La journaliste et écrivaine espagnole Ruth Baza a déposé une plainte pour viol contre l’acteur Gérard Depardieu auprès de la police de Torremolinos (Málaga) pour des faits survenus à Paris en 1995.
Selon des sources policières de Málaga, la plainte a été déposée la semaine dernière, comme l’a annoncé aujourd’hui La Vanguardia.
Baza a déclaré que, en 1995, alors qu’elle collaborait avec le magazine "Cinemanía", elle s’était rendue à Paris pour interviewer Depardieu à l’occasion de la sortie de "Le Colonel Chabert".
L’entrevue a eu lieu dans les bureaux de la société de production Roissy Films, avenue Georges V à Paris, a duré plus d’une heure et, à la fin, l’acteur français a commencé à l’embrasser sur le visage et les lèvres "avec frénésie" et lui a mis la main à l’aine.
"Soudain, j’ai senti sa main sur ma poitrine puis sur mon entrejambe, je ne pouvais pas bouger, j’ai déconnecté de mon corps parce que je me sentais envahie. Je ne ressentais rien, je me souviens seulement de l’odeur d’alcool et de nicotine dans ma bouche, je ne sais pas combien de temps cela a duré", a expliqué Baza au journal, ajoutant que l’acteur l’a même pénétrée avec ses doigts.
À son retour, elle a parlé avec le directeur de "Cinemanía" à l’époque, Javier Angulo, sans lui révéler ce qui s’était passé. Et pendant près de 30 ans, elle a oublié les événements jusqu’en avril dernier, lorsqu’elle a commencé à s’en souvenir en lisant les informations sur la plainte de 13 femmes contre Depardieu.
Angulo a déclaré à EFE que Baza lui avait dit à son retour de Paris que l’entrevue avait été "très désagréable" et que l’acteur lui avait même lancé un casque de moto sur la tête.
"Elle était traumatisée", se souvient Angulo, à qui Baza n’a pas voulu raconter les détails de ce qui s’était passé, qu’elle a qualifié de "maltraitance", bien qu’elle n’ait jamais parlé d’agression sexuelle.
La réputation de Depardieu, 74 ans et l’un des acteurs français les plus connus, avec des titres tels que "Cyrano de Bergerac" (1990) ou la saga des "Astérix et Obélix" (1999-2012), s’est détériorée au cours de la dernière année à la suite de l’accusation formelle de deux femmes pour agression sexuelle et des accusations publiques de plus d’une dizaine d’autres femmes.
En outre, au début du mois, une vidéo faisant partie d’un documentaire inédit réalisé par Yann Moix a été diffusée dans laquelle l’acteur tenait des propos sexistes et obscènes.
"J’ai une poutre dans mon pantalon" est l’un des commentaires que l’on entend dire à l’acteur, qui, en tant que spectateur dans un établissement équestre, fait de nombreux commentaires obscènes et sexualisants, même en parlant de petites filles, à propos des femmes et de l’équitation.
Quelques jours plus tard, la ministre de la Culture de France, Rima Abdul Malak, a annoncé qu’elle étudierait la révocation de la Légion d’Honneur, la plus haute distinction française, décernée à Depardieu en 1996.
Et samedi dernier, l’acteur a mis cette distinction à la disposition de la ministre, selon un communiqué de ses avocats, qui ont critiqué Andul Malak pour "participer à un lynchage médiatique" contre Depardieu.
La famille de l’acteur – précisément trois de ses enfants, une nièce et une petite-fille – considère également que l’acteur est l’objet d’une "persécution sans précédent" en raison des commentaires sexistes qui ont été divulgués il y a quelques jours et le décrit comme quelqu’un de "très pudique, délicat et même prude dans sa vie privée".
