16 Leïla Bekhti sublime l’amour de mère dans ce film bouleversant—découvrez comment la vraie histoire de Roland Pérez résonne jusque dans nos quartiers andalous.Un film qui touche au cœur : quand la résilience s’ancre dans la réalité Il m’arrive rarement d’être profondément émue dès les premières minutes d’un film. Pourtant, c’est exactement ce que j’ai ressenti devant « Érase una vez mi madre », cette comédie dramatique française réalisée par Ken Scott et portée avec brio par Leïla Bekhti. Le pitch ? Une mère judéo-marocaine des années soixante, Esther, refuse de céder au fatalisme face à la maladie handicapante de son fils. Entre diagnostic médical sans appel et vie modeste en banlieue parisienne, elle incarne une force tranquille et une conviction inébranlable qui bouleverse tous les pronostics. Au fil du récit, on assiste à une ascension inattendue : cet enfant marchera… et deviendra une star médiatique. Ce n’est pas un conte de fées mais bien l’histoire vraie de Roland Pérez—un détail qui fait toute la différence. Dans le cinéma comme dans le voyage, je crois que ce sont ces petites vérités humaines qui relient réellement les spectateurs (ou voyageurs) aux lieux et aux personnages. L’art d’incarner la complexité maternelle : Leïla Bekhti en majesté Ce qui aurait pu être un énième film feel good s’élève grâce à l’interprétation saisissante de Leïla Bekhti. Déjà révélée dans « La source des femmes », elle insuffle à Esther toute la dignité discrète et la puissance intérieure que j’ai si souvent retrouvées chez les mères andalouses ou maghrébines que je croise ici à Cordoue. Cette capacité à avancer malgré tout, à protéger coûte que coûte ses enfants tout en rêvant pour eux d’un horizon élargi : quel hommage vibrant ! J’ai particulièrement admiré comment le réalisateur Ken Scott évite l’écueil du pathos facile. Même si certains moments flirtent avec la sensiblerie, jamais on ne sombre dans le misérabilisme. On rit aussi beaucoup grâce à Jonathan Cohen ou Jeanne Balibar ; le quotidien trouve sa part d’humour même dans les situations difficiles—aussi vrai ici qu’à Las Moreras ou San Basilio. Les années soixante revisitées : entre Paris multiculturel et mémoire collective L’une des réussites majeures du film réside dans la reconstitution très vivante du Paris populaire des années 60 jusqu’à aujourd’hui. J’ai été frappée par les détails—de l’ameublement modeste aux sons de la rue—qui rappellent tant certains quartiers historiques de Cordoue marqués par les migrations et les défis sociaux. Vous pourriez être interessé par Offre d’emploi : Responsable de salle et caissier pour les théâtres de Cordoue 31 décembre 2023 Gaza vue par Fatima : une voix immortelle malgré la guerre 16 mai 2025 Cette authenticité n’a rien d’anodin : elle met en lumière des réalités encore très actuelles chez nous comme ailleurs. Le regard porté sur les familles nombreuses, les minorités religieuses ou encore la place des femmes rappelle aussi combien notre patrimoine andalou est tissé de récits similaires où lutte et solidarité se conjuguent au présent. Pour ceux qui souhaitent creuser le sujet du Paris populaire au cinéma, je recommande vivement cette analyse sur Cinematheque.fr. Quand une histoire personnelle devient universelle : l’espoir comme fil conducteur Au-delà de l’anecdote individuelle, ce film interroge un thème universel : jusqu’où peut aller l’amour maternel ? Et surtout, comment transcender sa condition sociale ? J’ai retrouvé dans cette histoire autant d’échos aux parcours inspirants croisés lors de mes reportages auprès des familles gitanes ou marocaines installées en Andalousie. La trajectoire du jeune Roland, incarné tour à tour par Milo Machado Graner (remarqué récemment dans « Anatomie d’une chute ») puis Jonathan Cohen adulte, donne chair à cet espoir contagieux qu’on sent parfois circuler sous nos patios cordouans lorsqu’une réussite collective est célébrée. En filigrane, le scénario adapte intelligemment le best-seller autobiographique de Roland Pérez pour questionner nos propres croyances limitantes : doit-on accepter ce qu’on nous prédit ou tenter de forger son propre destin ? Résonances locales : ce que Cordoue partage avec Esther et son fils En tant que journaliste ancrée à Cordoue mais ouverte au monde francophone, j’aime observer comment un récit venu d’ailleurs trouve écho ici-même. N’avez-vous jamais remarqué combien nos propres mères – celles qui veillent tard pendant la feria ou courent après mille démarches administratives – déploient elles aussi mille trésors d’ingéniosité pour offrir un avenir meilleur ? Ce film nous rappelle subtilement qu’en chaque quartier (du Polígono Guadalquivir au Campo de la Verdad), il existe ces figures tutélaires qui portent leurs proches vers demain… même si cela passe parfois par des combats invisibles et silencieux. Pour prolonger cette réflexion sur l’émigration maghrébine en France—si proche de certaines dynamiques vécues entre Andalousie et Maroc—je vous suggère cet excellent dossier sur Le Monde Diplomatique. Mon avis personnel : pourquoi il faut voir ce film (et avec qui) Je recommande chaudement « Érase una vez mi madre » non seulement pour ses qualités cinématographiques mais parce qu’il agit comme un miroir tendre posé devant nos propres histoires familiales. C’est le genre de film à savourer en famille ou entre amis proches ; chacun y trouvera matière à rire, pleurer… mais surtout réfléchir différemment sur ses propres racines et héritages. Mon conseil d’experte locale ? Regardez-le avant une balade matinale dans les ruelles calmes de San Andrés ou après avoir partagé un thé à la menthe chez Aicha : vous verrez alors combien ces destins croisés entre Méditerranée nord et sud continuent d’irriguer notre quotidien andalou. Questions fréquentes Ce film est-il accessible aux non-francophones ? Oui ! Il existe déjà des sous-titres espagnols et anglais annoncés pour la sortie internationale prévue fin 2025. Un moyen parfait d’ouvrir le débat interculturel. À partir de quel âge peut-on voir « Érase una vez mi madre » ? Je recommande plutôt à partir de 10-12 ans car certains thèmes sont émouvants voire complexes pour les plus jeunes — mais c’est aussi un magnifique support pour parler ensemble du courage familial. Comment retrouver plus d’informations sur Roland Pérez ? Vous pouvez consulter ses chroniques radio accessibles en ligne ainsi que son livre autobiographique disponible chez plusieurs libraires spécialisés français. Photo by Sam Dan Truong on Unsplash comédieFilm 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente PSG et OM : La Ligue des champions ravive la rivalité éternelle… vue depuis l’Andalousie ! entrée suivante Sophie Auster à Barcelone : quand la musique devient refuge en temps de chaos A lire aussi Orchestre de Cordoue : tu le savais ?... 5 septembre 2025 Cordoue, où l’amitié ressemble à un crush: voilà... 5 septembre 2025 Filmoteca de Andalucía à Cordoue : tu le... 4 septembre 2025 À Cordoue, Romero de Torres vs Warhol: tu... 4 septembre 2025 Sorolla revient avec une plage oubliée: ce que... 3 septembre 2025 Córdoba, résidence bretonne: mon carnet d’initié pour une... 3 septembre 2025 Arcana à Córdoba: la Mezquita chuchote une élégance... 2 septembre 2025 Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025