13 Découvre pourquoi voir 'Los lunes al sol' au Gran Teatro de Córdoba est bien plus qu’une simple sortie théâtre. Un regard inédit sur la société actuelle t’attend !Quand le cinéma engagé se réinvente à Córdoba Il y a des soirées où l’on ressent que quelque chose d’important se joue sur scène. L’adaptation théâtrale de ‘Los lunes al sol’ au Gran Teatro fait partie de ces moments rares. En tant que Cordouane passionnée par ma ville et avide de récits qui nous interpellent, je ne pouvais manquer ce rendez-vous. L’œuvre culte de Fernando León de Aranoa et Ignacio del Moral—qui avait déjà secoué le public espagnol en 2002—se réinvente ici sous la direction sensible de Javier Hernández-Simón. Ce qui m’a frappée en entrant dans la majestueuse salle du Gran Teatro (ce joyau historique souvent sous-estimé, même par les locaux !), c’est la tension palpable avant le lever du rideau. On sent chez les spectateurs une attente différente : celle d’une histoire qui nous touche tous, peu importe nos origines ou notre statut social. Une histoire universelle… mais terriblement actuelle Le thème central ? L’exclusion sociale et la précarité économique, sujets malheureusement intemporels. Mais là où beaucoup voient un simple drame social, l’adaptation scénique propose bien plus : une réflexion vibrante sur notre époque obsédée par l’image et les réseaux sociaux. J’ai été particulièrement interpellée par le choix scénographique d’inclure des séquences où les personnages semblent absents du « grand défilé numérique » quotidien. Comme le souligne Hernández-Simón, où sont passés ceux qu’on ne voit jamais dans nos flux Instagram ? Cette question m’a suivie bien après la tombée du rideau… Le casting n’y est pas pour rien : Marcial Álvarez, José Luis Torrijo ou encore Mónica Asencio incarnent avec justesse ces figures invisibles du quotidien espagnol (et andalou !). Leur jeu nuancé évite tout pathos facile ; on sent que chaque geste est mûri, presque documenté. Vous pourriez être interessé par Urtasun explique son absence à Notre Dame : Je vais au cirque 11 décembre 2024 Analyse d’un livre sur l’éclat poétique de Cordoue au début du millénaire 7 avril 2024 La magie du théâtre : émotions partagées en direct Si vous connaissez le film original, attendez-vous à être surpris. Le passage à la scène apporte une dimension supplémentaire grâce à la proximité directe entre acteurs et public. J’ai vu des regards échangés dans la salle, une sorte d’empathie collective que seul le théâtre peut provoquer. Mention spéciale à Pepa Pedroche dont la voix off—omniprésente mais discrète—tisse un lien subtil entre passé cinématographique et présent scénique. C’est toute l’intelligence de cette adaptation : respecter l’essence du film tout en osant s’en éloigner pour explorer les angles morts laissés par l’écran. Pour moi qui arpente régulièrement les scènes cordouanes (retrouvez ici d’autres spectacles marquants), cette création confirme que Córdoba n’est pas seulement une destination touristique : c’est aussi un laboratoire vivant pour les arts engagés. Pourquoi cet événement est-il incontournable ? Beaucoup pourraient penser qu’il s’agit simplement d’un « classique revisité ». Mais en réalité, l’impact local mérite toute votre attention. Depuis quelques années (notamment depuis 2020), Córdoba connaît elle-même des mutations économiques profondes qui résonnent cruellement avec les thèmes abordés dans ‘Los lunes al sol’. Les spectateurs sortent rarement indemnes : impossible de ne pas comparer ces destins fictionnels aux visages croisés dans nos propres quartiers populaires. La représentation devient ainsi un miroir tendu à notre société andalouse ; elle invite chacun à s’interroger sur son rapport au travail, à la dignité et surtout à l’espoir collectif d’un avenir meilleur. Conseils pratiques et petits secrets locaux Réservation conseillée via le site officiel du IMAE ou directement en billetterie : certaines dates affichent complet rapidement ! Arrivez tôt pour profiter de l’architecture intérieure du Gran Teatro — ses balcons sculptés sont un spectacle en soi. Après la représentation, prolongez la soirée autour d’un verre calle Claudio Marcelo pour échanger vos impressions : c’est ici que les débats se poursuivent jusqu’à tard dans la nuit ! Consultez aussi l’application IMAE-Teatros de Córdoba pour rester informé·e des prochaines créations audacieuses accueillies en ville. Au-delà du spectacle : ce que ‘Los lunes al sol’ nous dit sur Córdoba aujourd’hui Pour moi, ce genre d’événement prouve combien l’art peut façonner notre regard sur le monde local. La transposition sur scène met en lumière une vérité fondamentale : derrière chaque crise économique, il y a des histoires humaines tissées dans nos rues et nos places — parfois même dans mon propre quartier San Basilio ! Córdoba a toujours été un carrefour de cultures et d’idées ; aujourd’hui encore elle reste fidèle à cet héritage en donnant voix aux oubliés d’hier… et d’aujourd’hui. Dans cette période incertaine (la montée des inégalités sociales reste très sensible ici comme ailleurs), voir ‘Los lunes al sol’ au théâtre devient un acte citoyen autant qu’artistique. En ressortant sous les lumières chaudes du centre-ville andalou, on comprend mieux pourquoi il faut continuer à raconter ces histoires — parce qu’elles parlent de nous tous et toutes, bien au-delà des projecteurs ! Questions fréquentes Faut-il avoir vu le film original pour apprécier la pièce ? Pas du tout ! La pièce se tient parfaitement seule grâce à sa force émotionnelle et sa mise en scène dynamique. Connaître le film apporte néanmoins quelques clins d’œil subtils appréciables. Peut-on assister au spectacle avec des adolescents ? Oui, c’est même recommandé dès 14 ans tant le propos invite au dialogue familial sur des questions sociales majeures en Espagne comme ailleurs. Y aura-t-il d’autres représentations similaires prochainement ? La programmation change régulièrement mais ce type d’adaptation ambitieuse revient chaque saison au Gran Teatro ; consultez le calendrier IMAE pour ne rien manquer ! Photo by Alicia Quan on Unsplash microthéâtreSpectacles 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Festival de cinéma polonais à Córdoba : immersion féminine inédite entrée suivante Ballerina : quand la vengeance chorégraphie l’âme andalouse d’un thriller inattendu A lire aussi Orchestre de Cordoue : tu le savais ?... 5 septembre 2025 Cordoue, où l’amitié ressemble à un crush: voilà... 5 septembre 2025 Filmoteca de Andalucía à Cordoue : tu le... 4 septembre 2025 À Cordoue, Romero de Torres vs Warhol: tu... 4 septembre 2025 Sorolla revient avec une plage oubliée: ce que... 3 septembre 2025 Córdoba, résidence bretonne: mon carnet d’initié pour une... 3 septembre 2025 Arcana à Córdoba: la Mezquita chuchote une élégance... 2 septembre 2025 Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025