11 Avez-vous déjà goûté les ochíos de Jaén ? Ce pain méconnu d’Andalousie surprend même les locaux. Découvrez son histoire et mes astuces pour le savourer !Une gourmandise qui traverse la frontière des provinces Si vous me suivez régulièrement sur Escapade à Cordoue, vous savez que je suis intarissable sur les trésors cachés de notre belle Andalousie. Pourtant, même en étant née au cœur de la Mezquita, certains secrets m’échappaient… jusqu’à ma dernière escapade dans la province voisine de Jaén. Là-bas, entre Úbeda et Baeza — véritables joyaux classés au patrimoine mondial — j’ai découvert un mets qui bouleverse toutes nos idées reçues sur la gastronomie andalouse : l’ochío. Ce petit pain orangé, subtilement salé et parfumé au pimentón (paprika doux), se déguste chaud, souvent garni de produits locaux comme la morcilla (boudin noir), du picadillo ou simplement arrosé du meilleur or vert du pays : l’huile d’olive extra vierge de Jaén. Pour moi qui croyais avoir fait le tour des saveurs du sud, ce fut un vrai coup de cœur ! « On parle partout du salmorejo ou du pan tumaca… mais combien d’Andalous connaissent vraiment l’ochío ? » L’histoire insoupçonnée d’un pain du peuple L’ochío trouve ses origines dans la tradition boulangère rurale : son nom viendrait tout simplement de la portion – le huitième ("ochavo") – prélevée sur la pâte principale lors de la confection du pain familial. À chaque fournée, une part était ainsi réservée pour façonner ces petits pains ronds que l’on partageait lors des fêtes ou pour accompagner les tâches agricoles. La recette varie selon les villages : dans La Loma (Úbeda, Baeza, Sabiote…), il est salé et garni ; à Jaén ville ou Martos, il prend parfois une tournure sucrée avec une croûte de sucre caramélisé. Le secret réside toujours dans la qualité incomparable de l’huile locale et ce fameux pimentón qui lui donne sa teinte chaleureuse. À travers ce produit simple se lit toute l’ingéniosité populaire andalouse : comment transformer peu d’ingrédients en une bouchée festive et nourrissante ! Vous pourriez être interessé par Normaliser les récits sur les femmes terribles : entretien avec Todd Haynes 22 février 2024 Agenda des concerts à Córdoba du 22 au 28 janvier 23 janvier 2024 Où et comment savourer un vrai ochío ? Conseils d’une exploratrice cordouane Pour goûter l’authentique ochío, rien ne vaut une virée matinale au marché d’Úbeda ou Baeza. Approchez-vous des étals où s’exhalent les parfums chauds du pain tout juste sorti du four. Les artisans locaux seront ravis d’en raconter l’histoire — n’hésitez pas à leur demander leurs garnitures préférées : certains jurent par le combo morcilla/piments grillés, d’autres optent pour le jamón ibérico ou même le thon à l’huile. Envie d’une expérience immersive ? Inscrivez-vous à un atelier-boulanger chez Panes y Dulces Úbeda (lien vers une ressource officielle), où vous pourrez mettre la main à la pâte sous les conseils avisés des anciennes générations. Mon astuce personnelle ? Emportez quelques ochíos lors d’une balade dans les oliveraies environnantes — dégustés sous un olivier centenaire avec un bon fromage local… c’est tout simplement magique ! Ochío vs autres spécialités andalouses : pourquoi si méconnu ailleurs ? En tant que Cordouane passionnée par nos traditions culinaires régionales, j’ai remarqué que certains plats franchissent aisément les frontières (salmorejo servi jusque dans le nord !) tandis que d’autres restent confinés à leur terroir natal. C’est le cas des ochíos : ils incarnent cette Andalousie discrète qui ne court pas après la mode culinaire mais garde jalousement ses rites. Raison principale selon moi ? Leur attachement profond aux produits