Muestra de Cine Social à Cordoue : et si le vrai voyage était au cinéma ?

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La Muestra de Cine Social à Cordoue révèle une diversité rare : pourquoi ce festival touche-t-il autant les Cordouans ? Découvrez mes coulisses !

Quand le cinéma devient miroir du monde

Cordoue, ma ville natale, vibre chaque automne au rythme d’un événement peu connu hors des cercles initiés : la Muestra de Cine Social ‘La Imagen del Sur’. Mais pour nous, Cordouans passionnés par la culture et l’engagement social, ce rendez-vous est bien plus qu’une simple série de projections — c’est une plongée dans l’âme du monde contemporain. En tant que journaliste locale et grande voyageuse, j’ai vu peu de festivals réussir à faire résonner aussi puissamment les réalités sociales mondiales avec le vécu des habitants d’ici.

Le festival fête cette année sa vingtième édition. Ce n’est pas rien : vingt ans à ouvrir nos regards sur des histoires venues des quatre coins du globe, loin des tapis rouges habituels et des projecteurs superficiels. Ici, on privilégie l’humain. Et croyez-moi, le public cordouan sait reconnaître la sincérité derrière chaque plan.

Une diversité venue des quatre continents… sauf l’Océanie !

Cette édition 2025 promet déjà une incroyable richesse : 106 films issus de 26 pays, dont l’Espagne bien sûr mais aussi la France (cocorico !), les États-Unis, l’Inde ou encore le Liban. Chose rare dans notre région andalouse souvent marquée par un certain conservatisme cinéphile. Chaque année, je m’étonne devant cette mosaïque : documentaires engagés sur la justice sociale à Bogotá, fictions subtiles sur la diversité culturelle en Belgique ou courts-métrages indiens traitant du genre sous un angle inédit…

Ce brassage se traduit dans les débats après séance : il n’est pas rare d’entendre un étudiant marocain discuter avec une retraitée cordouane autour d’un café sur la place Corredera. Ces échanges improvisés sont pour moi la vraie magie du festival. Peu d’événements locaux créent autant de liens inattendus entre les habitants et les voyageurs curieux.

Un festival qui refuse la compétition : ici, tout est partage

Contrairement aux grands festivals qui cherchent la palme ou le prix du jury, la Muestra n’est pas compétitive. C’est un choix assumé par CIC Batá — ONG locale fondée en 1994 — pour privilégier l’écoute mutuelle plutôt que la rivalité. Le comité de sélection regroupe des experts venus du cinéma certes, mais aussi de l’éducation populaire et de la coopération internationale : cela garantit une programmation originale où chaque œuvre porte un regard unique sur son sujet.

J’ai assisté à des projections bouleversantes où réalisateurs et spectateurs s’effacent presque devant la force du propos. L’accent est mis sur les grands enjeux contemporains : droits humains, égalité femmes-hommes, migrations climatiques ou encore dépeuplement rural — sujets rarement abordés avec autant de profondeur ailleurs en Andalousie.

Pour aller plus loin sur ces thématiques globales et leur ancrage local, je vous recommande ce reportage incontournable : « Les nouveaux visages du cinéma engagé ».

Mes souvenirs forts : rencontres et débats animés à Cordoue

Je garde un souvenir ému d’une soirée passée à la Filmoteca de Andalucía (lieu central du festival) lors de l’édition précédente. Après la projection d’un documentaire brésilien bouleversant sur la lutte des femmes autochtones pour leurs terres — jamais distribué en France ! — j’ai échangé longuement avec la réalisatrice autour d’un simple verre de Montilla-Moriles.

Elle me confiait combien présenter son film ici avait du sens : « À Cordoue comme chez nous au Brésil rural, on ressent ce besoin vital de donner voix aux invisibles ». C’est exactement cela que je ressens depuis toujours ici — cette capacité cordouane à accueillir l’autre sans jugement ni a priori.

Les ateliers proposés pendant le festival (montage participatif pour lycéens, débats publics ouverts) permettent également aux voyageurs francophones d’interagir directement avec les acteurs du changement social local. Si vous ne maîtrisez pas encore parfaitement l’espagnol… Rassurez-vous ! Beaucoup d’activités proposent traduction ou accompagnement multilingue.

Pratique : comment profiter pleinement de La Imagen del Sur ?

  • Dates clés : Projections du 14 au 21 novembre 2025 (programme final annoncé mi-septembre)
  • Lieux principaux : Filmoteca de Andalucía + salles partenaires dans le centre historique (quartier Judería notamment)
  • Films sélectionnés : Courts et moyens métrages (moins de 60 min), récents (2023–2025)
  • Entrées gratuites ou tarifs solidaires
  • Publics concernés : Tout public – familles bienvenues!

Petit conseil personnel : même si certains films abordent des thèmes graves voire douloureux (environnement détruit, migrations forcées…), l’ambiance générale reste chaleureuse et inclusive. On en ressort enrichi et jamais déprimé.

Pour préparer votre visite ou consulter les archives passées : Site officiel CIC Batá.

Pourquoi cette Muestra compte vraiment… selon moi

Dans un monde saturé d’images commerciales et superficielles, cet événement fait figure d’exception durable à Cordoue. Il prouve qu’une ville peut rester petite tout en gardant l’esprit ouvert sur le vaste monde.

En vingt ans d’existence — un record local ! — ce festival a tissé son propre réseau international tout en restant fidèle aux valeurs fondamentales : respect mutuel, écoute attentive des différences et promotion active des droits humains.
Comme journaliste-voyageuse enracinée ici mais toujours curieuse « d’ailleurs », je vois dans La Imagen del Sur un laboratoire vivant où se forgent mille ponts entre cultures…
Si vous rêvez d’un autre tourisme culturel – loin du folklore figé –, venez vivre cette expérience authentique avec nous cet automne !

Le coin des questions

Qui organise la Muestra de Cine Social « La Imagen del Sur » ?

CIC Batá — ONG basée à Cordoue spécialisée dans l’éducation populaire et la coopération internationale — pilote ce festival depuis ses débuts en 2005.

Faut-il parler espagnol pour profiter pleinement ?

Pas nécessairement ! De nombreux films proposent sous-titres anglais/français ; plusieurs ateliers bénéficient d’accompagnement multilingue pour faciliter les échanges internationaux.

Peut-on participer si on est simple visiteur/touriste ?

Oui ! Le festival est conçu comme un lieu ouvert ; chacun peut assister gratuitement aux projections ou s’inscrire aux ateliers selon disponibilité.

Quels thèmes sont privilégiés cette année ?

l’écologie urbaine (Cordoue face au réchauffement), féminismes sud-américains émergents et nouvelles formes de migration figurent parmi les grandes tendances annoncées.

Photo by Yohann LIBOT on Unsplash

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