Feria de Teatro de Palma : pourquoi 2024 marque un tournant secret ?

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Et si la Feria de Teatro de Palma révélait cette année ses vraies racines cordouanes ? Découvre avec moi ce vent nouveau sur la scène andalouse.

Quand les racines refont surface à la Feria de Teatro de Palma

Il y a des rendez-vous qui semblent inébranlables tant ils sont ancrés dans le paysage culturel. Mais parfois, derrière la stabilité apparente, se cache une petite révolution silencieuse. Cette année 2024, la Feria de Teatro de Palma du Río – que j’ai arpentée à plusieurs reprises en quête d’émotions authentiques – dévoile un secret bien gardé : pour la première fois depuis plus de quarante ans, trois spectacles nés à Córdoba s’invitent au cœur de la programmation. Oui, tu as bien lu !

J’ai appris au fil des années que l’âme d’un festival ne se mesure pas seulement à l’affiche ou aux chiffres, mais surtout aux histoires croisées et aux passerelles invisibles qu’il crée entre territoires et générations. Cette édition s’annonce comme celle où les voix cordouanes n’entrent plus timidement en coulisses mais prennent véritablement possession de la scène.

Trois regards cordouans pour une feria renouvelée

L’un des plaisirs rares de mon métier est d’assister à ces instants où une ville donne carte blanche à ses enfants prodiges. Antonio Ruz (et sa compagnie La Normal) ouvrira le bal sur la Plaza Andalucía avec Solaz, une pièce chorégraphique qui promet d’explorer l’intimité et la mémoire collective par le mouvement pur.

Quelques jours plus tard, Carmen Chicharrón fera vibrer la Sala Reina Victoria avec Empaque – un spectacle qui sent bon l’expérimentation audacieuse et l’ancrage local. Enfin, Luichi Leal – circassien virtuose – relèvera le défi du cabaret contemporain avec Re.Cuerda, fruit d’une coproduction inédite avec le Festival Circada. Il faut avoir vu Luichi manipuler le temps comme il jongle avec ses objets pour comprendre à quel point cet ajout a du sens !

Ce souffle cordouan est d’autant plus notable que la programmation reste très ouverte : environ 80% des troupes viennent d’Andalousie, mais on y retrouve aussi des talents madrilènes ou portugais. Si tu veux vraiment saisir comment une identité locale peut dialoguer sans complexe avec le reste du monde scénique… c’est là qu’il faut être fin juin !

Ce que cache (vraiment) la figure de l’extraterrestre sur l’affiche

Cette année, impossible d’ignorer ce drôle d’alien qui trône sur l’affiche officielle. Je t’avoue : je me suis interrogée ! Mais au-delà du clin d’œil malicieux au slogan "la feria cherche ses complices même s’il faut aller les chercher hors du monde", il y a ici un message profond.

La Feria s’interroge sur son propre besoin de sortir de ses frontières habituelles – géographiques comme artistiques – pour bâtir un réseau horizontal et solidaire. C’est exactement ce qui transparaît dans les nouvelles collaborations portées par des artistes venus des résidences Paso al Sur ou dans les échanges professionnels intensifiés lors des matinées dédiées au speed-meeting.

Cette envie presque effrontée d’aller vers l’autre – jusqu’à accueillir dix compagnies jamais vues ici auparavant – rappelle combien les scènes vivantes sont faites avant tout pour créer du lien inattendu.

Résidences Paso al Sur : laboratoires secrets du futur andalou-portugais

En parcourant ces allées ombragées entre deux spectacles, j’ai découvert que nombre des créations présentées cette année doivent leur naissance au programme Paso al Sur : une initiative unique liant Palma del Río au Festival Internacional do Alentejo et au Festival Iberoamericano de Cádiz.

Ces résidences ne sont pas simplement un soutien financier ; elles sont devenues en quelques saisons un véritable terreau pour expérimenter sans filet et tisser des liens profonds entre créateurs andalous et portugais. En discutant récemment avec Violeta Hernández (Agencia de Instituciones Culturales), j’ai compris que son ambition allait bien plus loin : "Faire émerger une confiance horizontale qui ouvre vraiment le jeu à tous." Un pari osé… mais déjà palpable dans les couloirs improvisés des loges et dans la ferveur contagieuse des soirs d’été.

La dynamique professionnelle : rencontres express mais décisives

De mon œil curieux et toujours avide d’enquêter sur l’envers du décor, j’ai été fascinée par l’évolution du "mercado escénico" cette année. Durant trois matinées consécutives (mercredi à vendredi), compagnies, diffuseurs et programmateurs enchaînent les rendez-vous express de huit minutes chrono pour défendre leurs projets face à ceux qui feront demain leur tournée.

Ça ressemble presque à un speed-dating artistique ! Et paradoxalement, c’est souvent dans ces échanges brefs mais intenses que naissent les grandes aventures collectives… Une source indispensable pour comprendre comment émergent aujourd’hui de nouveaux réseaux nationaux et européens dans le théâtre vivant.

Pour creuser cette question passionnante autour des marchés scéniques européens contemporains : Lire cet article expert sur Scènes contemporaines européennes.

L’impact discret mais décisif des institutions locales… et européennes !

On oublie trop souvent que derrière chaque grand festival se cachent alliances institutionnelles patientes et visions partagées sur plusieurs années. La Junta d’Andalousie réaffirme son soutien par le biais de renouvellements budgétaires ; tandis que mairie locale et province jouent toutes leur partition avec enthousiasme (j’ai croisé Matilde Esteo – maire passionnée – prenant elle-même soin d’accueillir artistes comme public).

C’est peut-être là aussi ce qui explique que Palma ait non seulement résisté au passage du temps… mais soit devenue aujourd’hui LA référence nationale en matière d’art vivant sous toutes ses formes (théâtre contemporain, cirque moderne, danse conceptuelle ou musique narrative). C’est rare, ça mérite franchement le détour !

Pourquoi cette édition va changer ta vision du théâtre andalou ?

En tant qu’éternelle vadrouilleuse amoureuse des scènes atypiques (et grande bavarde autour d’un verre après spectacle…), je peux te garantir ceci : jamais je n’avais ressenti autant cette vibration nouvelle à Palma del Río.

  • La montée en puissance visible des créations cordouanes ;
  • La diversité assumée – entre compagnies historiques et jeunes pousses innovantes ;
  • Les ponts tissés vers le Portugal via Paso al Sur ;
  • L’ambiance quasi familiale où chacun ose proposer sa vision sans crainte…
    Cela donne envie non seulement d’applaudir debout mais aussi…de revenir chaque année !
    Tu y vas ? Dis-moi tout après ton immersion andalouse…

Questions fréquentes

Quels sont les spectacles cordouans à ne pas manquer cette année ?

Trois propositions inédites signées Antonio Ruz (Solaz), Carmen Chicharrón (Empaque) et Luichi Leal (Re.Cuerda) seront présentées lors de cette édition historique.

Comment participer aux rencontres professionnelles si je suis artiste ou diffuseur ?

Il suffit généralement de s’inscrire auprès de l’organisation en amont. Les speed-meetings sont ouverts sous réserve de places disponibles.

Quelle est la spécificité du programme Paso al Sur ?

Ce dispositif favorise la création partagée entre artistes andalous et portugais grâce à des résidences croisées pilotées par plusieurs grands festivals ibériques.

Photo by Souvik laha on Unsplash

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