Poésie à Cordoue : La voix singulière de Sara Toro éclaire le CAL

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Curieux de découvrir comment Sara Toro redéfinit la poésie contemporaine à Cordoue ? Suivez-moi pour un dialogue inspirant au CAL !

Un soir poétique au cœur de Cordoue : Rencontre avec Sara Toro

Quelle chance d’avoir assisté à ce rendez-vous littéraire où la poésie s’invite dans nos quotidiens ! Ce 11 juin 2025, sous les voûtes pleines d’histoire de la bibliothèque ‘Grupo Cántico’, j’ai retrouvé l’ambiance si particulière des soirées du Centro Andaluz de las Letras (CAL). Ici, l’air sentait bon le papier vieilli et l’attente d’un partage rare. La protagoniste ? Sara Toro, une voix discrète mais essentielle de la poésie cordouane contemporaine. Après quinze ans de silence éditorial – un choix qui intrigue –, elle revient avec « Cierta edad », un recueil ciselé où maturité rime avec audace.

J’ai croisé bien des poètes à Cordoue mais peu osent exposer aussi frontalement l’intime et le collectif dans leur écriture. Ce retour sur scène de Sara Toro marque non seulement son propre passage d’une décennie à l’autre, mais offre aussi une réflexion profonde sur notre rapport au temps.

Entre vécu personnel et préoccupations universelles

Ce qui frappe d’emblée dans « Cierta edad », c’est cette articulation subtile entre des thèmes personnels – comme la non-maternité ou le vieillissement – et des sujets globaux tels que la crise climatique. J’ai ressenti à travers sa lecture combien la frontière entre vie privée et engagement social se brouille sous sa plume. Son approche n’est jamais frontale ni donneuse de leçon : elle préfère suggérer par le jeu du langage et inviter à la complicité.

Par exemple, un poème sur les décisions vitales – délicatement ancré dans son expérience féminine – dialogue soudain avec une réflexion plus large sur notre héritage environnemental. Ces échos m’ont rappelé combien la littérature andalouse excelle à mêler petites histoires personnelles et grandes questions humaines.

Une poésie qui invite au jeu… mais pas seulement !

Une particularité du livre m’a particulièrement séduite : sa structure en deux parties. La première est plus narrative, presque confidentielle – j’y ai perçu un souffle méditatif qui m’a rappelé les promenades solitaires dans les ruelles blanches de la Judería. Mais très vite, la seconde partie nous entraîne vers des formes plus expérimentales : jeux formels, ruptures rythmiques, associations inattendues. On sent que chaque mot a été pesé pour provoquer surprise et plaisir chez le lecteur.

Sara Toro avoue aimer cette idée que « l’âge ne devrait pas avoir de nombre » ; je retrouve là une philosophie chère aux artistes andalous : faire fi des conventions pour mieux explorer l’incertitude créatrice. À l’écoute du public ce soir-là, j’ai vu des regards pétiller devant tant d’audace discrète.

Dialogue entre générations poétiques : Ana Belén Ramos en miroir

La rencontre était animée par Ana Belén Ramos, poétesse prolifique dont j’admire le travail autour de la transmission littéraire (« Mi primer verso », « Antología »). L’échange entre ces deux femmes passionnées a enrichi mon regard sur le paysage actuel de la création espagnole.

Ana Belén Ramos connaît bien les ponts entre littérature adulte et jeunesse ; ses traductions (« Le Magicien d’Oz », « Le Jardin secret ») ainsi que son roman écologique « Koko » montrent son désir constant d’ouvrir le champ des possibles. Leur discussion ce soir-là a mis en lumière l’importance du dialogue intergénérationnel en littérature : comment transmettre sans figer ? Comment innover sans rompre totalement avec l’héritage ?

Pour celles et ceux qui veulent approfondir ces dynamiques passionnantes en Andalousie contemporaine, je recommande vivement ce dossier sur la jeune poésie espagnole publié récemment par El País.

Pourquoi Cordoue reste un phare pour les lettres andalouses ?

Il y a quelque chose d’irremplaçable dans ces événements organisés par le CAL : un goût du partage sans prétention. À Cordoue, ville héritière d’Averroès comme de Góngora, on cultive encore cet amour du verbe affranchi des modes éphémères. Les programmations 2024-2025 ont été riches en rencontres plurielles ; elles témoignent d’un tissu culturel vivant et accessible à tous.

Derrière chaque manifestation se cache une volonté politique assumée – rendre visible ce qui murmure parfois trop bas dans nos sociétés saturées d’images rapides. Cela me rappelle pourquoi j’aime tant relayer ces initiatives locales ici sur Escapade à Cordoue ! Pour retrouver toutes les prochaines dates littéraires, surveillez le site officiel du CAL.

Mon conseil personnel pour profiter pleinement de ces rendez-vous littéraires…

Si vous passez par Cordoue lors d’une soirée ‘Poesía en el Centro’, arrivez tôt ! Les places partent vite tant le bouche-à-oreille fonctionne ici. Prévoyez aussi un carnet : il y a toujours une phrase qui résonne longtemps après… Et surtout n’hésitez pas à échanger avec les auteurs présents : leur accessibilité est exemplaire.

Enfin – petite astuce locale – prolongez votre soirée autour d’un verre dans les tavernes voisines du quartier San Pedro ou San Andrés : c’est souvent là que continuent les discussions passionnées sur l’écriture…

Questions fréquentes

Qui est Sara Toro dans le paysage poétique actuel ?

Sara Toro est une poétesse cordouane reconnue pour sa voix singulière alliant introspection personnelle et thématiques sociétales actuelles. Son retour avec « Cierta edad » a suscité un vif intérêt chez les amateurs de poésie contemporaine en Andalousie.

Que propose exactement “Poesía en el Centro” du CAL ?

Ce programme régulier organise des rencontres entre auteurs locaux ou nationaux et le public cordouan afin de favoriser un véritable échange autour de la création littéraire actuelle.

Faut-il réserver pour assister aux événements du CAL ?

Non, l’accès se fait généralement librement jusqu’à compléter l’affluence maximale ; néanmoins il est conseillé d’arriver tôt pour garantir sa place lors des soirées très attendues.

Photo by Judas Isariot on Unsplash

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