126 L’émergence du drame romantique espagnol : La duquesa de Benamejí La postérité des frères Manuel et Antonio Machado est bien connue dans le monde de la littérature espagnole. En effet, ces deux grands poètes et dramaturges du XXe siècle ont légué une œuvre remarquable, mélange de romantisme, de modernisme et de réalisme. Si l’on connaît leur poésie et leur engagement politique, moins connu est leur œuvre théâtrale. Parmi ces pièces dramatiques, La duquesa de Benamejí se distingue particulièrement. Publiée en 2021 par la maison d’édition Rilke, cette œuvre a été éditée de façon critique et didactique par José Luis Abraham López. La duquesa de Benamejí : un drame romantique à succès La pièce a été créée en 1932 au Teatro Español de Madrid et a connu un succès sans précédent auprès du public. Elle est restée à l’affiche pendant 34 jours, un exploit pour l’époque. La mise en scène a été assurée par Cipriano Rivas Cherif et la première actrice n’était autre que la célèbre Margarita Xirgu. Cette pièce est également la première où les frères Machado associent vers et prose, ce qui en fait une œuvre novatrice pour l’époque. Une histoire d’amour entre la duquesa et un bandit au cœur du drame Certains ont qualifié La duquesa de Benamejí de « libreto de zarzuela » (opéra en espagnol). Pourtant, l’intrigue dépasse largement le simple amour passionné entre la duquesa et le bandit. Le protagoniste du drame, Lorenzo, offre différentes facettes grâce à ses expériences de vie. Jeune, il a vécu dans un séminaire théologique, puis a mené avec charisme une bande de brigands dans les montagnes. Son instruction et sa générosité, malgré son statut hors-la-loi, lui valent de séduire la duquesa. Pour lui, c’est aussi une façon d’atteindre son idéal de justice et de liberté. Une dualité entre justice et menace incarnée par Lorenzo Le personnage de Lorenzo est complexe : il incarne à la fois la lumière de la justice et l’ombre de la menace. En effet, sa double identité de justicier et de criminel en fait un personnage ambivalent. D’un côté, il souhaite rétablir une certaine égalité sociale en s’attaquant aux riches, de l’autre, il est vu comme un perturbateur de l’ordre établi. Lorenzo est ainsi un vrai héros romantique, bien loin des stéréotypes classiques. Une édition didactique pour mieux comprendre l’œuvre de Manuel et Antonio Machado Outre l’aspect critique, cette édition de la pièce est également didactique. José L. Abraham López y a ajouté près de 90 activités pour permettre aux lecteurs d’analyser et d’interpréter les clés essentielles de l’œuvre des frères Machado. Ces activités portent sur différents aspects tels que la compréhension du texte, l’étude des personnages ou encore le style. Elles invitent également à la réflexion et au débat, notamment sur des sujets tels que l’inégalité sociale, la mort ou encore l’image du héros et de l’héroïne dans notre société. La duquesa de Benamejí : une œuvre intemporelle relayée à travers différents arts Les frères Machado étaient également des passionnés d’autres formes artistiques comme le cinéma, la musique, la peinture ou encore la littérature. Dans cette édition, José L. Abraham López met en lien l’œuvre théâtrale avec ces différents arts pour en montrer toute la richesse et l’universalité. Vous pourriez être interessé par Pedroche recrute des acteurs pour une représentation de l’investiture de son château 15 août 2024 Top activités culturelles à Córdoba pour Noël 2023 15 décembre 2024 En somme, La duquesa de Benamejí est un drame romantique emblématique de l’œuvre théâtrale des frères Machado. Avec sa dualité entre justice et menace, ses personnages complexes et son édition enrichie d’un corpus didactique, cette pièce fascinante est un témoignage puissant de l’engagement des frères Machado dans la littérature espagnole du XXe siècle. source : Cordópolis – Publican una edición crítica y didáctica del título más cordobés de los hermanos Machado 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente La Casa del Alma Mater : un documentaire sur l’histoire de l’édifice du Rectorat de l’Université de Córdoba entrée suivante Le week-end, Lia Kali sera en tournée à Córdoba avec son torrent de soul A lire aussi Orchestre de Cordoue : tu le savais ?... 5 septembre 2025 Cordoue, où l’amitié ressemble à un crush: voilà... 5 septembre 2025 Filmoteca de Andalucía à Cordoue : tu le... 4 septembre 2025 À Cordoue, Romero de Torres vs Warhol: tu... 4 septembre 2025 Sorolla revient avec une plage oubliée: ce que... 3 septembre 2025 Córdoba, résidence bretonne: mon carnet d’initié pour une... 3 septembre 2025 Arcana à Córdoba: la Mezquita chuchote une élégance... 2 septembre 2025 Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025