13 Découvre comment Mortadelo y Filemón ont réellement commencé : leurs tout premiers gags, les clins d’œil cachés et l’évolution surprenante des personnages !Plongée dans les débuts méconnus de Mortadelo y Filemón Quand on parle de bande dessinée espagnole, impossible d’ignorer le tandem délirant de Mortadelo y Filemón. Pourtant, peu de lecteurs francophones savent à quel point leurs premières aventures diffèrent de ce que nous connaissons aujourd’hui. En tant qu’exploratrice passionnée des cultures ibériques – et ayant déniché plus d’une fois un vieux "tebeo" lors de mes balades à Séville ou Madrid –, laissez-moi vous emmener à la découverte de cette genèse pleine de surprises. Une naissance dans la revue Pulgarcito : racines des années 50 Ce qui frappe d’abord dans ces premières histoires (1958-1961), c’est leur extrême brièveté : des gags condensés en une seule page publiés dans le mythique magazine Pulgarcito. À cette époque, Francisco Ibáñez, alors jeune dessinateur prometteur, invente deux détectives absurdes plongés dans des situations burlesques où chaque déduction mène… droit à la catastrophe ! Filemón parodie Sherlock Holmes avec sa pipe surdimensionnée et dirige son agence d’informations d’une main de fer tandis que Mortadelo, son employé souffre-douleur, porte un chapeau magique plein de déguisements improbables. Le ton est déjà donné : maladresses en série et dialogues délicieux où le vouvoiement très formel rend chaque insulte encore plus drôle (« berzotas », « percebes »… un vrai florilège !). "Redécouvrir ces épisodes m’a rappelé mes propres après-midis passées à rire aux éclats dans les ruelles ombragées de Cordoue – car oui, l’humour voyage aussi bien que nous !" Des évolutions graphiques et narratives pleines de charme C’est en feuilletant récemment l’anthologie "Les 200 premiers cas de Mortadelo y Filemón", éditée chez Bruguera Clásica en 2023, que j’ai réalisé combien leur look initial était éloigné du duo iconique qu’on adore aujourd’hui. Mortadelo arbore alors systématiquement son fameux couvre-chef (abandonné plus tard), tandis que Filemón conserve ses habits excentriques avant d’adopter sa fameuse cravate. À mesure que la série avance (surtout après la centaine d’histoires), Ibáñez affine ses personnages : les gags gagnent en subtilité ; on voit apparaître les codes visuels familiers aux fans. Un détail savoureux pour les amateurs : Ibáñez glisse régulièrement des clins d’œil à ses collègues dessinateurs – par exemple, une sœur Gilda créée par Vázquez vient demander de l’aide au duo ou encore Carpanta (d’Escobar) qui fait une apparition fugace. Vous pourriez être interessé par Révélez le véritable pouvoir des femmes avec: Nées pour souffrir : Explorons le rôle des femmes dans la société 5 novembre 2023 Robert Downey Jr. fait sensation en revenant chez Marvel en tant que Doctor Doom dans ‘Les Vengeurs’ ! 28 juillet 2024 L’art du gag court : entre satire sociale et héritage espagnol En Andalousie comme ailleurs en Espagne, le tebeo a longtemps été un miroir satirique du quotidien. Les premiers récits de Mortadelo y Filemón abordent souvent des thèmes sociétaux sous couvert d’humour potache : incompréhensions médiatiques (une annonce radio mal interprétée déclenche une enquête foireuse), difficultés économiques ou relations hiérarchiques grinçantes – autant d’aspects qui faisaient écho à la vie sous Franco sans jamais tomber dans la lourdeur politique. Cette approche subtile est analysée avec brio par Antoni Guiral et Jordi Canyissà dans l’ouvrage cité plus haut ; leur recherche approfondie sur toute la presse Bruguera montre à quel point Ibáñez maîtrisait déjà l’art du double-sens dès ses débuts. C’est un point souvent ignoré dans les résumés grand public – mais qui prend tout son sens quand on connaît la réalité sociale espagnole d’alors (un excellent article ici). Ce que révèle la réédition intégrale (et pourquoi c’est important) La parution