18 Un voyage scénique unique mêlant percussion, récit et racines latines : découvrez comment Ismael Cobacho redéfinit la scène musicale à Córdoba.Un spectacle qui bouscule les codes : la Percussion comme récit vivant Si je vous dis "concert de batterie", peut-être imaginez-vous déjà des solos endiablés, quelques classiques revisités ou un hommage à des rythmes connus. Pourtant, ce 5 juin à Córdoba, Ismael Cobacho nous propose bien plus qu’une simple performance : il invite le public à vivre une pérégrination sonore et identitaire, où chaque coup porté sur la peau d’un tambour devient chapitre d’une aventure intérieure. Ayant moi-même grandi entre les traditions musicales andalouses et une fascination pour les rythmes transatlantiques, je peux affirmer que très peu d’artistes osent aujourd’hui entremêler avec autant de sincérité musique savante, narrativité théâtrale et improvisation brute. C’est tout l’enjeu du projet "Peregrinación", fruit de la maturation artistique d’Ismael mais aussi d’une génération avide de sens et de connexion avec ses racines. La traversée musicale : entre Afro-Latinité et électronique live Ce qui frappe dès les premières minutes du spectacle, c’est cette volonté farouche de décloisonner. Ici, pas de frontières rigides entre le concert classique et la fête populaire. Le répertoire choisi par Ismael Cobacho tisse des liens entre l’Argentine, le Brésil, Cuba ou encore le Venezuela — sans jamais sombrer dans la carte postale folklorique. L’œuvre "Protomerengue" du vénézuélien Andrés Levell côtoie des compositions inédites d’Ismael lui-même (notamment "Ida y vuelta", qui porte merveilleusement son nom). À chaque étape du périple musical surgit un dialogue entre tradition afro-latine – samba reggae brésilien, son cubain ou tambores colombiens – et sonorités électroniques en direct, preuve que nos héritages peuvent être repensés au prisme du XXIe siècle. Cela me rappelle mes propres expériences lors de jam sessions hybrides à Salvador de Bahia ou dans les clubs alternatifs madrilènes : quand machines et peaux se répondent sur scène, c’est toute l’émotion d’un continent qui s’exprime dans l’instant. Vous pourriez être interessé par Le meilleur moment des Oscars est celui où Ryan Gosling incarne avec brio ‘I’m Just Ken’ 11 mars 2024 Découvrez les plaques commémoratives de la ville de Córdoba grâce au circuit proposé par Cultura 17 janvier 2024 L’improvisation comme acte de résistance culturelle Ce que beaucoup ne perçoivent pas derrière le jeu virtuose du jeune cordouan, c’est cette capacité rare à faire vibrer l’espace scénique par l’improvisation. Pour Ismael Cobacho, improviser n’est pas juste un exercice technique ; c’est un acte politique : celui de refuser la standardisation imposée par certaines institutions musicales européennes. Son parcours – marqué par la création du groupe Bloco Eleguá (véritable pépinière d’énergie afro-brésilienne) ou encore Dreadsistance (fusion inventive ancrée dans le dialogue multiculturel) – témoigne d’une conviction profonde : renouer avec l’essence même des musiques populaires transmises oralement. Dans ce contexte, chaque variation rythmique devient manière d’habiter le monde autrement. Pour ceux qui veulent creuser ce sujet passionnant, je recommande vivement cette analyse sur les nouvelles scènes afro-latines en Europe. Le théâtre comme écrin pour une expérience immersive totale Un aspect souvent négligé lorsqu’on évoque des spectacles musicaux hybrides est l’importance de l’espace scénique. Le choix du Teatro Duque de Rivas n’a rien d’anodin. Ce lieu chargé d’histoire permet ici une scénographie immersive où lumières rasantes et projections soulignent la physicalité du geste musical. Le public n’est plus seulement spectateur mais témoin direct d’un rituel collectif. L’intégration subtile de la narration – entrecoupée parfois de textes courts portés par Ismael lui-même – crée un effet miroir : chacun est invité à réfléchir sur ses propres origines musicales ou culturelles. On ressort touché non seulement par la puissance rythmique mais aussi par cette sensation rare que la musique agit comme révélateur intime. J’ai retrouvé là ce frisson particulier vécu jadis lors des spectacles interdisciplinaires au Festival Internacional Cervantino au Mexique… où art dramatique et musique fusionnent jusqu’à brouiller toute frontière habituelle. Penser demain : transmission, identité et audace créative Il serait tentant de voir en "Peregrinación" un simple hommage aux musiques latines. Mais il s’agit avant tout d’une réflexion profonde sur l’identité en mouvement, sur ce que signifie créer en 2025 lorsque nos références viennent autant des archives familiales que des playlists numériques mondialisées. Avec le soutien institutionnel du Conservatoire Rafael Orozco ou du mentor Agustín Jiménez Delgado (figure respectée chez VAN3uard Percussion), Ismael s’inscrit dans une démarche pédagogique forte. Il incarne ce passage délicat entre transmission académique exigeante… et liberté créatrice revendiquée. Pour aller plus loin sur ces enjeux brûlants, cet entretien croisé entre musiciens latino-espagnols publié récemment apporte un éclairage utile : Dialogue autour des nouvelles hybridations musicales. Questions fréquentes L’expérience est-elle accessible aux non-musiciens ? Absolument ! Même sans connaissances techniques sur la percussion ou les musiques latines, le spectacle séduit par son énergie communicative et sa dimension narrative universelle. Peut-on retrouver des extraits ou replays après la représentation ? À ce jour (juin 2025), aucune captation officielle n’est diffusée en ligne. Cependant, il existe parfois des extraits partagés sur les réseaux sociaux d’Ismael Cobacho et via les plateformes partenaires du Conservatoire. En quoi « Peregrinación » diffère-t-il d’un concert traditionnel ? Ici, il ne s’agit pas seulement d’écouter mais bien d’expérimenter un récit vivant mêlant théâtre musicalisé, improvisation et immersion sensorielle — une vraie traversée émotionnelle plutôt qu’un simple récital ! MusiqueSpectacles 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Connaissez-vous vraiment l’effervescence concerts à Córdoba en juin ? Mon regard d’initié entrée suivante Feria de Córdoba : Pourquoi le Día del Caballo m’a bouleversé cette année A lire aussi Orchestre de Cordoue : tu le savais ?... 5 septembre 2025 Cordoue, où l’amitié ressemble à un crush: voilà... 5 septembre 2025 Filmoteca de Andalucía à Cordoue : tu le... 4 septembre 2025 À Cordoue, Romero de Torres vs Warhol: tu... 4 septembre 2025 Sorolla revient avec une plage oubliée: ce que... 3 septembre 2025 Córdoba, résidence bretonne: mon carnet d’initié pour une... 3 septembre 2025 Arcana à Córdoba: la Mezquita chuchote une élégance... 2 septembre 2025 Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025