15 À Morlaix, la voix de Clarisse Lavanant raconte bien plus qu'une région… Et si on écoutait la Bretagne comme jamais ? Découverte garantie.Quand la musique devient un pont entre les mondes À Cordoue, l’écho des traditions musicales andalouses résonne partout – mais lors de mon dernier détour par la Bretagne (oui, même les voyageuses ancrées dans le Sud aiment s’égarer au Nord !), j’ai compris à quel point certaines voix régionales pouvaient tisser des liens inattendus entre héritage local et ouverture sur le monde. C’est précisément ce que j’ai ressenti en découvrant l’histoire de Clarisse Lavanant à Morlaix : une musicienne enracinée, mais résolument tournée vers l’ailleurs. La musique bretonne, tout comme le flamenco ici en Andalousie, n’est pas qu’un genre : c’est une langue vivante, un cri du cœur. Clarisse, fille de la comédienne Dominique Lavanant, incarne cette capacité rare à défendre une culture tout en lui insufflant une modernité sincère. Sa voix fait voyager – et pas seulement géographiquement ! Clarisse Lavanant : héritière et bâtisseuse d’une identité musicale vivante Ce qui m’a frappée lors de mes échanges avec des habitants de Morlaix (et après avoir écouté plusieurs albums de Clarisse en chemin sur la côte) : il y a chez elle une humilité artisanale qui rappelle certains artistes cordouans amoureux de leur terre. Fille d’une star du cinéma français marquée par ses propres désillusions avec le succès parisien, Clarisse a choisi non pas la lumière tapageuse mais les projecteurs chaleureux des salles locales et des festivals interceltiques. Son parcours : Une entrée remarquée dans la comédie musicale grâce aux grands noms (Obispo, Chouraqui) Des collaborations avec Alan Stivell ou Dan Ar Braz, figures totémiques du folk celtique Un ancrage local fort symbolisé par une fresque géante à son effigie sur le port de Morlaix et une salle à son nom à Saint-Quay-Perros Là où beaucoup voient dans la "défense d’une culture" quelque chose d’un peu figé ou passéiste, elle a su rendre la langue bretonne profondément actuelle. Son treizième album composé uniquement de chansons originales en breton est un acte fort : affirmer que l’héritage n’est vivant que lorsqu’il se réinvente. Vous pourriez être interessé par Pourquoi ‘Dommage Collatéral’ d’Arnold cartonne enfin sur Netflix 19 mai 2025 L’histoire étonnante du trou sur la languette des canettes : ce que j’ai découvert à Cordoue 10 juin 2025 Comment la Bretagne chante… et pourquoi cela parle aussi à l’Andalousie En écoutant Kan ar Yezh (le nouvel album de Clarisse), j’ai trouvé plus d’un écho avec mes racines cordouanes. La question n’est pas tant celle du folklore que celle du dialogue entre passé et présent. À Cordoue comme à Morlaix, on ressent cette tension féconde entre tradition et création contemporaine. Quelques points communs révélateurs : Le chant comme acte communautaire (chants participatifs lors des fest-noz bretons / peñas flamencas andalouses) Le respect quasi sacré pour les instruments ancestraux (bombarde ou harpe celtique là-bas ; guitare flamenca ici) La capacité à rassembler toutes les générations autour d’émotions universelles – joie brute ou nostalgie douce-amère. Ce sont ces rencontres croisées qui me rappellent que voyager ne se limite pas au déplacement physique. Parfois, écouter attentivement une voix locale peut nous transporter bien plus loin. Entre ombre médiatique et lumière intime : Dominique & Clarisse vues d’ici Si l’histoire médiatique retient surtout les ruptures douloureuses entre Dominique Lavanant et ses anciens compagnons du Splendid (un épisode dont elle parle sans détour), sur place on sent surtout le goût retrouvé pour les choses simples : un hameau près de Morlaix, des fêtes familiales discrètes… Ce contraste m’interpelle particulièrement moi qui observe souvent comment nos "héritages" familiaux façonnent nos élans créatifs. Clarisse incarne cette transmission silencieuse : peu exposée sur les réseaux sociaux auprès de sa mère (on ne croise Dominique qu’à l’occasion d’une fête des Mères !), mais toujours présente par la chanson partagée lors des anniversaires ou événements intimes. Il y a là quelque chose d’universel – ce fil ténu mais solide qui relie toute famille d’artistes… Si vous souhaitez découvrir ou approfondir l’héritage