13 As-tu déjà vécu une nuit de théâtre au Patio de los Naranjos ? Découvre pourquoi « El Último Osio » y a fait vibrer Cordoue comme jamais.Un théâtre sous les orangers : expérience immersive au cœur de Cordoue Il y a des soirs où la magie opère et transcende le quotidien. Ce jeudi soir, j’ai eu la chance d’assister à la première mondiale de « El Último Osio » dans l’enceinte mythique du Patio de los Naranjos, adossé à la Mezquita-Catedral. Croyez-moi, ce n’est pas tous les jours qu’un auto sacramental – forme théâtrale religieuse espagnole rarissime aujourd’hui – reprend vie dans un tel décor ! J’ai grandi en admirant cet espace chargé d’histoire où l’on sent battre le cœur millénaire de Cordoue. Voir des acteurs évoluer entre les orangers parfumés, sur fond d’arcs ombragés et de lumière dorée au crépuscule… Voilà qui transforme radicalement notre rapport à la culture locale. L’expérience est totale : on ne regarde plus seulement une pièce, on vit un moment suspendu dans le temps. Qui était Osio ? L’évêque oublié derrière les projecteurs Peu de Cordouans connaissent vraiment la figure d’Osio (ou Hosius), évêque du IVe siècle qui pesa lourdement sur l’histoire chrétienne en présidant le Concile de Nicée. Pourtant son empreinte demeure vive à Cordoue : conseiller influent auprès de Constantin le Grand, défenseur du dialogue interreligieux avant l’heure… Les metteurs en scène Daniel Cotta et Antonio Barrios redonnent à ce personnage toute sa complexité. Dans « El Último Osio », ce n’est pas un saint figé que nous rencontrons mais un homme déchiré entre convictions profondes et réalités politiques tumultueuses – un thème étrangement actuel ! Les dialogues tissent subtilement passé et présent, éclairant les tensions spirituelles et sociales qui résonnent encore dans notre ville plurielle. Entre tradition théâtrale et création contemporaine : une mise en scène audacieuse Ce que j’ai trouvé fascinant dans cette production portée par la Compañía de Teatro Clásico de Córdoba, c’est sa capacité à revisiter l’auto sacramental sans tomber dans l’académisme poussiéreux. Costumes sobres mais expressifs, jeu d’ombres inventif tirant parti des cyprès centenaires… Vous pourriez être interessé par Le trésor de La Caja de las Letras : hommage à Falla 14 décembre 2023 Carmelo Gómez et la célèbre zarzuela ‘Doña Francisquita’ se produisent au Grand Théâtre de Cordoue en février 30 janvier 2024 La scénographie puise dans l’héritage local tout en dialoguant avec nos préoccupations modernes : comment vivre ensemble malgré nos différences ? Comment garder foi sans exclure ? Ces questions traversent les siècles mais se posent avec force ici, sous les arcs mauresques du patio. Pour ceux qui aiment comprendre comment un art ancien peut parler à notre époque tourmentée, je recommande vivement cette démarche créative. Elle montre que Cordoue sait honorer son patrimoine sans s’y enfermer. Le Patio comme scène vivante : mon regard personnel Me balader entre les orangers du patio juste avant le lever du rideau m’a rappelé pourquoi j’aime tant ma ville natale : ici chaque pierre murmure une histoire… Et rien ne vaut ces soirées où habitants et curieux venus d’ailleurs se croisent autour d’une création commune. Je garde en mémoire quelques instants rares : le silence respectueux au début du spectacle ; puis ces applaudissements chaleureux lorsque la troupe salua sous la lune naissante. Une émotion partagée par toutes les générations présentes – signe que Cordoue reste bien vivante culturellement ! Si tu as manqué cette représentation inaugurale, sache qu’il y aura une nouvelle chance ce vendredi soir (21h) au même endroit. Profite-en pour découvrir ou redécouvrir ce joyau cordouan sous un angle inédit. Conseils pratiques pour une soirée inoubliable au Patio de los Naranjos Arrive tôt : les places assises sont limitées et le coucher