11 Deux voix singulières récompensées au Premio Fundación Unicaja de Relatos : et si ces choix éclairaient le dynamisme littéraire hispanique ? Je vous dévoile pourquoi.Quand Cordoue célèbre la littérature vivante En tant que journaliste basée à Cordoue et grande amatrice de littérature contemporaine, j’attends chaque année le verdict du Premio Fundación Unicaja de Relatos avec une curiosité presque enfantine. Cette 34e édition n’a pas déçu : Vicente Fernández et Carlos F. Grisby ont été couronnés pour leurs œuvres aussi différentes que brillantes. Mais ce n’est pas seulement une question de prestige ou de palmarès : ce prix est devenu l’un des baromètres les plus fiables de la vitalité littéraire hispanique actuelle. Plongeons ensemble dans l’envers du décor. Ce qui rend le Premio Fundación Unicaja unique Je me souviens de ma première couverture du prix il y a quelques années : l’effervescence, la diversité des accents dans les couloirs lors de la remise… Ici, tout respire la passion pour l’écriture. La particularité ? Ce concours ne se contente pas de récompenser des écrivains aguerris ; il sert aussi de tremplin pour des voix émergentes venant d’horizons variés. Avec plus de 360 récits reçus cette année – provenant non seulement d’Espagne mais aussi d’Amérique latine et d’Europe –, on touche vraiment à un dialogue mondial autour du récit court. Le jury (Aurora Luque, Francisco Cañadas, Francisco Ruiz) veille chaque année à valoriser non seulement la qualité narrative mais aussi l’innovation stylistique. Cela donne parfois lieu à des ex-aequo révélateurs, comme ici ! Deux récits primés, deux mondes… et un fil conducteur Vicente Fernández avec « Manual de apoyo para madres sin llaves Allen » s’empare de l’ironie pour explorer nos absurdités quotidiennes. Le récit avance avec naturel, précision et humour subtil – un équilibre qu’on retrouve rarement hors des grandes plumes anglo-saxonnes ou hispaniques. J’ai souri en lisant certains passages tant la description des situations est universelle et pourtant profondément ancrée dans notre époque technologique. Face à lui, Carlos F. Grisby propose « Santo Domingo Chontales h.1860 », un plongeon narratif dans la tradition hispano-américaine où la langue se fait souffle épique autant qu’intime. On ressent chez lui l’héritage poétique (il est aussi primé en poésie !) et cette capacité rare à marier mémoire collective et expérience individuelle. Vous pourriez être interessé par Modifications approuvées pour le projet de mise en valeur de Torreparedones à Patrimonio 15 avril 2024 ‘Segundo Premio’ : Film espagnol en lice pour l’Oscar à Córdoba 1 décembre 2024 Ce contraste met en lumière une caractéristique essentielle du Prix Unicaja : sa capacité à révéler non une tendance uniforme mais une palette vivante de styles et préoccupations. L’émergence d’une nouvelle géographie littéraire Au fil des éditions – je conserve précieusement mes notes depuis 2016 ! – j’ai observé un phénomène fascinant : le centre de gravité du récit court s’étend bien au-delà des frontières espagnoles. Les candidats proviennent d’Amérique centrale, des Caraïbes, voire d’Italie ou d’Allemagne ! Cette ouverture mondiale change profondément les codes : on retrouve souvent dans les textes primés un mélange subtil entre réalités locales et thèmes universels (migration, mémoire familiale, identité numérique…). Ainsi Grisby incarne parfaitement cette hybridation culturelle : Nicaraguayen formé en Angleterre puis enseignant au Royaume-Uni, il insuffle à son écriture une énergie cosmopolite qui bouscule les attentes traditionnelles du genre. Le rôle discret mais décisif des jurys littéraires J’ai eu l’occasion d’échanger brièvement avec Aurora Luque lors d’une table ronde à Séville : selon elle, le défi principal est toujours « d’entendre ce qui bruisse entre les lignes » plutôt que de chercher la perfection formelle absolue. C’est probablement ce regard affûté qui permet au Prix Unicaja de repérer des textes où vibrent authenticité et inventivité. Ce critère a sans doute favorisé cette année l’ironie mordante de Fernández autant que le classicisme revisité de Grisby – deux voies différentes mais également exigeantes sur le plan littéraire. Pour approfondir ce sujet sur le rôle actuel des jurys et leur impact culturel : Pourquoi les jurys façonnent-ils nos lectures ? Pourquoi ces choix nous concernent tous (même loin de Cordoue) À travers ces deux récits récompensés se dessine une question brûlante : comment raconter aujourd’hui ? Je crois sincèrement que c’est là que réside toute la modernité du Prix Unicaja – offrir aux lecteurs francophones un miroir complexe où se reflètent nos propres contradictions contemporaines. L’ironie distanciée face au quotidien saturé par la technologie, La mémoire historique revisitée pour mieux comprendre notre présent commun, L’importance croissante des voix transatlantiques dans notre imaginaire collectif… Bref, chaque lecture m’invite personnellement à voyager bien plus loin que Cordoue seule ! Pour ceux qui souhaitent découvrir davantage sur la dynamique actuelle du conte court hispanique : Panorama actualisé du récit bref espagnol. Mon expérience personnelle : comment ces histoires résonnent ici à Cordoue J’ai partagé ces nouvelles avec quelques amis enseignants locaux ; leur étonnement face au ton contemporain prouve combien même ici – où l’histoire pèse lourd –, les nouveaux récits percent nos habitudes culturelles. La preuve vivante : dans certains cafés cordouans où je rédige souvent mes chroniques (essayez donc Café Málaga près de San Hipólito !), on entend désormais débattre littérature latino-américaine autour d’un café cortado… C’est cette contagion joyeuse que j’espère transmettre à travers mes articles ! Questions fréquentes Qui peut participer au Premio Fundación Unicaja ? Le concours est ouvert aux auteurs majeurs issus du monde entier ; il accueille volontiers aussi bien écrivains confirmés que novices passionnés par le récit bref. Quelles langues sont acceptées pour participer ? Le prix est destiné principalement aux textes en espagnol contemporain. Cependant, la diversité culturelle s’exprime souvent par des influences linguistiques multiples. Où peut-on lire les nouvelles primées ? Généralement publiées sur le site officiel de Fundación Unicaja ou reprises dans certaines revues littéraires spécialisées comme Quimera ou MAYUSCULAS. Photo by Jose Mizrahi on Unsplash LittératurePrix 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Mariage dans les Pyrénées : Caroline Garcia, une célébration à ne pas manquer pour gourmets voyageurs entrée suivante Jusqu’où va l’aide militaire russe à la Corée du Nord ? 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