Life of Pablo à Cordoue: pourquoi tout le monde se presse au Cine Fuenseca — entre biographie et fiction, Santa Marina devient le héros (avec Richard Horn aux manettes)

Jeunes spectateurs regardant une séance de cinéma en plein air dans une cour blanche, ambiance nocturne chaleureuse.

TL;DR

  • 🎬 Un film hybride: vraies pauses de vie + fiction, tourné à Cordoue
  • 🏛️ Santa Marina devient un personnage à part entière, au Cine Fuenseca
  • 🖼️ After: expo Fotogramas au bar El Limbo, entrée libre et vibes 90s

Tu connais Cordoue côté patios, mais le Cine Fuenseca te révèle l’âme des années 90: Life of Pablo revient, entre vraies vies et fiction. J’y serai—on enchaine avec l’expo Fotogramas au bar El Limbo. Entrée libre, fonce avant 21h!

Tu le savais ? À Cordoue, la vraie histoire se joue… entre deux prises

Je vis à Cordoue depuis assez longtemps pour savoir que la ville respire par ses interstices: les patios après la pluie, les bars avant le premier café, et les cinés de quartier quand la nuit tombe. Life of Pablo, la pépite de Richard Horn, revient au mythique Cine Fuenseca ce mercredi 10 septembre, vers 21h. Ce n’est pas juste un film: c’est un miroir tendu à une génération de créateurs cordouans des années 90 et 2000, captée pile entre biographie et fiction. Horn l’a souvent dit: il a fini par filmer autant les pauses que le scénario. Et c’est là que la magie opère—comme si la ville, ses silences et ses respirations, prenait les commandes.

Pourquoi c’est important ? Parce que Cordoue n’est pas qu’un décor. Ici, le quartier de Santa Marina devient un personnage, avec ses rues resserrées, ses ateliers cachés, ses nuits où l’on réécrit le monde sur un coin de table. En 2014, la Filmoteca de Andalucía a déjà révélé cette vibration; la revoir au Fuenseca, c’est la remettre là où elle est née: dans l’air libre de la ville.

Biographie contre fiction: le détail qui change tout

“Entre les scènes, la vie.” Cette phrase pourrait être le sous-titre officieux de Life of Pablo. Le tournage, étiré jusqu’en 2014, attrape la matière brute: conversations volées, regards qui en disent long, fatigue douce des fins de soirée. C’est un dispositif à la frontière du docu-fiction—pas un collage artificiel, mais un tissage patient où la mémoire, l’amitié et le travail artistique se superposent. Résultat: on ne regarde pas seulement des personnages; on reconnaît des gens, des lieux, des humeurs.

En tant que guide culturelle installée ici, je peux te dire que ce format parle vrai. Cordoue a toujours aimé les hybridations: l’art mudéjar, les guitares flamencas qui flirtent avec le jazz pendant le festival, les poètes qui écrivent à l’ombre de la Mezquita. Dans Life of Pablo, on retrouve ce goût du mélange, mais sans folklore, sans carte postale. C’est le quotidien qui crisse, les ambitions qui se frottent au réel, la tendresse en sourdine.

Santa Marina, l’anti-décor qui vole la vedette

Si tu viens pour la carte postale, tu vas repartir avec un carnet de croquis. Santa Marina, c’est ce Cordoue préservé qui résiste à la mise en vitrine: façades blanches un peu rugueuses, ateliers ouverts, bistrots où chacun connaît le prénom du voisin. Dans le film, le quartier impose son tempo—lenteur assumée, intensité souterraine. Je me souviens d’une discussion au bar, un soir d’été, sur l’idée même d’“être artiste ici”: pas d’effets spéciaux, juste la précision des gestes et la fidélité aux lieux.

Prends le temps d’arriver tôt et de te perdre deux rues plus loin: une niche votive bleue, une porte en bois marquée par les années, un patio secret qui s’entrouvre. À Cordoue, ce sont les détails qui font la narration. Et le Fuenseca participe à cette dramaturgie urbaine: ce cinéma en plein air est une scène à ciel ouvert, avec la ville en coulisses.

Coulisses en live: invités, expo et le “après-séance” qui prolonge l’histoire

Cerise sur le gâteau: la séance sera présentée par un joli aréopage local—le journaliste José María Martín, le poète Juan Antonio Bernier, la créatrice María Jesús Garcés, Mariana Ramírez et le réalisateur Richard Horn lui-même. Compte un commencement autour de 21h: parfait pour la fraîcheur nocturne. Et après ? On traverse la rue jusqu’au bar El Limbo, lieu lié à l’histoire du film, pour l’inauguration de l’expo Fotogramas: photos, peintures, documents. En bref, la matière vive d’une époque.

L’événement est porté par Ángel Ramírez, Hugo Lasarte et Richard Horn, avec l’appui de la mairie, du Centro Social Luciana Centeno et du Cine Fuenseca. Et la meilleure nouvelle: entrée libre jusqu’à compléter l’affluence. Mon conseil de local:

  • Arrive 30–40 minutes à l’avance (l’open-air, ça se remplit vite).
  • Emporte un éventail ou une petite bouteille d’eau (on est en Andalousie!).
  • Après l’expo, prolonge avec une tapa simple et parfaite—salmorejo ou berenjenas au miel.

Pourquoi ce retour compte pour la ville (et pour toi)

On parle souvent de patrimoine bâti; Life of Pablo remet le focus sur le patrimoine vivant: les scènes, les collectifs, les amitiés créatives. En 2025, c’est presque une évidence de le dire, mais l’avenir des villes historiques dépend de leur capacité à raconter autre chose que leur passé monumental. Ici, le film prouve que Cordoue sait documenter sa propre fabrique culturelle, sans posture.

Pour un public francophone curieux de la vraie Cordoue, c’est une porte d’entrée idéale: tu vois la ville de l’intérieur, pas depuis un bus touristique. Et si tu connais déjà la Mezquita, tu vas adorer cette autre nef—celle où l’on projette des vies, pas des images figées. Au fond, Life of Pablo pose la bonne question: comment grandir dans une ville qui te ressemble, sans te perdre dans ses clichés ? La réponse se trouve, peut-être, dans ces instants “entre les scènes” que Horn a su garder.

Questions Fréquentes

Life of Pablo, c’est quel genre de film exactement ?

Un hybride entre biographie et fiction, tourné sur la durée, qui suit un groupe de jeunes créateurs à Cordoue dans les années 90 et 2000. Le réalisateur capture autant les pauses et les coulisses que les scènes écrites, d’où un réalisme vibrant.

Où se trouve le Cine Fuenseca et comment s’y rendre facilement ?

Le Cine Fuenseca est un cinéma en plein air au cœur historique, accessible à pied depuis les principaux sites. Depuis la Mezquita, compte une quinzaine de minutes à travers des ruelles fraîches. En taxi, demande simplement «ciné en plein air près de Santa Marina».

L’entrée est-elle payante et à quelle heure commencer ?

La séance annoncée est à entrée libre jusqu’à remplir l’espace, avec une présentation des intervenants avant la projection prévue autour de 21h. Arrive en avance pour être sûr d’avoir une place.

Que se passe-t-il après la projection ?

Cap sur le bar El Limbo pour l’expo Fotogramas: photos, peintures et documents reliés au film et au contexte artistique de l’époque. Ambiance conviviale et parfaite pour prolonger les discussions sur le cinéma et la création à Cordoue.

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