du soleil offre des photos sublimes du patio. Habille-toi confortablement mais élégamment – l’ambiance inspire naturellement à soigner sa tenue ! Prévois une petite laine même en été : la fraîcheur tombe vite sous les arcades. Pour compléter ta découverte culturelle après la pièce, consulte aussi le programme officiel de la Mezquita-Catedral ou profite des conseils avisés sur Cordópolis pour connaître les prochains événements phares. Enfin : laisse-toi porter par l’atmosphère unique qui règne lorsque théâtre, spiritualité et patrimoine se rencontrent si harmonieusement. Pourquoi cette expérience sort-elle du lot ? Mon analyse personnelle En tant que journaliste locale passionnée par le dialogue entre passé et présent, je vois dans cet événement bien plus qu’un simple divertissement. Il s’agit d’une invitation à repenser notre relation à nos racines culturelles. Le choix du lieu – véritable symbole interreligieux – donne aux paroles d’Osio une profondeur inattendue. On sent physiquement combien Cordoue fut (et reste) un pont entre mondes chrétiens, juifs et musulmans. Cela fait écho aux débats actuels sur l’identité andalouse et européenne. Les autos sacramentales étaient autrefois des outils puissants pour toucher tous les publics. Aujourd’hui leur rareté rend chaque représentation précieuse ; elles nous rappellent combien il est vital de préserver ces expressions vivantes du patrimoine immatériel tout en leur insufflant modernité et ouverture. Vers une redécouverte du théâtre classique andalou ? Bien sûr, certains diront que ce type de spectacle n’attire qu’un public averti ou nostalgique. Mais j’ai croisé jeudi soir beaucoup de jeunes spectateurs curieux – preuve que lorsqu’on ose bousculer les codes tout en restant fidèle à l’esprit originel, on suscite un nouvel engouement pour notre histoire partagée ! La vitalité culturelle cordouane ne tient donc pas qu’à ses pierres mais aussi à sa capacité permanente à se réinventer… N’hésite pas à me partager tes impressions si tu assistes toi aussi à cette représentation ou si tu veux échanger sur d’autres rendez-vous immanquables à Cordoue cet été ! Questions fréquentes Faut-il réserver sa place pour « El Último Osio » au Patio des Orangers ? Oui ! L’entrée étant limitée pour préserver l’intimité du lieu et garantir une expérience optimale, il est fortement recommandé de réserver via le site officiel ou auprès des points culturels locaux dès que possible. Le spectacle est-il accessible aux non-hispanophones ? Même si la pièce est jouée en espagnol classique moderne, des supports écrits explicatifs sont parfois disponibles selon les dates. Et franchement : même sans tout comprendre mot-à-mot, la beauté visuelle compense largement ! Peut-on visiter librement le Patio lors des représentations théâtrales ? Non ; durant les spectacles comme celui-ci, l’accès au patio est réservé exclusivement aux détenteurs d’un billet afin d’assurer tranquillité et sécurité aux participants ainsi qu’à la troupe artistique. Photo by Free Nomad on Unsplash Mezquita-Cathédralemicrothéâtre 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Salvador Dalí : ce que révèle vraiment la nouvelle monographie géante (et pourquoi le monde ressemble de plus en plus à Dalí) entrée suivante Livres et podcasts à Cordoue : pourquoi ‘Libros y Cosas’ m’inspire A lire aussi Orchestre de Cordoue : tu le savais ?... 5 septembre 2025 Cordoue, où l’amitié ressemble à un crush: voilà... 5 septembre 2025 Filmoteca de Andalucía à Cordoue : tu le... 4 septembre 2025 À Cordoue, Romero de Torres vs Warhol: tu... 4 septembre 2025 Sorolla revient avec une plage oubliée: ce que... 3 septembre 2025 Córdoba, résidence bretonne: mon carnet d’initié pour une... 3 septembre 2025 Arcana à Córdoba: la Mezquita chuchote une élégance... 2 septembre 2025 Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025