16 Ah, la Romería de Santo Domingo à Cordoue ! Le vrai coup d'envoi du grand Mai, une explosion de cœur et de couleur. Ne ratez pas ça, c'est l'âme de la fête !Ah, Cordoue ! Cette ville a le don de surprendre, d’anticiper les joies. On parle beaucoup du Mayo Festivo, ce mois de mai exubérant où la ville explose de couleurs, de parfums et de musique. Mais croyez-moi, en tant que résidente française passionnée par la culture locale, le véritable coup d’envoi, celui qui met la première étincelle dans les cœurs, ce n’est pas le 1er mai. C’est la Romería de Santo Domingo, fin avril. C’est une tradition moins connue des touristes, plus intime, plus nôtre. C’est là que l’on sent vraiment l’âme de la fête se préparer, dans l’effort collectif et la convivencia sincère. Cette romería n’est pas juste une promenade ; c’est une déclaration d’amour à Cordoue, une procession de joie et de dévotion qui annonce, avec une douce anticipation, l’arrivée du "mois grand". Pour moi, c’est le moment parfait pour capter l’essence de l’esprit cordouan avant que la frénésie ne s’empare de tout. Le Mystère du "Mayo qui commence en Avril" Ce n’est pas une erreur sur le calendrier, c’est une réalité bien ancrée ici. Le "Mayo cordobés" ne se limite pas aux 31 jours officiels. Il a sa propre temporalité, un prologue vibrant dont la Romería de Santo Domingo est le premier acte majeur. Pourquoi cette romería, en particulier, tient-elle ce rôle ? Elle est organisée par la très respectée Hermandad de San Álvaro, et sa destination est le Santuario de Scala Coeli, un lieu de pèlerinage important situé à quelques kilomètres au nord de la ville. Historiquement, ce sanctuaire est lié à la dévotion à la Vierge et a toujours été un point de rassemblement spirituel. En faisant ce pèlerinage, les cordobeses lient la ferveur religieuse à la joie populaire, créant un pont parfait entre la Semaine Sainte (souvent fin mars/début avril) et les festivités de mai. C’est une transition douce, mais chargée de sens, une manière de se mettre en route, au propre comme au figuré, vers l’effervescence à venir. C’est aussi une tradition profondément ancrée dans le tissu associatif de la ville, impliquant de nombreuses peñas (associations culturelles et de quartier) qui sont le véritable moteur de l’organisation. Les Chariots : Cœurs Roulants d’Art Populaire Le spectacle le plus éblouissant de cette romería, et l’une des raisons pour lesquelles elle est si spéciale, ce sont les chariots (carrozas). Oubliez les chars de carnaval industriels ; ici, on parle d’œuvres d’art populaires, créées avec passion et une patience incroyable par les membres des peñas. J’ai eu la chance de voir de près le travail de certaines de ces associations, et franchement, c’est époustouflant. Des mois durant, souvent depuis l’automne précédent, ils découpent, collent, peignent, assemblent, transformant des matériaux simples comme le papier, le carton et le fil de fer en reconstitutions détaillées de symboles cordouans. On a vu des recréations fidèles : Du Zoco Municipal, avec ses arcades et ses ateliers d’artisans (complétées par des détails comme un lézard sur le mur, incroyable minutie !) De la Puerta del Puente et du Pont Romain, fidèlement reproduits, y compris le nombre précis d’arches (8 sur 16 pour certains, une référence directe !) De patios cordobais typiques, avec leurs géraniums en pot, leurs piles à laver, et même des personnages miniatures cueillant des citrons. C’est un travail colossal, souvent réalisé bénévolement après les journées de travail. Comme me l’expliquait la présidente d’une peña, María del Mar, le sentiment de présenter enfin le chariot après tant d’efforts et de le voir défiler dans les rues est une émotion indescriptible. C’est la fierté du travail accompli, partagé avec toute une communauté. Ces chariots ne sont pas juste décoratifs ; ils sont le reflet de l’identité et de l’histoire de Cordoue, portés littéralement par l’amour de ses habitants. Le Chemin : Entre Ferveur et Communauté Le "Caminito de Santo Domingo", le chemin d’environ 10 kilomètres qui mène au sanctuaire, est une expérience en soi. Partant du centre-ville (souvent l’Avenida República Argentina), le cortège serpente à travers des avenues emblématiques comme le Paseo de la Victoria ou l’Avenida del Brillante avant de s’engager sur la route plus rurale menant à Scala Coeli. L’ambiance est unique. Il y a la solennité du pèlerinage, mais surtout une immense joie partagée. Les familles, les groupes d’amis, les membres des peñas, tous marchent ensemble, souvent en chantant, accompagnés par le son des tamboriles et des flûtes rocieras. Les attelages traditionnels et les cavaliers ajoutent à la splendeur