locaux — il faut absolument cet “oro líquido” (huile d’olive vierge extra) issu des collines autour de Jaén. De plus, leur histoire populaire séduit surtout ceux qui prennent le temps de s’arrêter hors des sentiers battus. C’est là toute leur force… et leur fragilité ! Pour approfondir le sujet sur l’importance patrimoniale de ces pains traditionnels et leurs variantes locales en Espagne rurale, je recommande vivement cet article complet : La mémoire du pain rural en Andalousie. Un symbole vivant du patrimoine gourmand andalou Déguster un ochío aujourd’hui n’est pas qu’un plaisir gustatif ; c’est aussi un acte culturel fort. Chaque bouchée rappelle cette Andalousie laborieuse où chaque repas célèbre le fruit du travail collectif — cueilleurs d’olives, artisans boulangers, familles réunies autour du feu. En 2025, face à une uniformisation grandissante des goûts et à l’influence croissante des réseaux sociaux gourmands (« foodies » en quête de nouveautés instagrammables), voir ressurgir ce petit pain ancestral est pour moi porteur d’espoir : celui d’une redécouverte consciente de nos racines. Et puis… quel bonheur simple que de surprendre vos amis venus visiter Cordoue en leur proposant non pas une tapas connue mais cette perle rare dénichée au fil de mes explorations ! En pratique : bien choisir ses ochíos et prolonger l’aventure chez soi Privilégier les boulangeries artisanales dont vous pouvez voir travailler le fournier. Goûter plusieurs versions (salées ou sucrées) pour comparer textures et arômes. Rapporter quelques exemplaires lors d’un week-end dans La Loma – ils se congèlent très bien ! S’essayer à la recette maison avec huile d’olive vierge extra AOP Sierra Mágina ou Sierra Sur (évitez absolument toute huile industrielle). Un moule rond légèrement fariné suffit ; laissez parler votre créativité côté garniture ! Accompagnez-les toujours d’histoires locales : partagez autour de vous ce pan oublié mais ô combien savoureux du patrimoine andalou. Questions fréquentes Peut-on trouver des ochíos ailleurs qu’en province de Jaén ? On trouve parfois des versions inspirées dans certaines boulangeries andalouses branchées ou lors des foires gastronomiques régionales mais rien ne vaut ceux préparés sur place avec l’huile locale. Quelle différence entre ochío salé et sucré ? L’ochío salé est parfumé au pimentón ; il accompagne charcuteries ou fromages tandis que sa version sucrée (surtout à Jaén ville) ressemble plus à une brioche légère saupoudrée de sucre cristallisé. Est-ce difficile à préparer soi-même ? Non ! Avec une bonne huile AOP et un peu de patience pour respecter le temps de pousse traditionnel, c’est accessible même aux débutants motivés par les saveurs authentiques. Photo by Free Nomad on Unsplash GastronomiePatrimoineVoyages 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Córdoba et le football : Comment la passion d’Hakimi inspire les jeunes talents marocains entrée suivante Córdoba et l’éthique du leadership : ce que la crise chez Tesla peut nous apprendre A lire aussi Córdoba: le charco de Carcabuey, le cocktail rural... 31 août 2025 Córdoba, bebetecas: et si bébé découvrait la bibliothèque... 31 août 2025 Córdoba: le Cine Fuenseca s’embrase cet automne —... 30 août 2025 Córdoba, cines de verano 2025 : la soirée... 29 août 2025 Córdoba, flamenco et ciné d’été: mes bons plans... 29 août 2025 Córdoba, ce week-end: flamenco, ferias et un Mundial... 28 août 2025 Córdoba, cines de verano 2025: lequel choisir ce... 28 août 2025 Córdoba, flamenco et vin: mon plan d’été secret... 26 août 2025 Zaragoza, Gamberro comme un local: 17 étapes qui... 25 août 2025 Córdoba, Taberna n°10: le spot à tapas de... 25 août 2025