13 Moins d’un million devant le GP d’Aragón : comment expliquer ce désamour croissant pour MotoGP en Espagne ? Voici mon analyse passionnée.Le rendez-vous MotoGP en Espagne : un déclin qui intrigue Ah, l’Espagne et la moto, une histoire d’amour que j’ai toujours vécue à fleur de peau. Petite Cordouane grandie entre les rugissements des moteurs et les drapeaux andalous flottant sur les routes de Jerez ou Valencia… Mais ces dernières années, un constat s’impose : même Marc Márquez ne suffit plus à rameuter les foules. Cette année encore au GP d’Aragón, malgré la victoire du champion catalan, le million symbolique de téléspectateurs a failli ne pas être atteint ! Ce qui me frappe vraiment, c’est que le phénomène n’est pas isolé. Les audiences TV baissent Grand Prix après Grand Prix (source : El Señor de los Medios), et même sur place l’ambiance paraît moins électrique : à peine 50 000 personnes dans les tribunes un dimanche de course. D’où vient cette érosion alors que le MotoGP a longtemps été la coqueluche nationale ? Une question de génération… ou de saturation médiatique ? En discutant avec mes amis cordouans et des aficionados croisés dans les bars de la Judería, je sens poindre une lassitude presque générationnelle. Les jeunes semblent préférer l’adrénaline numérique — e-sport et réseaux sociaux — aux sueurs froides du circuit. La formule reste impressionnante, mais a-t-elle encore l’aura mythique qu’elle avait dans les années Rossi ou Lorenzo ? De plus, on ne peut pas ignorer la concurrence féroce des autres sports motorisés. La Formule 1 attire désormais deux fois plus de spectateurs en Espagne (2,2 millions récemment pour le GP d’Espagne), alors que MotoGP stagnait à 1 million sur LaSexta. Je note également que le retour au direct sur une chaîne gratuite n’a pas suffi à inverser la tendance. « Autrefois, chaque village vibrait au rythme des courses ; aujourd’hui, même mes cousins préfèrent streamer du foot… » Le virage digital mal négocié par le MotoGP Je l’ai observé lors de mes reportages en Andalousie : pour capter une nouvelle génération de fans, il faut bien plus qu’une diffusion télévisée classique. Là où la F1 explose sur TikTok et YouTube avec des contenus immersifs et narratifs — interviews exclusives dans le paddock ou mini-séries façon “Drive to Survive” — MotoGP semble accuser un retard numérique. Vous pourriez être interessé par 72 nouvelles motos et scooters pour la police locale 13 novembre 2024 Ecopoint de déchets à la plaza du Cardenal Salazar 6 novembre 2024 Sur place aussi, peu d’interactions innovantes pour le public : réalité augmentée rare dans les paddocks, absence d’applications engageantes pendant la course… Un point relevé récemment par Motorsport.com qui souligne combien l’expérience spectateur pourrait être enrichie grâce aux nouvelles technologies. L’identité espagnole diluée ? L’autre angle rarement évoqué mais que je ressens fort ici en Andalousie concerne notre rapport identitaire à ce sport. Avec moins de pilotes espagnols régulièrement aux avant-postes (en dehors du phénomène Márquez), on assiste à une internationalisation qui dilue un peu le sentiment nationaliste. Or jadis, voir Crivillé ou Pedrosa triompher en terre ibérique galvanisait tout un peuple ! Aujourd’hui, même lorsque Jorge Martín ou Pedro Acosta brillent ponctuellement, l’effet semble retomber rapidement hors des cercles ultra-passionnés. Le spectacle sportif en question : format trop figé ? Parmi mes lecteurs francophones installés en Andalousie ou fidèles visiteurs venus vivre un Grand Prix sur nos terres brûlées par le soleil (je pense à cette famille bretonne rencontrée lors du dernier GP de Jerez…), beaucoup m’avouent ressentir une certaine monotonie. Les règles changent peu, Les équipes dominantes restent quasi inchangées, Et l’imprévu se fait rare comparé à la F1 qui multiplie rebondissements stratégiques et retournements inattendus. N’est-ce pas là un frein inconscient ? Après tout, nous cherchons tous du spectacle vivant quand il s’agit d’un événement si fédérateur. Expérience terrain : ressentis dans les paddocks espagnols J’ai eu la chance récemment de partager quelques instants avec des bénévoles du circuit MotorLand Aragón. Leur témoignage est édifiant : « On sent moins d’excitation générale depuis trois ans. Même nos groupes WhatsApp sont moins actifs durant les weekends… » Cela rejoint ce que j’observe lors des balades autour des circuits : si le folklore subsiste chez certains inconditionnels — peñas locales arborant fièrement leurs couleurs — il manque cette étincelle collective qu’on trouvait il y a dix ans. Quelles pistes pour relancer l’intérêt autour du MotoGP ? Il ne suffit évidemment pas d’espérer un nouveau héros national ! Quelques leviers me semblent essentiels : Moderniser radicalement l’expérience spectateur (sur site comme en ligne) Développer davantage d’histoires humaines autour des pilotes (notamment via les réseaux sociaux) Réintégrer plus fortement les codes culturels espagnols lors des événements (musique locale, gastronomie andalouse au cœur du paddock… pourquoi pas ?) Encourager des initiatives destinées aux familles afin que petits et grands retrouvent goût à ces rassemblements populaires. Pour approfondir ces enjeux structurels côté management sportif européen : Lire ce rapport détaillé sur SportBusiness. Questions fréquentes Pourquoi la Formule 1 attire-t-elle davantage en Espagne aujourd’hui ? Le marketing digital très agressif et innovant autour de la F1 a largement séduit une nouvelle génération. De plus, Netflix avec "Drive to Survive" a permis au grand public espagnol (et mondial) de s’attacher aux pilotes via leurs histoires personnelles. Est-ce que MotoGP va continuer à être diffusé gratuitement à l’avenir ? Rien n’est garanti ; si les audiences continuent à baisser sous le million, les chaînes gratuites pourraient revoir leur stratégie pour privilégier d’autres sports plus rentables. Peut-on retrouver ailleurs cette ambiance unique des Grands Prix espagnols ? Absolument ! Notamment lors du Grand Prix de Jerez au printemps où toute l’Andalousie vibre encore grâce aux animations annexes et festivals locaux organisés autour du circuit. Photo by Rosie yang on Unsplash audiencemotogp 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Stromae papa à Barcelone : quand la famille inspire la renaissance de l’artiste entrée suivante Prix de la cocaïne : pourquoi chute-t-il en gros mais pas en rue ? 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