Plaques d’immatriculation : Que fera-t-on quand le SIV sera saturé ? Un regard andalou sur l’avenir de nos voitures

A car is parked on the side of a road

Et si les plaques d’immatriculation SIV arrivaient à court de combinaisons ? J’explore cette question insolite et ses enjeux méconnus.

Quand le SIV touche à sa limite : une curiosité qui en dit long

En tant que journaliste voyageuse – et Cordouane attachée à l’observation des sociétés qui m’entourent – j’ai toujours été fascinée par la façon dont de petits objets du quotidien racontent une époque. C’est le cas des plaques d’immatriculation françaises : ce rectangle métallique, bien plus qu’un simple identifiant, reflète l’évolution de la mobilité, des lois et même des mentalités. Depuis 2009, le système SIV (Système d’Immatriculation des Véhicules) propose un format uniformisé en France : deux lettres, trois chiffres, deux lettres. Mais une question inattendue surgit parmi les passionnés de voiture et les curieux du patrimoine routier : que se passera-t-il quand toutes les combinaisons possibles auront été attribuées ?

L’ampleur du système actuel… et ses limites mathématiques

Le calcul paraît vertigineux : avec 26 lettres et 10 chiffres disponibles pour chaque position, le SIV permet 26x26x10x10x10x26x26 combinaisons (en théorie). Cela représente environ 276 millions de possibilités. À première vue, cela semble suffisant pour plusieurs décennies. Mais si l’on considère la croissance annuelle du parc automobile français – autour de 2 à 3 millions de nouvelles immatriculations par an – certains experts estiment que le système pourrait être saturé vers 2040-2050.

Pour une Cordouane comme moi, habituée à voir changer les règles (ici aussi, les plaques ont évolué avec l’ouverture européenne), ce type de bascule révèle combien la modernisation n’est jamais neutre ni sans conséquences culturelles.

Symbolique et identité : pourquoi ces plaques nous tiennent à cœur

Il suffit de voyager entre Andalousie et France pour ressentir l’attachement viscéral que suscitent les numéros départementaux ou régionaux. Le passage au SIV a effacé cette localisation immédiate au profit d’un code plus neutre… mais non sans débats ni nostalgie ! En France comme ici en Espagne avec les vieilles plaques « CO » pour Cordoue, ces codes alimentent conversations de café ou souvenirs familiaux.

J’ai souvent constaté lors de mes escapades françaises que certains automobilistes choisissent leur plaque comme on choisirait un porte-bonheur ou un clin d’œil à leurs origines. Si demain un nouveau système voyait le jour, la question identitaire referait surface : faudra-t-il réintroduire un ancrage territorial ? Ou opter pour encore plus d’anonymat dans une société hyperconnectée ?

Les scénarios envisagés pour l’après-SIV : entre technique et politique

Voici quelques hypothèses discutées parmi spécialistes et institutions publiques françaises :

  • Allonger la combinaison : Ajouter un chiffre ou une lettre allongerait considérablement la durée de vie du système sans tout bouleverser.
  • Changer totalement le format : Certains pays intègrent déjà des symboles ou mélangent chiffres/lettres différemment ; c’est ce qu’a fait l’Allemagne avec son modèle régionalisé.
  • Revenir à une régionalisation partielle : Redonner plus de visibilité aux territoires séduirait certains défenseurs du patrimoine local mais impliquerait une refonte législative majeure.
  • Immatriculations numériques ou QR codes ? L’idée paraît futuriste mais commence à être testée ailleurs (notamment aux États-Unis).

Chacune de ces options soulève ses propres défis techniques (compatibilité informatique, sécurité) ainsi que des enjeux juridiques non négligeables. Pour ceux qui souhaitent aller plus loin sur ces débats modernes, je recommande ce dossier actualisé du Service Public.

Ce que cela révèle sur notre rapport à la mobilité…

Au-delà des chiffres bruts et des débats réglementaires, j’y vois surtout un miroir tendu sur notre façon d’habiter le monde. Le véhicule personnel reste un symbole fort – parfois contesté mais omniprésent dans l’imaginaire collectif français comme andalou. Les mutations du système d’immatriculation interrogent nos besoins d’appartenance (au territoire, à une époque), notre capacité à gérer la modernité numérique tout en préservant certaines traditions.

Ici en Andalousie aussi, alors que Cordoue s’ouvre aux mobilités douces et électriques, on observe comment chaque réforme « technique » touche in fine au quotidien des habitants… jusqu’à la façon dont ils racontent leur histoire familiale autour d’une table !

Comparaisons internationales : inspirations venues d’ailleurs

Voyager m’a appris combien chaque pays adapte ses solutions selon ses priorités sociales ou politiques :

  • Au Royaume-Uni, certaines combinaisons sont réservées pour éviter toute interprétation offensive.
  • Aux Pays-Bas, il existe déjà huit formats différents utilisés selon les époques.
  • En Espagne même, la suppression des références provinciales en 2000 a longtemps suscité débats passionnés semblables à ceux observés lors du passage au SIV en France.
  • Certains pays africains testent aujourd’hui des plaques électroniques géolocalisées pour lutter contre la fraude.

La France pourrait s’inspirer de ces innovations tout en restant fidèle à sa singularité culturelle.

Conseils pratiques pour les automobilistes : comment anticiper ?

Pas d’inquiétude immédiate ! Même si votre voiture neuve reçoit prochainement une combinaison rare ou « collector », cela ne changera rien au quotidien dans l’immédiat. Gardez cependant vos documents administratifs à jour (notamment lors d’un changement d’adresse). Pour celles et ceux qui aiment collectionner – oui cela existe ! –, surveillez dès maintenant les séries proches de saturation car elles pourraient gagner en valeur symbolique… voire historique !
N’hésitez pas également à consulter l’analyse approfondie sur Caradisiac pour suivre les évolutions officielles.

Le mot de la fin : derrière chaque plaque… un bout d’histoire personnelle !

Observer ce détail apparemment anodin me rappelle combien chaque innovation administrative finit par toucher nos récits personnels. Nul doute qu’en 2050 — peut-être sur une route entre Cordoue et Marseille — je guetterai avec malice quelles nouvelles lettres orneront nos carrosseries… Et vous ?

Le coin des questions

Peut-on choisir sa combinaison actuelle dans le SIV ?

Non, seul l’ordre chronologique détermine aujourd’hui votre numéro lors d’une première immatriculation ; impossible donc de sélectionner ses propres lettres ou chiffres !

Quand risque-t-on vraiment la saturation totale du système ?

Les projections actuelles évoquent un horizon situé vers 2045–2050 selon le rythme annuel des nouvelles voitures. D’ici là, plusieurs ajustements sont possibles sans bouleversement majeur.

Est-ce que ces changements vont rendre ma voiture invendable ?

Non rassurez-vous ! Même après modification du système national, toutes les anciennes combinaisons resteront valables ; aucune crainte côté revente ou circulation internationale.

Photo by Quentin Martinez on Unsplash

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