parmi tous ces remakes industriels fades ou ratés, celui-ci s’en tire haut-la-main grâce à son soin formel et au respect manifeste pour son héritage. Dragons : plaisir familial garanti ou simple produit formaté ? Mes conseils pour profiter du film… Partez sans préjugés : Même si vous connaissez par cœur les dialogues originaux ! Ouvrez grand vos yeux : Certaines scènes sont si somptueuses qu’on aimerait pouvoir les mettre en pause comme devant un tableau andalou. Allez-y en famille : Ce film offre justement cette expérience collective rare où petits et grands rient ensemble – précieux dans une ère saturée d’écrans individuels. Prenez le temps d’en discuter après : Comparez vos ressentis avec ceux de vos proches ou amis — quelles différences remarquez-vous avec votre souvenir du dessin animé ? Prolongez la réflexion : Pour aller plus loin sur l’histoire du cinéma adapté/recyclé, je recommande ce dossier approfondi sur les meilleurs remakes du 7e art. Je finirais sur une note personnelle : même s’il ne révolutionne rien côté scénario, ce remake prouve qu’on peut faire preuve d’élégance même au sein d’une industrie obsédée par ses propres licences. Comme lors d’une promenade nocturne sous les patios illuminés de Cordoue — cela vaut parfois mieux qu’un feu d’artifice tapageur ! Questions fréquentes Est-ce nécessaire d’avoir vu le dessin animé original pour apprécier ce remake ? Non ! Le récit fonctionne parfaitement seul grâce à son écriture soignée et ses images spectaculaires. Cela dit, avoir vu l’original enrichira forcément votre expérience par effet miroir. Ce remake apporte-t-il vraiment quelque chose de nouveau ? Sur le plan scénaristique peu — c’est quasiment une reproduction fidèle du film initial. Mais techniquement (visuels réels sublimes), il propose une immersion différente qui plaira aux amateurs de sensations fortes. Le film convient-il aux enfants sensibles ? Oui : bien que certaines séquences puissent impressionner par leur réalisme accru, l’ensemble reste fidèle à l’esprit tendre et fédérateur du conte original. Y aura-t-il bientôt plus de remakes comme celui-ci ? C’est fort probable ! Hollywood poursuit cette tendance car elle rassure producteurs…et public nostalgique. Photo by Ihor Malytskyi on Unsplash Filmremake 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Terres rares au Japon : ce que la découverte de Minamitori révèle (vraiment) sur l’équilibre régional entrée suivante Titanic : Ce que Kate Winslet n’ose jamais revoir… et pourquoi ça me fascine A lire aussi Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025 Inattendu à Córdoba: Manu Sánchez revient à Cabra,... 1 septembre 2025 À Córdoba, Benamejí en compás: ma nuit au... 31 août 2025 Córdoba flamenco: mes lieux vrais où sentir le... 31 août 2025 Córdoba, Filmoteca: mes secrets pour vivre la rentrée... 30 août 2025 Córdoba, et si une série galicienne réveillait nos... 29 août 2025 Córdoba en Lego: la rentrée comme un local…... 28 août 2025 Córdoba, chirigota del Canijo: la halte immanquable avant... 28 août 2025