23 Que penser des musées qui s’offrent aux influenceurs comme Dua Lipa ? Plonge avec moi dans les coulisses de cette nouvelle stratégie muséale.Quand les musées ouvrent (et ferment) pour les influenceurs : un nouveau visage de la culture En tant que journaliste cordouane passionnée par le patrimoine et curieuse de l’actualité culturelle en Espagne, je ne peux pas ignorer la polémique qui a secoué le Musée du Prado lorsqu’il a fermé ses portes à ses visiteurs ordinaires pour accueillir Dua Lipa. Ce geste, à première vue anodin, cristallise une question brûlante : jusqu’où les musées doivent-ils innover pour rester vivants et visibles ? Le mot-clé ici est bien innovation — mais à quel prix, et pour qui ? Si l’on observe la tendance mondiale, le cas du Prado n’est pas isolé. Des institutions telles que les Uffizi à Florence ou le MET à New York ont déjà déroulé le tapis rouge à des personnalités ultra-médiatisées. La logique ? Attirer un public nouveau via les réseaux sociaux, en faisant du musée non plus seulement un temple silencieux de contemplation, mais un décor hautement instagrammable où se fabrique la culture pop d’aujourd’hui. Mais alors, où commence la modernité inspirante… et où finit-elle par éclipser la mission première du musée ? Des institutions sous pression : entre mission éducative et impératif de visibilité Derrière cette évolution se cache une réalité très actuelle : l’attention du public, notamment des jeunes générations, est devenue une denrée rare. Pour survivre dans ce contexte hyper-connecté (en 2025 plus que jamais !), même les lieux patrimoniaux doivent adopter des stratégies dignes d’une start-up. J’ai pu échanger avec plusieurs conservateurs andalous – dont certains au Musée archéologique de Cordoue – qui admettent qu’ils scrutent attentivement ce que font leurs homologues madrilènes ou internationaux. Inviter des stars permet d’atteindre des millions de personnes en quelques stories Instagram ou vidéos TikTok — c’est indéniablement efficace. Vous pourriez être interessé par Secrets d’une salade niçoise revisitée à Cordoue 19 mai 2025 Johnny Depp et l’art : le rôle discret d’une Française passionnée 19 mai 2025 Néanmoins, beaucoup s’interrogent sur la cohérence avec leur mission éducative. Faut-il faire primer la notoriété instantanée sur le contenu profond ? Et surtout, comment éviter que ces opérations n’accentuent un sentiment d’injustice chez le visiteur ordinaire privé d’accès pendant ces moments « privilégiés » ? Une rupture dans l’expérience muséale traditionnelle : bénéfice réel ou fausse bonne idée ? Pour avoir moi-même grandi entre visites scolaires et longues flâneries familiales au sein de musées andalous (je repense aux expositions temporaires passionnantes à Cordoue), je comprends ce sentiment mitigé ressenti par beaucoup d’habitués. D’un côté, il y a la fierté de voir nos musées rayonner mondialement grâce à ces collaborations originales. De l’autre, une frustration quand certaines règles — comme l’interdiction de photographier — semblent soudain négociables selon le prestige du visiteur. Ce double standard peut renforcer un fossé entre publics « ordinaires » et « stars ». Or je suis persuadée qu’un musée vivant doit cultiver son universalité sans sacrifier ses valeurs fondamentales. L’innovation au service du patrimoine… mais comment ? À Cordoue même, nous avons vu naître des projets innovants sans jamais exclure personne : Les nocturnes participatives où artistes locaux investissent les patios historiques en impliquant le public. Les campagnes digitales pilotées avec authenticité par des guides passionnés ou experts locaux – sans confondre vulgarisation et simplification à outrance. L’usage créatif des réseaux sociaux pour valoriser les coulisses : restaurations d’œuvres, témoignages de conservateurs… Cette dynamique me semble bien plus enrichissante que la simple privatisation ponctuelle pour une célébrité. Si tu veux explorer ces bonnes pratiques locales, découvre par exemple les initiatives numériques des musées andalous, véritable référence régionale en 2025. Pop culture vs. sacralité : deux mondes vraiment opposés ? Finalement, est-ce si grave qu’une star vienne admirer « Le Jardin des délices » en solo ? Peut-être pas… si cela provoque ensuite une envie collective d’en savoir plus sur Jérôme Bosch ou sur l’histoire singulière du Prado. Mais gardons-nous d’une dérive où seule la surface compte — car alors on oublierait pourquoi ces lieux existent depuis parfois plusieurs siècles. Mon conseil en tant que voyageuse : Célébrons les hybridations réussies entre tradition et innovation, Réclamons aussi transparence et égalité d’accès, Et encourageons surtout toutes les formes authentiques de médiation culturelle – celle qui donne envie d’aller plus loin que la simple photo souvenir… Pour ceux qui souhaitent approfondir la réflexion sur l’avenir numérique des musées espagnols et leurs défis actuels (à Cordoue comme ailleurs), je recommande également cet article officiel. Questions fréquentes Pourquoi certains musées ferment-ils pour recevoir une célébrité ou influenceur ? Les musées cherchent aujourd’hui à attirer un nouveau public via la notoriété instantanée offerte par ces collaborations. Cela permet parfois de moderniser leur image ou d’obtenir une visibilité accrue sur les réseaux sociaux — mais c’est toujours sujet à débat sur l’équité envers tous les visiteurs. Est-ce courant dans les musées andalous ou cordouans ? Non ! Si Madrid ou Barcelone peuvent mener ce type d’initiatives exceptionnelles, en Andalousie (et surtout à Cordoue) on préfère généralement privilégier des projets inclusifs ouverts au grand public – nocturnes collaboratives, ateliers participatifs ou médiation numérique accessible à tous sont bien plus répandus ici. Peut-on visiter un musée pendant une opération privée ? En principe non : lors de ces événements spéciaux (sessions photos privées…), le musée est inaccessible au public classique pendant quelques heures. Il vaut donc mieux vérifier avant sa visite si aucune fermeture exceptionnelle n’est prévue — généralement annoncée via le site officiel du musée concerné. Photo by Christer Lässman on Unsplash InnovationMusée 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Streaming et expérience immersive : ce que j’ai appris de la VR selon Illojuan entrée suivante Affaire Kim Kardashian : ce que le « vol du siècle » à Paris révèle vraiment A lire aussi Lucena, feria et polémique : Henry Méndez sur... 29 août 2025 Corps, poids et bonheur : Michèle Bernier à... 28 juillet 2025 Córdoba, Las Ketchup et le recyclage : un... 26 juillet 2025 Córdoba, famille et renaissance : mon cœur partagé... 24 juillet 2025 Magloire : Vie, Poids et Reconquête de Soi 22 juillet 2025 Audiences TV : Intervilles, Visiteurs et Tour de... 11 juillet 2025 Córdoba, moments de rupture et douceur retrouvée :... 11 juillet 2025 Córdoba et l’art de fuir la lumière :... 9 juillet 2025 Intervilles 2025 : le retour culte vu depuis... 4 juillet 2025 Córdoba et le secret des Chuches : quand... 2 juillet 2025