dimanche 8 septembre 2024
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Le polysyndrome traumatique expressif

par María Fernanda González

##Les pédales, un problème du langage

Depuis un certain temps, la croissance incessante des pédants parlant avec beaucoup de consonnes rend insupportable la manière dont nos dirigeants s’expriment. Je ne sais pas si c’est préoccupant, mais il est impensable que les électeurs les plus récalcitrants applaudissent le ton de ces discours pompeux, éloignés d’un style élégant. Bien sûr, devant leurs sympathisants, il est plus excitant de tisser des termes redondants pour rendre le message plus ronflant ou du moins pour donner l’impression qu’il est plus important. Que Dieu me libère de les traiter d’ignorants ! Alors, que peut-on dire qui n’ait pas déjà été dit … ou qui ait été dit ? Il a souvent été dit qu’il y a beaucoup d’exparlants qui, avec leurs expressions fleuries et alambiquées, ne disent rien ou essaient seulement d’avoir l’air de dire quelque chose pour avoir quelque chose à dire. Ce syndrome du parlant trop parlant peut être une raison pour appartenir au groupe des décideurs sans chance. Attention, cher lecteur, aux édits dictés au service des dictateurs des règles des dits, car les contradictions dans les verdicts de ces dits sont fréquentes. À certains moments, j’ai l’impression que mon style s’éloigne de l’idéal de Cervantes, basé sur la simplicité et la clarté du langage, et qu’il est contaminé par ces nouveaux modes linguistiques retors et consonants, vociférés par notre classe politique à chaque conférence de presse sans possibilité de poser des questions aux journalistes. Je suis conscient que je suis redevable à mes lecteurs et, pour cette juste cause, je vais parler avec une absolue clarté. Je jure que je ferai tout ce que je pourrai et un peu plus, si c’est possible, et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir et même l’impossible, si l’impossible est également possible. Pourquoi devrait-il être impossible, si nous croyons en la possibilité du possible ? En réalité, je voulais profiter de ces lignes pour rappeler l’un des discours officiels les plus attendus de ma vie. L’événement remonte au mois d’avril de l’année 2020, lorsque, avide de nouvelles encourageantes, mes oreilles chastes ont été témoins de l’annonce de l’émule de l’emblématique Tirésias devant l’assemblée de citoyens vêtus d’un doux pyjama de printemps: la phase 1, appelée également 0 ou de préparation, sera la phase préparatoire. La phase 1 s’appelle 0 car c’est la phase de préparation ou préparatoire. A chaque phase, un nom correspondant. Ainsi, la phase 1, qui est la phase 0 ou initiale, mais qui ne s’appelle pas initiale car ce nom correspondrait à la phase 1, qui est celle qui initie les phases de déconfinement. Après la phase 1, qu’il ne faut pas confondre avec la phase initiale du processus ou préparatoire du reste des phases, vient la phase 2 ou intermédiaire. Cette phase 2 est intermédiaire et les phases vont de 0 à 3, c’est-à-dire que c’est l’intermédiaire des quatre phases. Ensuite, nous arrivons à la phase 3 ou avancée, où nous pourrons réaliser certaines activités ou non. Cependant, il existe une formule réglementaire qui est "peut-être", qui nous permet de réaliser certaines activités si elles sont incluses dans l’une des phases. Est-ce possible ? La sagesse populaire nous invite à ne pas perdre espoir et à cultiver chaque jour un esprit d’optimisme face aux difficultés linguistiques. Sans aucun doute, c’est la meilleure option pour continuer à croire aux capacités de l’être humain et ne pas tomber dans le cliché que "tout temps passé était meilleur". Cependant, je confesse que je ne peux pas toujours m’abstraire de mon environnement et célébrer avec indulgence la destruction systématique du système de communication par excellence. En gros, ce syndrome que l’on pourrait baptiser du "polytraumatisme expressif" se guérit avec une petite dose de bon sens et un programme d’exercice quotidien : une trentaine de minutes de lecture suffisent à récupérer la mobilité de la pensée. Si nous ajoutons à cela un peu d’amour propre, je crois qu’en l’espace de deux mois, cette manie expressive de lier des mots et des phrases au hasard et de prendre les citoyens pour des idiots disparaîtra. Bien que, au vu du terrain de jeu de Monipodio qu’est devenue l’arène politique nationale, je suis de plus en plus convaincu que nous vivons dans un pays (l’Espagne) de fous.

source : El Día de Córdoba – Politraumatismo expresivo« 

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