visuelle. Ce n’est pas une course ; c’est une procession rythmée par la bonne humeur, les pauses conviviales, et l’entraide. On croise des visages connus, on échange des salutations, on partage de l’eau ou un sourire. C’est le summum de la convivencia ambulante, une démonstration de l’esprit communautaire qui caractérise si bien Cordoue. En observant le défilé, on comprend que ce n’est pas seulement la destination qui compte, mais le chemin parcouru ensemble. Vous pourriez être interessé par Visitez les Patios de Viana lors de leur Journée Portes Ouvertes 29 avril 2024 50 ans de veille pour l’intégration des patios dans l’histoire de Cordoue 20 avril 2024 Au-delà du Cortège : Esprit et Tradition L’arrivée au Santuario de Scala Coeli marque l’aboutissement du pèlerinage, mais les festivités ne s’arrêtent pas là. Une messe est célébrée, ancrant la romería dans sa dimension spirituelle. Puis vient le temps de la convivencia à grande échelle. Autour du sanctuaire, les groupes s’installent pour partager un repas, souvent apporté dans les chariots eux-mêmes. C’est un moment de détente et de fraternité après l’effort du chemin. C’est aussi l’occasion de remettre les prix aux plus beaux chariots, aux meilleurs cavaliers, un encouragement à la perpétuation de ces traditions artisanales. Le président de la Fédération des Peñas Cordobesas, Juan Serrano, le soulignait : c’est un jour spécial qui "ouvre mai" et permet aux peñas de montrer le travail merveilleux réalisé pendant des mois. Il y a aussi un moment de recueillement poignant : un hommage aux policières municipales assassinées en 1996, une manière de ne pas oublier et de lier la mémoire à la fête. Cette romería incarne cette capacité cordouane à mêler la joie de vivre, l’artisanat, la foi et le souvenir. C’est une fête qui a du sens, qui nourrit l’âme de la ville. Foire Aux Questions (FAQ) sur la Romería de Santo Domingo Quand a lieu exactement la Romería de Santo Domingo ? Oui, elle a lieu traditionnellement le dernier dimanche d’avril. Elle est ainsi positionnée pour marquer le véritable début des festivités de mai à Cordoue. Où se termine le parcours ? Le cortège part généralement du centre-ville et se dirige vers le nord pour atteindre le Santuario de Scala Coeli, un sanctuaire situé à quelques kilomètres en dehors de la ville. Peut-on assister ou participer si l’on est touriste ? Absolument ! C’est une tradition locale authentique. Vous pouvez vous placer le long du parcours en ville pour admirer le départ des chariots et l’ambiance, ou vous rendre près de Scala Coeli pour voir l’arrivée et l’effervescence finale. Participer activement en marchant est possible si vous connaissez une peña ou un groupe qui vous invite, mais l’observation est déjà une magnifique immersion. Qu’est-ce que les "peñas" ? Ce sont des associations locales, souvent basées dans les quartiers, qui jouent un rôle crucial dans la vie culturelle et sociale de Cordoue. Elles sont le cœur de l’organisation de nombreuses fêtes et traditions, y compris la création des magnifiques chariots de la Romería. Mon Regard Final La Romería de Santo Domingo est, pour moi, un secret bien gardé de Cordoue. C’est une fête à taille humaine (même si le cortège est impressionnant), où l’on perçoit l’investissement personnel et collectif d’une manière unique. C’est l’antichambre du Mayo Festivo, le moment où l’on sent la ville retenir son souffle avant d’exploser de beauté. Si vous êtes à Cordoue fin avril, cherchez ce cortège coloré, laissez-vous imprégner par l’atmosphère de joie simple et profonde. C’est un aperçu authentique de ce qui rend cette ville si spéciale, bien au-delà des cartes postales. L’effervescence unique du Mayo Festivo trouve ici ses racines les plus sincères. Media: El Día de Córdoba – El Patio – La Romería de Santo Domingo, en imágenes / Luis Navarro Pèlerinage 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Le secret des Patios de Cordoue révélé par un jeu ? Mon avis. entrée suivante Cruces de Mayo 2025 : Mon cœur bat pour Cordoue A lire aussi Velá de la Fuensanta à Cordoue: de l’intérieur... 5 septembre 2025 Velá de la Fuensanta à Córdoba: mon week‑end... 4 septembre 2025 Córdoba, Velá de la Fuensanta: mon guide perso... 31 août 2025 Córdoba Mostofiesta : le mosto comme un local... 31 août 2025 Córdoba, 30 bandas pour un Via Crucis XXL:... 26 août 2025 Córdoba, Los calaíta reviennent pour San Rafael: prêts... 25 août 2025 Córdoba : les ferias des villages, un secret... 22 août 2025 Córdoba, Montoro et la Diablilla : une tradition... 21 août 2025 Córdoba : les Noches de la Dehesa à... 20 août 2025 Córdoba : festival Sonraíz, secrets d’une expérience musicale... 17 août 2025