Ma Dama de noche au cœur de Cordoue

'Dama de noche', espectáculo de Marta Gálvez. / CÓRDOBA

Découvrez pourquoi la "Dama de noche" de Marta Gálvez, au Teatro Góngora, est bien plus qu'un spectacle de danse : une éclosion d'émotions !.

La « Dama de noche » de Marta Gálvez : Une Fleur qui Éclot sur la Scène Cordobèse

Ah, Córdoba ! Toujours cette capacité à surprendre, à faire jaillir la beauté des endroits les plus inattendus, ou sur les scènes les plus emblématiques. Et quand une artiste d’ici revient pour présenter sa première création solo, l’excitation est palpable. Je parle de Marta Gálvez et de son spectacle « Dama de noche », qui a récemment illuminé le Teatro Góngora. Ce n’est pas juste un autre spectacle de danse ; c’est un voyage intime, une métaphore florale qui prend vie sous nos yeux, portée par le talent pur et la sensibilité d’une Cordobèse qui a fait ses armes sur les plus grandes scènes.

Marta, je la connais un peu, comme on connaît ces figures locales qui portent l’âme de la ville. La voir aujourd’hui, forte de son parcours impressionnant auprès de noms comme María Pagés ou le Ballet Flamenco de Andalucía, revenir présenter « Dama de noche » chez elle, c’est un moment fort. C’est la preuve que les racines profondes peuvent aussi donner naissance à des épanouissements spectaculaires, loin des sentiers battus. Son passage par le Conservatorio Profesional de Danza Luis del Río, c’est la base, la discipline. Mais son expérience sur scène, aux côtés des maîtres, c’est ce qui a forgé son langage unique. Elle ne se contente pas de reproduire ; elle transmute.

Le Concept Floral : Plus qu’une Simple Métaphore

La « Dama de noche », ou Belle de Nuit, cette fleur mystérieuse qui n’offre sa splendeur qu’à la tombée du jour… Quel symbole puissant pour un spectacle de danse ! Marta Gálvez utilise le cycle de cette fleur comme fil rouge : l’attente, l’éclosion spectaculaire, la pleine maturité, puis le repli, promesse d’un nouveau début. C’est une exploration du processus de transformation, de la vulnérisation nécessaire pour atteindre la beauté maximale.

Ce qui rend ce concept fascinant, c’est la manière dont Marta le traduit chorégraphiquement. On n’est pas dans une simple illustration. Elle incarne cette transformation, chaque mouvement racontant une étape du cycle floral. C’est là que son expertise brille : elle puise dans les différents langages de la danse espagnole, de l’élégance structurée de l’Escuela Bolera à la puissance tellurique du flamenco. Marier ces deux univers, qui ont leurs codes propres, leurs énergies distinctes, n’est pas chose aisée. L’Escuela Bolera demande une précision aérienne, presque géométrique, tandis que le flamenco exige l’abandon, le duende. Marta réussit cette fusion avec une intelligence rare, trouvant la beauté dans le contraste, l’harmonie dans le dialogue entre la forme et l’émotion pure. Elle ne les juxtapose pas ; elle les tisse ensemble pour raconter son histoire.

Une Partition Vivante : La Musique comme Cœur Battant

Un spectacle de danse, c’est aussi, et peut-être surtout, un dialogue avec la musique. Pour « Dama de noche », Marta s’entoure de musiciens exceptionnels qui ne sont pas de simples accompagnateurs, mais de véritables partenaires de scène. José Almarcha à la guitare, David Lagos au cante, et Isidora O’Ryan au violoncelle, percussions et voix… C’est une formation inattendue qui sort des configurations flamencas traditionnelles.

L’ajout du violoncelle, en particulier, apporte une texture sonore différente, une profondeur mélancolique ou une tension dramatique qui enrichit considérablement la palette émotionnelle. Isidora O’Ryan ne se contente pas de jouer ; elle utilise aussi sa voix et les percussions pour créer des ambiances, des respirations. David Lagos, avec son cante, ancre le spectacle dans l’âme andalouse, tandis que la guitare de José Almarcha dialogue avec les pieds de Marta, tantôt soutien rythmique, tantôt mélodie introspective. Cette synergie est cruciale. On sent que la musique et la danse se sont construites ensemble, s’écoutant, se répondant, pour donner vie à cette « Dama de noche ». C’est une alchimie qui ne se trouve pas dans les productions plus formatées.