musical breton contemporain (et comparer avec celui du Sud espagnol !), je recommande vivement le site officiel du Festival Interceltique de Lorient, où Clarisse s’est produite régulièrement. Quand la langue devient manifeste : le choix du breton aujourd’hui Pourquoi chanter encore aujourd’hui en breton ? Cette question revient souvent ici quand je discute avec des voyageurs étrangers émerveillés par notre attachement au flamenco ou aux "coplas" andalouses… Pour Clarisse Lavanant, c’est avant tout un acte politique doux : prouver qu’on peut être moderne sans renier ses racines linguistiques. Kan ar Yezh n’est donc pas seulement un titre (« Le chant de la langue ») mais aussi un manifeste personnel. Cela fait réfléchir sur nos propres choix culturels : quels mots faisons-nous vivre au quotidien ? Que transmettons-nous vraiment quand nous racontons notre ville ou notre région ? Je vois là un parallèle direct avec l’essor actuel des projets artistiques bilingues à Cordoue (notamment chez les jeunes groupes fusionnant espagnol et arabe)… Une nouvelle génération qui ose puiser dans toutes ses appartenances pour écrire demain. Inspirations croisées pour voyageurs curieux : conseils pratiques et pistes sonores ! Pour celles et ceux qui rêvent d’enrichir leur séjour à Cordoue par d’autres expériences culturelles ailleurs en Espagne ou en France — inspirez-vous du parcours singulier de Clarisse ! Explorez les petits festivals locaux plutôt que les grands rendez-vous touristiques trop balisés. On y croise parfois les plus belles surprises musicales ! Osez pousser la porte d’ateliers ou écoles associatives dédiés aux musiques régionales ; souvent ouvertes aux curieux même sans expérience préalable. Emportez toujours dans vos bagages une playlist ouverte aux langues minoritaires européennes — entre galicien, occitan et évidemment… breton ! Pour approfondir ces pistes musicales hors sentiers battus, consultez aussi l’annuaire national Scène Française qui recense concerts originaux partout dans l’Hexagone. Et si votre prochaine escapade était sonore autant que visuelle ? L’aventure commence parfois simplement… au détour d’une chanson entendue sous un ciel changeant — qu’il soit andalou ou breton ! Questions fréquentes ### Où écouter Clarisse Lavanant en live aujourd’hui ? Son agenda privilégie depuis quelques années les scènes locales en Bretagne (Morlaix, Saint-Quay-Perros…) ainsi que plusieurs festivals interceltiques majeurs comme Lorient. Pour connaître ses prochaines dates nationales ou régionales, consultez régulièrement son site officiel ou celui du Festival Interceltique de Lorient. ### Pourquoi Clarisse chante-t-elle principalement en breton maintenant ? C’est un choix assumé pour valoriser activement le patrimoine linguistique régional et participer à sa transmission vivante. Son dernier album « Kan ar Yezh » marque cette volonté forte d’ancrer sa création dans sa double identité française-bretonne. ### Quels liens entre musique traditionnelle bretonne et musiques andalouses ? Bien qu’elles diffèrent dans leurs styles instrumentaux et rythmes spécifiques, toutes deux remplissent un rôle social central : elles rassemblent communautés et générations autour de valeurs communes telles que mémoire partagée et expression collective — exactement ce que j’observe chaque jour à Cordoue lors des soirées flamenco improvisées ! Photo by Travis Leery on Unsplash HéritageMusique 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Festival de Cannes : gastronomie en coulisses, secrets mieux gardés que les films ? entrée suivante Feria de Córdoba : derrière les projecteurs, ce que la première nuit ne raconte pas A lire aussi Lucena, feria et polémique : Henry Méndez sur... 29 août 2025 Corps, poids et bonheur : Michèle Bernier à... 28 juillet 2025 Córdoba, Las Ketchup et le recyclage : un... 26 juillet 2025 Córdoba, famille et renaissance : mon cœur partagé... 24 juillet 2025 Magloire : Vie, Poids et Reconquête de Soi 22 juillet 2025 Audiences TV : Intervilles, Visiteurs et Tour de... 11 juillet 2025 Córdoba, moments de rupture et douceur retrouvée :... 11 juillet 2025 Córdoba et l’art de fuir la lumière :... 9 juillet 2025 Intervilles 2025 : le retour culte vu depuis... 4 juillet 2025 Córdoba et le secret des Chuches : quand... 2 juillet 2025