Orquesta de Córdoba : Quand la musique classique fait vibrer l’Andalousie… à la française !

a crowd of people standing around a stage

Découvre comment l’Orquesta de Córdoba, sous la baguette de Catherine Larsen-Maguire, tisse des ponts entre Cordoue et Paris avec un programme unique.

Une soirée d’exception au cœur du Gran Teatro

Quand on est Cordouane dans l’âme et passionnée par le patrimoine musical, assister à un concert de l’Orquesta de Córdoba relève presque du rituel initiatique. Mais cette fois, il y avait dans l’air un parfum singulier : celui d’un hommage à la France tout droit sorti des pages les plus raffinées du répertoire classique. Les 5 et 6 juin derniers, le Gran Teatro s’est paré de ses plus beaux atours pour accueillir une soirée dont je me souviendrai longtemps — entre connivence franco-andalouse et découverte contemporaine.

Je me suis installée dans mon fauteuil rouge velours avec une fébrilité presque enfantine : au pupitre, Catherine Larsen-Maguire — cheffe d’orchestre acclamée pour sa direction à la fois rigoureuse et sensible ; au micro, la soprano madrilène Natalia Labourdette dont la voix semble suspendre le temps.

Un programme voyageur : des rives du Guadalquivir à la Seine

Ce concert clôturait une saison particulièrement éclectique pour l’Orquesta de Córdoba (OdC), mais ce qui m’a séduite avant tout, c’est ce dialogue permanent entre deux mondes : Cordoue et Paris. Le choix des œuvres n’était pas anodin — chacune évoquant un pont jeté entre cultures ou époques.

  • Les Illuminations de Britten ouvrait la soirée avec sa modernité éclatante. Inspirées par les poèmes en prose d’Arthur Rimbaud (francophiles, réjouissez-vous !), ces pages invitent à la contemplation rêveuse… et Natalia Labourdette y trouve un terrain d’expression idéal. J’ai été saisie par sa capacité à rendre toute la fougue et l’ambiguïté rimbaldiennes sans jamais sombrer dans le maniérisme.
  • La Symphonie n°31 “Paris” de Mozart est un clin d’œil délicieux aux séjours du compositeur dans la capitale française. Il faut savoir que cette œuvre fut commandée par les mélomanes parisiens eux-mêmes en 1778 ! L’interprétation offerte ici par l’OdC sonnait comme une déclaration d’amour mutuelle entre nos deux cultures.
  • Enfin, le feu d’artifice final : Le Bourgeois Gentilhomme, suite orchestrale écrite par Richard Strauss inspirée directement de Molière. Imaginez un orchestre andalou jouant avec brio ces pastiches baroques… J’avais devant moi tout le théâtre burlesque de Molière revisité par Strauss, servi par des musiciens habités !

Derrière les notes : rencontres humaines & inspiration locale

Ce que j’adore dans les concerts cordouans, c’est cette impression d’intimité malgré la solennité des lieux. À l’entracte, j’ai croisé Juan Carlos de la section des bois (un habitué du café San Hipólito après chaque répétition !) qui confiait combien jouer Britten représentait « un défi grisant ». Les musiciens ne se contentent pas d’interpréter ; ils vivent littéralement chaque note.

Catherine Larsen-Maguire, déjà familière du public local depuis plusieurs saisons invitées, incarne cette ouverture internationale qui caractérise si bien Cordoue. Son style direct et accessible crée une alchimie contagieuse — même les non-initiés se prennent au jeu !

Quant à Natalia Labourdette ? Sa prestation confirme qu’elle n’est plus seulement une étoile montante mais bien un pilier incontournable sur la scène lyrique espagnole (et pourquoi pas bientôt française ?).

Pourquoi ce concert sort-il vraiment du lot ?

Parlons franchement : ce type de programmation reste rare en Andalousie. Proposer trois œuvres majeures liées à la culture française lors d’une même soirée témoigne d’une audace rafraîchissante chez nos programmateurs locaux. L’OdC ose sortir des sentiers battus où se cantonnent trop souvent certains orchestres régionaux.

Mais surtout, c’est l’énergie collective ressentie ce soir-là qui marque durablement : spectateurs hétéroclites – jeunes étudiants du Conservatoire voisin mêlés aux familles cordouanes fidèles – vibraient tous ensemble au gré des dissonances modernes ou des galanteries mozartiennes.

N’oublions pas non plus que le cycle “Andalucía Sinfónica” fait rayonner ces chefs-d’œuvre bien au-delà de Cordoue – jusqu’à Cadix cette année ! Voilà comment notre ville partage son amour du grand répertoire tout en restant ouverte sur le monde.

Quelques conseils pour profiter pleinement d’une soirée symphonique à Cordoue

Si tu rêves toi aussi de t’immerger dans cet univers unique lors d’une prochaine saison :

  • Prends tes billets tôt (certains concerts affichent complet très vite !).
  • Arrive en avance pour savourer l’atmosphère feutrée du foyer.
  • Ose discuter avec tes voisins ou les musiciens après le concert ; ici, les barrières tombent facilement.
  • Et surtout… laisse-toi surprendre ! Les soirées classiques à Cordoue sont faites pour défier tes attentes.

Pour mieux comprendre le projet artistique ou consulter leur agenda : Orquesta de Córdoba – Site officiel
Et pour explorer toute l’offre culturelle locale autour du Gran Teatro : Agenda Culturel Ville de Cordoue

Questions fréquentes

Ce concert était-il accessible aux non-mélomanes ?

Absolument ! La programmation variée et les présentations pédagogiques permettent à chacun(e) de s’y retrouver — même sans connaissance musicale préalable.

Peut-on rencontrer les artistes après les concerts ?

Oui, très souvent. Surtout lors des soirées informelles ou des discussions organisées après certaines représentations ; n’hésite pas à saluer musiciens ou chef(fe) !

Où trouver plus d’informations sur les futurs concerts symphoniques à Cordoue ?

Sur le site officiel de l’Orquesta de Córdoba ou via l’agenda culturel municipal ; tu y découvriras toute la programmation mise à jour régulièrement.

Photo by rawkkim on Unsplash

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