récente du volume "Los 200 primeros casos…" n’est pas seulement une madeleine pour nostalgiques : elle permet enfin au public francophone d’accéder à ces micro-récits trop longtemps disparus des rayons et difficilement trouvables même en Espagne avant ce travail titanesque de compilation (plusieurs magazines consultés entre 1957 et 1969!). Pour moi qui ai grandi entre Cordoue et Séville entourée de cousins hispaniques collectionneurs invétérés, c’est un trésor inestimable : il offre une vision brute du talent naissant d’Ibáñez et donne aussi la mesure du chemin parcouru jusqu’aux albums cultes des années 70-80 (célèbres ici via la collection Olé!). Vous trouverez aussi dans cet ouvrage toute une partie documentaire foisonnante : biographies précises, analyses stylistiques et contexte éditorial passionnant pour situer les mutations graphiques mais aussi le reflet social des histoires. Conseils pratiques pour découvrir (ou redécouvrir) ces débuts Pour lire ces planches historiques, mieux vaut se procurer l’édition Bruguera Clásica disponible chez certains libraires spécialisés ou plateformes internationales (lien éditeur officiel). Si vous souhaitez comparer avec les versions modernes : amusez-vous à repérer l’évolution du trait graphique ou même… du vocabulaire comique ! Ces histoires courtes sont idéales pour s’initier au castillan authentique : certains enseignants andalous n’hésitent pas à les utiliser pour illustrer expressions idiomatiques locales. Pour aller plus loin sur l’histoire du tebeo espagnol : je recommande chaudement le musée virtuel du Comic Espagnol Museo del Cómic Español. Pourquoi cela fascine toujours autant en 2025 ? Le décès d’Ibáñez en 2023 a ravivé une vague émotive autour de son œuvre : parents, enfants et même petits-enfants partagent désormais ces planches fondatrices autour d’un café ou lors des longues soirées estivales typiques chez nous en Andalousie. La transmission orale rejoint celle du papier — preuve qu’un bon gag traverse tous les âges… On attend déjà le second volume annoncé par Bruguera Clásica si le succès se confirme. D’ici là, savourons cette plongée rare au cœur du patrimoine populaire ibérique — aussi rafraîchissante qu’un verre de gazpacho à l’ombre des patios cordouans. Questions fréquentes ### Où peut-on acheter "Los 200 primeros casos de Mortadelo y Filemón" depuis la France ? La meilleure solution est de passer par des librairies internationales spécialisées ou directement sur le site officiel de Penguin Libros Espagne. Certains points relais peuvent commander l’ouvrage sur demande. ### Pourquoi ces histoires anciennes sont-elles différentes des albums classiques ? Les toutes premières aventures étaient conçues pour tenir sur une seule page avec un humour plus direct ; elles révèlent la période expérimentale où Ibáñez cherchait encore le ton idéal avant les formats longs connus aujourd’hui. ### Faut-il connaître l’espagnol pour apprécier ces gags ? Un niveau basique suffit généralement car le langage reste simple – mais attention aux jeux de mots typiquement castillans ! Pour progresser tout en riant, c’est parfait. Photo by Zoshua Colah on Unsplash Bande dessinéehumour 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Art espagnol à Shanghai : l’émotion de Jorge Rando révélée entrée suivante Instituto Confucio : un nouveau pont culturel à Salamanque ? Mon regard d’exploratrice andalouse A lire aussi Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025 Inattendu à Córdoba: Manu Sánchez revient à Cabra,... 1 septembre 2025 À Córdoba, Benamejí en compás: ma nuit au... 31 août 2025 Córdoba flamenco: mes lieux vrais où sentir le... 31 août 2025 Córdoba, Filmoteca: mes secrets pour vivre la rentrée... 30 août 2025 Córdoba, et si une série galicienne réveillait nos... 29 août 2025 Córdoba en Lego: la rentrée comme un local…... 28 août 2025 Córdoba, chirigota del Canijo: la halte immanquable avant... 28 août 2025