Orozco Piano Festival de Cordoue : écouter la ville autrement avec Nelson Goerner

Pianiste jouant seul au piano à queue sur une scène intimiste, éclairée d’une lumière chaude dans un petit théâtre andalou.

TL;DR

  • 🎹 Une soirée de festival où Cordoue se découvre à l’écoute plus qu’en photos
  • 🏛️ Un pianiste argentin d’exception qui transforme le Teatro Góngora en écrin intime
  • 🌙 Avant et après le concert, une autre Cordoue se révèle dans les rues nocturnes

Et si le plus beau souvenir du Orozco Piano Festival de Cordoue n’était pas une photo, mais un silence partagé dans le Teatro Góngora ? Suivez-moi pour une soirée où la ville s’écoute autant qu’elle se visite.

Sous le piano, une autre Cordoue

Et si l’une des expériences les plus fortes à vivre à Cordoue n’avait rien à voir avec le soleil ni les patios, mais avec le silence d’une salle de concert ? Le Orozco Piano Festival de Cordoue offre justement cette parenthèse inattendue, loin des clichés d’Andalousie de carte postale.

Ce soir-là, dans le Teatro Góngora, c’est le pianiste argentin Nelson Goerner qui fait vibrer la ville. Au programme : Bach, Schubert, Schumann, Liszt… des mondes entiers condensés dans un clavier. Pour les voyageurs curieux, assister à ce récital, c’est une façon différente de visiter Cordoue : non plus avec les yeux, mais avec l’écoute.

Je me souviens d’un automne particulièrement doux où, en sortant d’un concert ici, la lumière jaune des réverbères sur les façades ocre m’a semblé répondre aux dernières notes de piano. Ce soir-là, Cordoue n’était plus seulement un décor, mais une résonance.

Un festival de piano au cœur de la ville

Le Orozco Piano Festival se déroule au cœur même de Cordoue, à deux pas de la Plaza de las Tendillas, dans le Teatro Góngora. On y arrive en flânant entre les vitrines encore ouvertes, le parfum sucré des churros et le bruit régulier des fontaines. Rien ne laisse deviner qu’à l’intérieur, quelques centaines de personnes s’apprêtent à partager un moment de pure écoute.

Le Teatro Góngora n’est pas une énorme salle impersonnelle : c’est un théâtre à taille humaine, presque confidentiel. Les fauteuils rouges, les balcons serrés, la proximité avec la scène créent cette impression d’entrer dans un écrin. Pour un festival de piano, c’est idéal : on voit les mains du pianiste, on entend le moindre souffle, le moindre changement de couleur sonore.

Selon le parcours que propose régulièrement l’Office du Tourisme de Cordoue, ce quartier fait le lien entre la ville commerçante et le centre historique. C’est exactement ce que l’on ressent avant un concert : on quitte le tumulte des rues commerçantes pour glisser vers un temps suspendu. Et pourtant, en sortant, il suffit de dix minutes à pied pour rejoindre la Judéria ou apercevoir la tour de la Mezquita-Catedral se découper dans la nuit.

Nelson Goerner, le pianiste qui joue depuis le silence

Né à San Pedro, en Argentine, en 1969, Nelson Goerner fait partie de ces pianistes qui ont construit une carrière mondiale en restant farouchement fidèles à l’essentiel : la musique. Après un premier concert à onze ans, il remporte le Concours Franz Liszt de Buenos Aires, puis le Premio de Genève en 1990, ce qui lui ouvre les portes de l’Europe. Depuis, il joue au Théâtre des Champs-Élysées, au Wigmore Hall, au Teatro Colón, à Tokyo, à Lisbonne… mais toujours avec cette même sobriété.

Son répertoire est vaste : Liszt, Debussy, Brahms, Schumann, Albéniz, et bien sûr Chopin, dont il a gravé une grande partie de l’œuvre, couronnée par un Diapason d’Or pour ses Études et Préludes. Pourtant, ce qui marque le plus, ce n’est pas la virtuosité en elle-même, mais la façon dont il la met au service de l’émotion.

Dans une interview, il explique que le défi d’un interprète est de trouver l’équilibre entre fidélité à la partition et vision personnelle, grâce à l’étude profonde, le respect et la simplicité.

« La vraie recréation naît de la fusion du monde de l’auteur et de celui de l’interprète. »

À Cordoue, son programme traverse des paysages intérieurs forts : la Toccata et fugue en ré mineur BWV 565 de Bach dans sa version pour piano, la Sonate D.958 de Schubert, la Fantasie op. 17 de Schumann, une Rhapsodie hongroise de Liszt. Autant de pièces où la virtuosité ne sert qu’à ouvrir des portes sur des émotions profondes, parfois sombres, parfois lumineuses.

