13 Découvre comment la photographie de Juanjo Romero révèle l’âme de Cordoue, bien au-delà des clichés touristiques. Prêt.e à être surpris.e ?Quand la photographie dérange (et fascine) : Cordoue à travers l’œil de Juanjo Romero Je me souviens très précisément de la première fois où j’ai franchi la porte de La Inaudita, cette galerie qui ose exposer ce que d’autres préfèrent ignorer. C’était un après-midi ordinaire et je pensais découvrir de « belles photos » sur ma ville. Mais ce que j’ai trouvé devant les tirages de Juanjo Romero m’a laissée sans voix — et pour tout vous dire, un peu bouleversée. Juanjo n’a jamais cherché à flatter Cordoue ou ses habitants. Il s’est glissé dans les marges, là où l’âme humaine ne se maquille pas pour les touristes ni pour les guides officiels. À travers son objectif, il nous tend un miroir cru : celui de nos contradictions, de nos douleurs et parfois même d’une beauté insoupçonnée. J’ai compris que sa photographie n’est pas décorative ; elle est viscérale, parfois dérangeante mais toujours honnête. L’homme derrière l’objectif : une vie en marge, une œuvre inclassable Ceux qui ont croisé le chemin de Juan José Romero se rappellent avant tout d’une présence discrète mais intense. Né dans une Cordoue pleine d’effervescence créative durant la Movida des années 80-90, il choisit rapidement d’explorer les zones grises plutôt que les projecteurs. Son parcours n’a rien du photographe mondain : il fuit le spectaculaire pour mieux embrasser la réalité brute. Romero disait souvent que la photo était son « salvavidas », son bouée dans une vie où le cœur et l’âme sont mis à rude épreuve par le simple passage du temps. Ce rapport intime avec la photographie transparaît dans chaque cliché : il ne capte pas seulement une scène mais plonge littéralement dans l’intimité du sujet, y compris lorsqu’il s’agit d’inconnus perdus dans leur solitude ou d’instants suspendus entre deux mondes. Ses images sont exposées sporadiquement — et toujours loin du circuit officiel — comme si elles refusaient l’étiquette facile ou le confort institutionnel. Vous pourriez être interessé par Rita, Marisol et Fandango : Succès à la Semaine du Cinéma de Córdoba 4 décembre 2024 Córdoba en el festival flamenco de Madrid: Pericet, Pino y Mercedes llevan la seña cordobesa a Suma Flamenca ‘Crisol Flamenco’ 17 octobre 2023 Photographie et vérité : entre malaise et révélation Pourquoi tant de visiteurs quittent-ils les expositions de Juanjo avec un pincement au cœur ? Peut-être parce que ses images « dérangent » notre regard formaté par Instagram et la carte postale. Là où beaucoup cherchent la lumière flatteuse ou l’exotisme pittoresque, Romero met en avant la vulnérabilité, voire le malaise existentiel. J’ai vu des portraits qui semblaient vous défier : "Regarde-moi en face si tu l’oses." Un vieil homme effleurant un souvenir douloureux ; une jeune femme au sourire brisé… Jamais du pathos facile ! Ici, chaque ride raconte une histoire que personne n’a envie d’entendre en terrasse autour d’un verre de Montilla-Moriles. Cette sincérité radicale fait écho aux grandes figures espagnoles comme Cristina García Rodero (voir ses travaux) ou Alberto García-Alix. Pourtant, chez Romero il y a aussi une poésie tordue qui évoque les nuits longues sous les arcades désertées ou les ruelles sombres du quartier San Pedro. Cordoue hors des sentiers battus : dialogues silencieux avec la ville L’un des secrets jalousement gardés par quelques connaisseurs cordouans : plusieurs lieux immortalisés par Romero restent hors radar pour le voyageur lambda. Si tu veux vraiment marcher sur ses traces (et comprendre sa démarche), prends le temps de flâner dans ces espaces liminaires : Les arènes désertes tôt le matin, Les abords méconnus du fleuve Guadalquivir, Certains patios privés du quartier San Lorenzo, Des bars oubliés où survit encore la mémoire des années Movida. C’est ici que je ressens toute la force de sa vision : voir Cordoue autrement demande du courage et surtout… beaucoup d’humilité. Sa photographie invite à ralentir — à écouter ce silence lourd où naissent parfois les plus beaux récits humains. Entre ombre et lumière : héritage artistique et transmission cordouane En tant que journaliste locale passionnée par mon territoire (et fière Cordouane !), je me dois aussi de parler de l’héritage laissé par Romero auprès des jeunes générations. Aujourd’hui encore, certains collectifs photographiques — comme Plataforma Córdoba Foto — revendiquent son influence discrète mais déterminante. Ils reprennent le flambeau avec des projets participatifs auprès des quartiers populaires ou documentent ces mutations urbaines invisibles aux yeux pressés. La photographie sociale cordouane n’a jamais été aussi vivante qu’en 2025 ! Son esprit plane sur toute tentative sincère de raconter Cordoue au-delà des cartes postales : un appel permanent à regarder plus loin que le cliché facile. Prendre le temps d’observer (vraiment) Pour finir sur une note personnelle… Depuis cette fameuse visite à La Inaudita, je ne traverse plus ma ville tout à fait comme avant. Je guette ces moments presque imperceptibles où la vie laisse tomber son masque — grâce à Juanjo Romero, j’ai appris qu’il existe mille façons différentes d’habiter (et donc de raconter) Cordoue. Mon conseil ? Lorsqu’un photographe vous met mal à l’aise… c’est probablement qu’il est en train de toucher quelque chose d’essentiel chez vous aussi ! Laissez-vous dérouter — car c’est souvent là que commence le vrai voyage. Questions fréquentes sur Juanjo Romero et sa vision photographique Pourquoi dit-on que Juanjo Romero photographiait « l’enfer humain » ? Sa démarche visait à explorer sans fard ce que beaucoup préfèrent ignorer : souffrance, solitude mais aussi résilience profonde. Ses clichés vont au-delà du documentaire pour offrir un témoignage émotionnel brut sur la condition humaine. Où puis-je voir ses œuvres à Cordoue aujourd’hui ? La salle La Inaudita expose régulièrement son travail ; certains tirages circulent également lors d’événements alternatifs organisés par des collectifs locaux passionnés par l’art authentique. Comment reconnaître une photo signée Romero ? Un style noir & blanc assumé, souvent centré sur le regard ; une préférence pour les marges sociales ; et surtout cette capacité rare à raconter une histoire entière en un seul cliché — voilà ce qui distingue vraiment sa signature visuelle. Photo by Johann Juraver on Unsplash obituarioPhotographie 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Pastora Imperio, icône du flamenco : quand le cinéma rencontre la danse andalouse entrée suivante Journées Européennes de l’Archéologie : Et si Córdoba vous révélait ses secrets cachés ? A lire aussi Orchestre de Cordoue : tu le savais ?... 5 septembre 2025 Cordoue, où l’amitié ressemble à un crush: voilà... 5 septembre 2025 Filmoteca de Andalucía à Cordoue : tu le... 4 septembre 2025 À Cordoue, Romero de Torres vs Warhol: tu... 4 septembre 2025 Sorolla revient avec une plage oubliée: ce que... 3 septembre 2025 Córdoba, résidence bretonne: mon carnet d’initié pour une... 3 septembre 2025 Arcana à Córdoba: la Mezquita chuchote une élégance... 2 septembre 2025 Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025