Le Teatro Góngora : Un Écrin pour l’Émotion

Voir « Dama de noche » au Teatro Góngora ajoute une couche de signification à l’expérience. Le Góngora n’est pas la Maestranza de Séville ou le Liceu de Barcelone, mais il a une âme bien à lui. C’est un théâtre à taille humaine, chaleureux, où la proximité avec la scène permet une connexion unique avec les artistes. J’ai vu tant de spectacles mémorables dans cette salle, des concerts intimistes aux pièces de théâtre audacieuses. Il y a quelque chose dans l’acoustique et l’atmosphère du Góngora qui rend chaque représentation spéciale.

Pour une artiste comme Marta qui revient « à la maison », se produire sur cette scène, c’est un moment de vérité, de vulnérabilité aussi. Le public cordobés est exigeant, connaisseur, mais aussi incroyablement généreux avec ses artistes. Il reconnaît le travail, le sentimiento. Être applaudi au Góngora par les siens, après un parcours loin de la ville, c’est une consécration douce et puissante. « Dama de noche » trouve dans cet écrin l’intimité nécessaire pour que la métaphore florale, si personnelle, puisse toucher chacun au plus profond. C’est un choix de lieu parfait, réfléchi, qui sert le propos artistique.

Marta Gálvez : Le Talent Cordobés qui Rayonne

Marta Gálvez représente cette nouvelle génération d’artistes cordobés qui, tout en étant profondément ancrés dans leur héritage (le Conservatoire, les maestros), n’hésitent pas à explorer de nouvelles voies, à mélanger les genres, à proposer des visions personnelles. Sa nomination aux Premios Max en 2023, l’équivalent de nos Molières en France, pour sa performance dans un autre spectacle, n’est pas le fruit du hasard. C’est la reconnaissance d’un travail acharné, d’une technique irréprochable, mais surtout d’une présence scénique, d’une capacité à raconter avec son corps.

« Dama de noche » est son premier pas en solo, un acte courageux qui la positionne non plus seulement comme une interprète brillante, mais comme une créatrice à part entière. Elle rejoint ainsi d’autres figures cordobèses qui portent haut les couleurs de la ville dans le monde de la danse et du flamenco. C’est important pour le dynamisme culturel de Córdoba, de voir ces talents éclore, revenir, et inspirer la prochaine génération. En 2025, la scène artistique cordobèse est vivante, et des spectacles comme celui de Marta Gálvez en sont la preuve éclatante. Ils montrent que la tradition n’est pas figée, mais qu’elle se réinvente sans cesse grâce à des visions d’artistes.

FAQ : Vos Questions sur « Dama de noche »

Est-ce un spectacle purement flamenco ?
Non, absolument pas. C’est ce qui fait son originalité ! Marta mélange l’élégance de l’Escuela Bolera et l’expressivité du flamenco, offrant une palette de mouvements et d’émotions plus large qu’un spectacle traditionnel. C’est une danse espagnole contemporaine, nourrie de ces deux sources.

Le Teatro Góngora est-il facile d’accès ?
Oui, le Teatro Góngora est situé en plein centre-ville, à proximité de nombreuses rues piétonnes et places. Il est facilement accessible à pied si vous séjournez dans le centre historique. Plusieurs parkings souterrains sont également disponibles à proximité.

Faut-il être un expert en danse pour apprécier le spectacle ?
Absolument pas ! L’histoire de la « Dama de noche » est universelle – celle de la transformation, de l’éclosion. La beauté de la danse, la force de la musique, et l’émotion dégagée par Marta sont accessibles à tous, que vous soyez un passionné de danse ou simplement curieux de découvrir la richesse de la culture cordobèse.

Où acheter les billets ?
Les informations sur les billets sont généralement disponibles sur le site officiel du Teatro Góngora (Teatro Córdoba IMAE) ou via l’application dédiée des théâtres de Córdoba. Mon conseil de locale : achetez en avance, surtout pour les premières ou les spectacles d’artistes locaux reconnus, ça part vite !

« Dama de noche » est une invitation à ralentir, à observer la beauté dans le processus, à se laisser toucher par une histoire racontée avec une sincérité désarmante. C’est une œuvre qui, à l’image de la fleur qu’elle célèbre, révèle sa pleine splendeur dans la lumière douce du soir cordobés. Ne manquez pas ces moments précieux qui font vibrer le cœur de notre ville !

Media: Diario Córdoba – ‘Dama de noche’, espectáculo de Marta Gálvez. / CÓRDOBA

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