Vivre une soirée au Teatro Góngora : conseils pratiques

Assister à un concert du Orozco Piano Festival, c’est aussi organiser une vraie petite escapade en soirée. Quelques idées pour en profiter au maximum :

  1. Arriver tôt et s’imprégner du quartier
    Venez une heure avant le concert, flânez autour de la Plaza de las Tendillas, observez les Cordouans qui sortent du travail, les terrasses qui se remplissent.

  2. Dîner ou tapas avant le récital
    Pour quelque chose de simple et typiquement cordouan, je conseille souvent La Montillana, à quelques minutes à pied, pour goûter un salmorejo crémeux ou des croquetas accompagnées d’un verre de Montilla-Moriles.

  3. Choisir de bonnes places
    Le Teatro Góngora étant relativement intime, même les balcons offrent une bonne visibilité. Mais si vous aimez voir les mains du pianiste, privilégiez les rangs centraux du parterre.

  4. Prolonger la magie après le concert
    Après les dernières notes, ne rentrez pas tout de suite à l’hôtel. Marchez jusqu’au Pont romain ou contournez la Mezquita par la Calle Cardenal Herrero : la ville, plus calme, semble encore vibrer des musiques entendues.

C’est dans ces moments-là que Cordoue se révèle dans une autre dimension : celle de la nuit, de l’écho, de l’intime.

Goerner a l’habitude de passer plusieurs heures sur scène avant le concert pour « faire connaissance » avec le piano. Savoir cela change la façon dont on écoute : on n’entend plus seulement un instrument, mais un dialogue patient entre un musicien et un compagnon de route choisi pour une seule soirée.

Cordoue à l’écoute : la musique comme façon de voyager

On vient souvent à Cordoue pour la Mezquita-Catedral, l’Alcázar de los Rois Chrétiens ou les patios fleuris de San Basilio. Mais l’un des plus beaux cadeaux que la ville offre, surtout hors saison, ce sont ses soirées culturelles : festivals, récitals, flamenco, expositions. Le Orozco Piano Festival s’inscrit dans cette vie artistique discrète mais intense.

Assister à un récital de Nelson Goerner ici, c’est aussi ressentir la continuité d’une ville qui a toujours été un carrefour de cultures : romaine, musulmane, juive, chrétienne… Comme si ces différentes strates d’histoire trouvaient un écho dans les contrastes entre Bach et Schumann, entre la rigueur et le vertige intérieur.

Pour moi, la beauté de ces soirées tient à leur simplicité : on entre de la rue, parfois encore un peu chaud du jour, on s’assoit, on se tait, et pendant une heure et demie, on laisse quelqu’un d’autre organiser notre temps et nos émotions. Au fond, Cordoue se vit autant dans ces instants de silence partagé que dans la lumière de midi.

Et vous, laisseriez-vous un pianiste vous guider dans votre découverte de la ville ? Si vous assistez à un concert du festival, racontez-nous votre expérience en commentaire ou partagez vos photos de soirée sur Instagram avec le hashtag #EscapadeaCordoue 📸

Questions fréquentes

Quand a lieu le Orozco Piano Festival de Cordoue ?

Le Orozco Piano Festival se tient généralement à l’automne, avec plusieurs concerts répartis sur différentes dates. Les programmations peuvent varier d’une année à l’autre. Le mieux est de consulter le programme officiel de la saison culturelle de Cordoue ou le site du théâtre avant votre voyage.

Comment acheter des billets pour un concert au Teatro Góngora ?

Les billets sont en général disponibles en ligne via la billetterie officielle de la ville ou du théâtre, ainsi qu’au guichet du Teatro Góngora les jours de représentation. Pour les concerts de pianistes très renommés comme Nelson Goerner, il est prudent de réserver en avance. N’hésitez pas à passer par l’office de tourisme pour obtenir les liens de réservation à jour.

Où se loger pour profiter du festival à pied ?

Pour rejoindre facilement le Teatro Góngora à pied, privilégiez un hébergement autour de la Plaza de las Tendillas, du boulevard Gran Capitán ou entre le centre moderne et la Judería. Vous serez à mi-chemin entre la vie commerçante, les monuments historiques et la salle de concert. C’est aussi une zone agréable le soir, avec bars à tapas et rues animées.

Le festival est-il adapté si je ne connais pas bien la musique classique ?

Oui, tout à fait. Les récitals sont pensés pour un public large, pas seulement pour les spécialistes. La taille du théâtre, l’atmosphère détendue et la proximité avec les artistes rendent l’expérience très accessible. L’important est de se laisser porter : même sans connaître les œuvres, vous vivrez un moment de concentration, de silence et d’émotion rare au cœur de Cordoue.

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